Mon avis d'utilisateur sur la Kawasaki BJ 250 Estrella, ainsi que son coût kilométrique réel.

Délicieusement rétro et bourrée de charme, la Kawasaki 250 Estrella nous avait séduit à une époque où nous devions rouler beaucoup à cause des études et parce que même en 2000, on parlait déjà d'un pétrole cher...

L'Estrella est une machine résolument coup de coeur, amusante avec son mono-cylindre longue course et très efficace en cycle urbain grâce à son poids réduit (144 kg à sec). C'est une moto très économes en carburant (entre 3.5 et 4.2 litres aux 100 km), mais visiblement plus assez au regard de mes nouveaux critères pour préserver le climat. Cette moto peut séduire les femmes et les motards pépères. Elle donne l'illusion de posséder une moto des années 1930-1960, mais avec la fiabilité et l'agrément d'une moto des années 1990. 

     

Le point fort est mon avis sa finition exemplaire : deux freins à disque, de multiples pièces en tôle à la place du plastique, des carters moteurs tout en rondeurs bien dessinées et un ensemble homogène épuré comme avec son unique compteur.

Photo du compteur prise le 18 décembre 2005 avec 35440 km.

L'avis d'une propriétaire assez représentatif de ce qu'on peut nous aussi en penser : "Difficile d'être objective lorsqu'on a un coup de coeur ! Maniable, légère, confortable, ménageant une bonne tenue de route et un freinage efficace, l'Estrella a tout pour elle. Bon d'accord, les commodos et le starter ne sont pas très pratiques et son manque de puissance limite son utilisation à la vie citadine. Mais cette ligne, ce style rétro... Elle est vraiment belle ! Quand j'ai du temps, je la fais briller. en plus, comme elle ne se fait plus, l'Estrella est devenue rare et pas mal de gens me demandent si c'est une nouveauté ! Je ne la changerai que pour la même en version 500 cm3... si elle existait !"  (Propos tirés du Moto Revue du 21 février 2002)

Pour faire suite à cet avis, je pense qu'on peut dire que l'Estrella est relativement à l'aise sur les longs trajets hors autoroute. J'ai souvent eu à faire le trajet Nantes Tours avec une vitesse de l'ordre de 90 km/h, comme c'est d'ailleurs préconisé. J'ai souvent mis un temps de parcours similaire à celui obtenu avec la Triumph. Donc je pense qu'on peut se sentir très à l'aise sur les routes de campagne. 

Côté point négatif, la seule chose "chiante", c'est le starter (situé sous le réservoir) qui n'est pas progressif. C'est tout ou rien. Il faut donc laisser la moto chauffer tranquillement en roulant à vitesse réduite. Au bout de 5 à 10 minutes, le ralenti tient bien et on est moins obligé de se concentrer sur les gaz au débrayage. En hiver, pour éviter le risque de calage à l'arrêt il faut conduire cette moto sans brutalité en anticipant les freinages. Ce petit problème témoigne d'un caractère qu'il faut savoir dompter avec sagesse.

En ce qui concerne la rareté de machine, il faut savoir que l'Estrella n'a été vendue qu'entre 1996 et 1999. 200 exemplaires auraient dû être vendus en France, mais 40 on été expédiés en Allemagne où elle a eu un peu plus de succès qu'en France. Il y a donc à l'heure actuelle moins de 160 machines en France. Cette rareté explique une sur côte assez importante à la revente surtout si la machine a été soignée. (Ce qui est le cas pour nous à en juger les photos.)

Cette moto est donc un objet passion qui n'incite pas aux excès comme peuvent le faire les autres motos plus puissantes. A son guidon, on aime enrouler pour profiter de la sonorité et du couple du moteur. Ses gros points forts restent son originalité et sa facilité de conduite pour les femmes.

Voici maintenant mon analyse du coût kilométrique de cette moto.

