Les mythes qui entretiennent la bulle immobilière.
Les mythes de la bulle : Il s'agit de nouveaux repères qui
entretiennent la bulle et qui permettent à chacun de s'inventer un monde
idéal, et ainsi de s'extraire de la médiocrité de la vie. Les mythes sont
nombreux, largement infondés et parfois contradictoires entre eux. Mais cela
est sans importance puisque les mythes invoqués sont choisis dans le sens d'une
augmentation de la bulle. Les jeunes ménages sont la cible principale des
rumeurs et des mythes de l'immobilier car ils sont le moteur d'une bulle
spéculative où les parents ont endetté leurs enfants. Si vous faites partie de ces jeunes ménages
lisez attentivement ce qui va suivre, vous comprendrez mieux l'avertissement que
constitue cette partie du site. Parmi ces mythes spécifiques à la bulle immobilière, je cite :
le mythe des riches
toujours plus riches (alors que les grandes maisons sont les plus difficiles à vendre),
le mythe des étrangers (D'après le fichier Filocom, 223 000 résidences
secondaires appartiennent à des étrangers non-résidents en France, soit
0.7% des propriétaires, une paille ! Entre 1994 et 2000, 10 000
transactions par an en moyenne ont été réalisées au profit d'étrangers
non résidents, insignifiant au regard des 360 000 logements neufs mis en
chantier en 2005 !),
le mythe des
retraités (alors qu'un ménage retraité sur cinq possède à la fois sa
résidence principale et un autre logement et qu'à l'approche de 70 ans, ils liquident en priorité leurs
actifs immobiliers pour préparer la succession),
le mythe du rattrapage des
prix au niveau européen (Paris doit rattraper Londres, mais pourtant Paris est
plus cher que Bruxelles ou Berlin),
mythe contredit par le mythe du caractère
local du marché (c'est-à-dire la croyance que les cycles sont locaux et n'ont
aucune interdépendance, par exemple : les prix de Paris n'auraient aucune
influence sur les prix de Nantes, ce qui est totalement faux...),
le mythe des étudiants (alors qu'il y en aura de moins en
moins dans les années à venir),
le mythe du baby boom (alors que le taux de
natalité est de seulement 1.9 enfants par femme en France et qu'en Europe la
moyenne est de 1.4 enfants par femme),
le mythe des listes d'attente ou de la
précipitation des ventes (alors qu'il faut déjà entre 6 et 12 mois pour
vendre un bien, au lieu de 3 à 6 mois en période de bulle haute),
le mythe du caractère fictif des études sérieuses (il s'agit en fait
d'une réaction d'autodéfense au mythe principal : "T'es fou ou quoi
?! C'est des conneries, je connais quelqu'un qui a vendu...", il s'agit
souvent d'une rumeur.)
le mythe des taux d'intérêt bas (oui mais le problème est que la
durée d'endettement des acheteurs est maximale (20 à 25 ans) vu que l'âge
moyen de l'acheteur est de 35 ans, donc on ne peut plus les baisser (à
moins de payer les gens pour qu'ils s'endettent) ou allonger la durée des crédits
(à moins de guérir le cancer) pour dynamiser le
marché, et donc assurer une croissance, d'autre part des pays à taux bas
depuis plus longtemps que nous (Australie, Nouvelle-Zélande, Allemagne,
USA...) connaissent aussi une baisse des prix.),
le mythe de l'inflation (alors qu'on va plutôt vers une déflation) et de la
croissance zéro (alors que l'économie moderne repose essentiellement sur les
flux, dont la rapidité et les volumes influent directement sur les prix)
... etc
Pour les autres bulles
énergétiques et climatiques, il y a aussi une foule de mythes qui les
entretiennent largement. Pour la bulle énergétique, je cite :
On trouve toujours de nouveaux gisements (c'est vrai mais aujourd'hui en
2005, on consomme quatre à cinq fois plus de pétrole qu'on en découvre, donc
on est pas loin du fond du réservoir.).
