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Ce qui me scandalise |
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Alors que le monde moderne menace par son gaspillage l'existence même de la vie sur notre planète, des milliers de choses me scandalisent. Voici un recueil non exhaustif de ce qui me scandalise aujourd'hui. Avant de parler des autres, je vais parler de mes propres excès passés qui aujourd'hui me culpabilisent encore énormément. Comme d'autres personnes de ma sensibilité, je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu. Et vous avez tous le droit de le devenir, il n'est jamais trop tard pour mieux faire ! Jusqu'à l'âge de 23 - 25 ans, il faut être clair, je n'étais pas écologiste convaincu et j'essayais simplement de ne pas cultiver certains excès de mon entourage comme la vitesse en voiture ou en moto et comme le tabac, l'alcool et autres drogues. Pour le reste j'étais comme tout le monde aujourd'hui, je me disais que l'homme trouverait toujours une solution à ses problèmes car il est intelligent. Je me sens redevable personnellement vis-à-vis de la planète à plusieurs titres : Jusqu'à l'âge de 15 ans, je voulais devenir Pilote de Chasse (une profession que m'a interdit ma myopie) et du fait de cette passion pour l'aviation, j'ai longtemps adoré les voyages en avion avec ma famille. L'ayant calculé, je sais que j'ai volé environ 60 heures à bord d'avions civils, ce qui signifie que j'ai participé au gaspillage de 3 tonnes d'une ressource rare et précieuse : le pétrole. C'est vrai aussi que je partage ma responsabilité avec mes parents mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que si j'avais su plus tôt, j'aurais agi différemment. Notamment, je n'aurais pas construit 60 maquettes d'avion en plastique qui prennent la poussière dans ma chambre d'enfance et dont il n'est pas si évident de s'en séparer... Après l'aviation, je me suis jeté à corps perdu dans le monde du sport et des arts martiaux. Au lycée, mes idoles étaient Jean Claude Van Damme (cinéma) , Michaël Milon (multiple champion du monde kata) et Kim Silver (nunchaku artistique) et comme elles, je voulais devenir un champion. J'y suis arrivé ! Vainqueur de la coupe de France de nunchaku artistique en 1996, finaliste de la coupe du Monde de nunchaku do en 1997, 3ème au championnat de France kata équipe en 2001 et même 3ème à l'Open de Hollande de nunchaku artistique en 1999 et 2004. J'ai connu quelques moments de joie intense et de reconnaissance. Mais ce palmarès a un prix ! J'ai parcouru des milliers de kilomètres pour faire des stages (jusqu'à Fréjus) et participer à des compétitions (jusqu'en Hollande). Je me suis équipé d'un caméscope (qu'on m'a d'ailleurs dérobé en Hollande) et de divers accessoires qui peuvent prêter à sourire. Je me suis fermé des portes au niveau de ma scolarité car le sport comptait plus que tout. Aujourd'hui, je me sens comme un sportif blessé, je me rends compte que j'ai largement contribué à la pollution planétaire pour simplement servir ma soif de reconnaissance et l'essentiel de mon cursus scolaire (éducateur sportif et diététicien) me servira peu pour ma future profession (paysan). Il y a des côtés positifs : le karaté m'a permis de rencontrer des gens formidables (avec les grands maître japonais que j'ai pu approcher, j'ai ressenti des choses de l'ordre du sacré), la discipline sportive m'a probablement structurée comme le font pour d'autres les religions, je dois également au karaté ma compagne et future épouse (également grande championne puisqu'elle avait remporté la Coupe de France kata équipe), mais je ne peux pas m'empêcher de regretter d'avoir participer aussi longtemps à cette industrie du sport qui donne des médailles en s'appuyant sur le pillage des énergies fossiles dans les transports. Cette repentance envers ma carrière sportive explique en partie pour ceux qui me connaissent que je sois de plus en plus distant à l'égard des compétitions. Je préfère les valeurs de coopération aux valeurs de domination. Les transports parlons-en ! Jusqu'au lycée, comme la plupart de mes copains de classe, je ne suis pour ainsi dire jamais allé à l'école à pieds. Mes parents m'emmenaient avec mes frères. Je me souviens avoir fait un peu de co-voiturage et c'est en car que je rejoignais mon lycée à Laval où j'étais interne. J'ai commencé à conduire en conduite accompagnée avec mes parents. Pour valider une expérience sur la route, il fallait rouler pendant 3000 km, c'était le règlement. A cause de ma boulimie de karaté, j'ai porté ce kilométrage à 10000 ! J'en étais fier à l'époque car cela rassurait mes parents. Sans être écolo, j'étais cependant économe et très tôt je me suis posé la question : "Qu'est ce qui va me coûter le moins cher pour mes besoins de déplacement ?" Je savais que j'étudierai les cinq prochaines années dans des grandes villes et ce dont j'avais la hantise, c'était les embouteillages et le stationnement. J'ai donc opté pour la moto croyant faire faire à mes parents une bonne opération financière car c'est eux qui me financeraient. J'ai donc commencé ma carrière de motard avec un Honda CB 500 avec lequel j'ai parcouru 47000 km en deux ans, avec