Nous avons acheté cette machine de 1998 en septembre 2000. Elle avait 6328 km au compteur.

  Total Détails
Achat 2600 euros  Un prix très intéressant à une époque où l'Estrella n'intéressait pas grand monde et sachant qu'elle se négociait neuve à plus de 5000 euros en 1997. Ils les avaient bradées par la suite à 3700 euros.
Frais administratifs 30 euros Carte Grise pour une puissance administrative de 3 CH
Assurance 1000 euros Actuellement, cela me coûte 100 euros par an, pour 2000 km, vous comprenez pourquoi je veux m'en séparer.
Entretien courant 841 euros 3 vidanges * 7 euros = 21 euros
3 filtres à huile * 5 euros = 15 euros
1 filtre à air = 8 euros
2 bougies = 10 euros
graisse pour chaine = 20 euros
1 grosse révision (25000 km) = 170 euros
3 pneus + 1 kit chaine = 366 + 136 euros
plaquettes de freins = 75 euros
fournitures diverses = 20 euros
Carburant 1107 euros consommation réelle : entre 3 et 4.4 litres aux 100 km, avec une moyenne autour de 3.7 litres.
Total 5578 euros  

Cette machine a été accidentée en juillet 2003. Eva s'est faite renverser alors qu'elle était à l'arrêt pour tourner à gauche juste après un feu. La moto a été couchée sur le flanc droit. Heureusement, Eva n'a rien eu. Le chauffard a été reconnu responsable de non maîtrise de son véhicule et l'assurance a remis en état la moto pour un montant des réparations de 1820 euros. Le réservoir a été refait à neuf, le pot d'échappement, le guidon, la poignée de frein droite et tout le garde boue arrière ont été remplacés. Après l'accident, on a eu l'impression de retrouver une moto neuve.

Bilan final :

J'ai dépensé 5578 euros dans cette moto pour parcourir 28672 km en un peu plus de 5 ans.

Je l'ai vendu 2300 euros en mars 2006. Ce qui fait un coût kilométrique réel de 0.12 euros du kilomètre.

C'est à la fois très faible pour une moto et en même temps énorme quand je pense au coût kilométrique plein tarif en seconde de la SNCF qui est de 0.15 euros du kilomètres sur un trajet TGV Paris Nantes. Je me demande bien pourquoi je n'avais pas mieux fait mes calculs en 2000 alors que j'avais 22 ans et que j'aurais pu bénéficier pendant 3 ans d'un tarif réduit à bord des trains. L'insouciance de la jeunesse...


Photo de l'Estrella avec son tapis de réservoir et sa bulle très enveloppante.


Et si vous avez malgré tout un début de prise de conscience énergético-climatique, sachez que l'Estrella est probablement une des motos modernes les plus économes. Elle représente donc une étape intéressante pour qui veut consommer moins et donc polluer moins. Personnellement, je suis passé par une grosse moto (une Triumph 900 Thunderbird), puis une petite moto (l'Estrella), puis une petite voiture (une citron haine AX diesel), puis un vélo normal, puis un vélo couché et maintenant je me sépare progressivement de tout mon patrimoine industriel. L'Estrella, l'AX et la Triumph ayant été vendus. Pour moi, l'avenir dans les transports, ce sera la propulsion humaine en complément du ferroviaire pour le transport des personnes, et aussi la traction animale en complément également du ferroviaire pour les marchandises.

Chacun doit progresser à son rythme même s'il faudrait parler d'urgence. Peut être que vous en êtes à l'étape grosse voiture, grosse moto et que vous envisagez la petite moto ? Je vous dis bravo et vous invite à continuer. Dans deux ou cinq ans vous serez peut être à l'étape vente de la moto pour vous acheter ce genre d'engin :

Un vélo couché Nazca Pioneer pour aller au bout du monde ou simplement pour vos déplacements de proximité.

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Dernière mise à jour : 26 mars 2006
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