Il y a le gaz naturel (Certes mais le gaz est aussi une énergie fossile
et le pic de production suivra de 10 à 20 ans celui du pétrole, c'est donc une
fuite en avant où nous reportons notre responsabilité sur nos
enfants),
Il y a le pétrole non conventionnel (Oui, mais il est extrêmement coûteux
en énergie (pour obtenir 1 baril de pétrole, il faudra en brûler plus
d'un autre) et donc très polluant.).
On va produire de l'hydrogène ! (Trop cher à utiliser, il faut en outre le produire à
partir d'une autre source d'énergie (le nucléaire serait le plus adapter
mais le souhaitons-nous ?) et enfin le stockage de l'hydrogène est
problématique, il y a des fuites permanentes de ce gaz qui traverse les
métaux.)... etc
Le moteur à eau est dans les cartons des pétroliers et ils le
sortiront quand le pétrole ne sera plus rentable. Combien de fois avez vous
entendu cela ? Ce mythe cloue le bec à n'importe quel militant des
économies d'énergie. Réfléchissez quelques minutes quand même ! Si
quelqu'un avait mis au point un moteur à eau (le mouvement perpétuel), ce
moteur aurait déjà été utilisé par toutes les armées du monde.
Imaginez des chars ou des avions de combat qui roulent à l'eau ! La
suprématie serait totale pour la première armée qui en disposerait. Le
moteur à eau est la pierre philosophale du monde scientifique. Le premier
qui le découvre sera l'individu le plus riche de tout l'univers et il
pourra accéder à l'immortalité grâce au mouvement perpétuel. C'est du
délire et pourtant quand on discute avec les gens, on s'aperçoit que ce
mythe du moteur à eau dans les cartons est extrêmement présent dans la
croyance populaire.
Pour la bulle climatique, je cite quelques mythes :
Les scientifiques ne sont pas sur de l'ampleur du réchauffement (Certes,
le GIEC (Groupe Intergouvernemental d'Étude du Climat) présente des
scénarios avec des écarts de température importants (de 1.5 à 11°C à
l'horizon 2100) mais il faut bien reconnaître que ces dernières années la
photo du climat du futur a gagné en netteté. Les scientifiques sont de
plus en plus alarmistes et nous en pouvons plus dire que nous en savions
pas. L'iceberg est en vue, nous sommes maintenant prévenus.)
Les océans sont capables de pomper encore beaucoup de nos gaz à effet de
serre (Ceci est malheureusement de moins en moins vrai car le réchauffement
des océans diminue considérablement leur capacité à dissoudre le CO2, de
plus les scientifiques craignent l'emballement du phénomène pour plusieurs
raisons : l'arrêt du tapis roulant du fait de la réduction de la banquise
pourrait entraîner une stratification des océans, il y aurait moins
d'échanges entre l'océan de surface et l'océan profond. Les océans
deviendraient incapables d'absorber le CO2, ils deviendraient alors une
source importante de gaz réchauffant l'atmosphère, en particulier le
méthane emprisonné actuellement sous forme d'hydrate et qui ne manquerait
pas d'être émis si d'aventure la température des océans venait à
augmenter de l'ordre de 3 à 5°C.
La lutte contre les changements climatiques couleraient nos économies
(Certes, mais le changement climatique avec son effet sur la biosphère
risque d'être dramatique pour notre agriculture et sans nourriture
abondante et bon marché, nos économies secondaires et tertiaires ne sont
pas viables. Nous devrons nous adapter à un monde radicalement différent
de gré ou de force, n'est-il pas préférable de choisir de le faire de
gré ?)
Les industriels sont en train de trouver des solutions pour émettre moins
de gaz à effet de serre. (Des solutions pas à la hauteur des enjeux
(l'exemple de l'A380 est particulièrement grave de même que la
Toyota Prius),
des solutions qui maintiennent l'illusion d'un monde idyllique sans remise
en cause profonde de notre civilisation, des solutions qui nous entraînent
tout droit vers la réalisation de la théorie
Olduvai ).