une consommation de l'ordre de 5.5 litres aux 100 km. Il n'y a pas quoi être fier sachant que cela correspond à plus de 2.5 tonnes de pétrole. J'ai eu ensuite la chance que mes parents m'offrent une Triumph 900 Thunderbird, une belle moto certes mais qui n'apportait rien par rapport au CB 500 en terme de consommation. La première année (en 1999), j'ai presque parcouru 40000 km ! Tout cela pour faire du karaté mon métier. J'avais rejoins la région nantaise et j'utilisais la moto pour aller aux entraînements, aux compétitions et aux stages parfois à l'autre bout de la France. De septembre 1999 à septembre 2001, j'ai étudié à l'IUT de Tours pour devenir diététicien. Comme je voulais garder mes attaches nantaises, j'ai continué à rouler beaucoup mais à un moment donné, je me suis rendu compte que la Triumph représentait un gouffre financier et j'ai commencé à prendre le train entre Nantes et Tours. J'ai aussi commencé à systématiser l'usage du vélo pour me déplacer en ville. Je roulais avec un très vieux vélo (avec une selle en cuir) que mon père avait eu à l'âge de 12 ans pour aller au collège. Même si le confort et le freinage n'étaient pas toujours au rendez-vous, je ne craignais jamais qu'on me le vole. Par soucis d'économie, nous avons acheté une petite moto en septembre 2000, la Kawasaki Estrella qui consommait 25% de moins que la Triumph et qui représente une des motos les plus sobres du marché même encore aujourd'hui. J'ai ensuite rejoins Nantes où j'ai commencé à donner mes premiers cours de karaté. J'ai tenu un an avec les deux motos et un vieux vélo acheté à la fondation Emmaüs 250 francs. Nous avons fait nos premières vacances écologiques et sportives en allant en Corse en train + vélo. Toujours par soucis d'économie et aussi parce que je commençais à ne plus apprécier les hivers à moto, je me suis acheté en septembre 2002 une petite voiture, la plus sobre du marché et qui reste toujours la référence aujourd'hui : la Citroën Ax diesel. C'est à partir de 2002 que j'ai commencé à devenir écologiste. Au début, il ne faisait aucun doute qu'on trouverait des solutions pour consommer différemment l'énergie. Je croyais à l'hydrogène, à l'air comprimé, aux bio-carburants, ce qui était bien commode pour ne pas changer ses habitudes. Je roulais pour aller travailler. Je travaillais pour rouler. Mais c'est assez tardivement que je me suis aperçu de la seconde affirmation. C'est au cours de la saison 2004 / 2005 que j'ai commencé sérieusement à comprendre que seule la propulsion humaine représentait la solution à mes problèmes de coûts de transport. En avril 2005, j'ai acquis un vélo VTC moderne que j'ai mis au garage deux mois plus tard car nous avons acquis nos premiers vélos couchés. Depuis juin 2005 nous expérimentons à fond la propulsion humaine horizontale et cela fonctionne très bien. A tel point que je me suis séparé de l'Estrella et de l'Ax diesel en mars 2006 et même de la Triumph en mars 2007 autant par pragmatisme (elle roulait si peu) que par cohérence (vis-à-vis de mes convictions écologiques). Bilan des courses : Je suis un horrible pollueur... Mais je pense être en bonne voie de rédemption.
Note 1 : La date du point d'interrogation est aujourd'hui
le 18 juin 2008. Je vais essayer de mettre à jour régulièrement ce
tableau. Ce tableau montre au grand jour ma culpabilité dans cette affaire de réchauffement climatique. Depuis 15 ans, j'ai consommé plus de 16000 litres de pétrole et je n'ai été capable depuis juin 2005 que d'en économiser 1450. Il me faudra toute ma vie pour que je puisse arriver à économiser tout le pétrole consommé dans ma jeunesse. Voilà le scandale, voilà mon propre scandale, celui de n'avoir pas pris conscience plus tôt que je n'avais qu'une seule planète et qu'elle serait gravement malade si je brûlais tout ce pétrole. J'espère que mon histoire ainsi relatée fera réfléchir des jeunes gens sur les choix à faire et à ne pas faire dans leur vie. Après ce méa culpa, et après vous avoir montré ma bonne volonté pour réparer mes fautes de jeunesse, je pense pouvoir avoir le droit d'écrire ce que je trouve scandaleux dans le monde qui m'entoure. Je vais commencer par les logiques qui gouvernent le monde de l'automobile. Au lieu de privilégier une réduction du gabarit et de la puissance des véhicules pour économiser le pétrole, la logique actuelle semble être toujours plus gros, toujours plus puissant et aussi toujours plus "climatisé". Une phrase qui me scandalise, c'est "L'humanité trouvera toujours des solutions." A chaque fois que j'entends cette phrase, les bras m'en tombent ! Qu'est ce que cela signifie l'humanité trouvera des solutions ? Cela reporte tous nos problèmes sur les générations futures et nous défausse de nos responsabilités actuelles. Les personnalités politiques qui me scandalisent :
Localement, je suis scandalisé par :
Les patates médiatiques des journalistes incultes qui participent à l'hypnose collective :
Les écologistes qui me scandalisent :
Les publicités :
Les industriels et les consommateurs (Parce qu'il n'y a pas les uns sans les autres !) :
Diverses choses qui me scandalisent :
Eric Souffleux
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