Chapitre 8
Visitons un pays qui planifie sa survie : la Chine

Thom Hartmann parle dans ce chapitre de son voyage en Chine en 1986. La Chine est confrontée à un problème gigantesque : nourrir sa population trop importante. En 1960, une famine tua des millions de chinois et depuis la Chine a mis en place une politique antinataliste, en parallèle elle a refusé la mécanisation des champs qui aurait signifié plus de nourriture et donc encore plus de population. Cependant à cause de l’industrialisation, de la construction de routes et du développement du capitalisme, les terres cultivables diminuent ; et en 1995 la Chine dut importer de la nourriture pour se nourrir. Cela provoqua des chocs importants sur les marchés céréaliers mondiaux et certains petits pays ont été menacé de famine.
Les produits alimentaires peuvent fort bien représenter les produits de première nécessité qui viendront à manquer bien avant que le pétrole ne se tarisse. (page 93)
L’auteur explique que le Barrage des trois Gorges rendra les chinois indépendants énergétiquement, mais ce barrage est un désastre sanitaire (à cause de l’empoisonnement de l’eau avec les métaux lourds) et écologique.

Chapitre 9
Déforestation, lutte pour les combustibles, naissance et chute des empires

Thom Hartmann parle des Sumériens qui habitaient l’Irak il y a 6 ou 8000 ans. Ils sont les ancêtres de notre monde actuel. Les Sumériens ont disparu il y a 4000 ans car ils ont abattu leurs forêts, ce qui modifia localement le climat et provoqua une famine généralisée. Les Sumériens pillèrent leurs voisins en provoquant un scénario dévastateur identique. Ils disparurent aussi car leur agriculture était basée sur la culture de l’orge sur des terres irriguées, le sol s’épuisa et s’imprégna de taux de sel si élevés (apportés par les eaux d’irrigation) qu’aucune récolte ne fut plus possible.
Les Grecs ont décliné entre 2000 et 600 ans avant JC car ils ont épuisé la totalité du combustible disponible : le bois, qui était essentiel à la construction d’outils ou d’armes métalliques. Le pillage des forêts entraîna aussi une modification locale du climat qui obligea à irriguer les terres et finit par les empoisonner. (page 97)
Le seul arbre capable de survivre en Grèce fut l’olivier, il était déjà trop tard.
Platon écrivit dans son Critias : " Ce qui subsiste aujourd’hui, comparé à ce qui exista alors, est semblable au squelette d’un homme malade : toute la terre grasse et fertile a disparu et seules les grandes configurations du paysage sont conservées. " (page 98)
Les Romains devaient comme les Grecs satisfaire leurs besoins en combustible et en bois de construction, pour chauffer les bains publics et fondre les métaux. Les forêts italiennes ont disparu 100 ans après J.C.
Les doublements successifs du prix du bois permettant de fondre l’argent provoquèrent une crise monétaire, première grande fissure de l’Empire romain. (page 98)
A cette même époque, le manque de nourriture lié à la désertification menaça la stabilité de l’empire romain.
La dernière solution des romains fut de partir à la conquête des territoires voisins en construisant une flotte de 70 vaisseaux en bois.
Finalement, la pollution des eaux, la déforestation, l’affaiblissement des sols et l’accroissement considérable de la population provoquèrent des famines généralisées qui causèrent la chute de l’Empire romain. (page 99)

Les Sumériens, les Grecs et les Romains ne sont que des exemples parmi tant d’autres de civilisations anciennes qui surgirent un jour, gaspillèrent leurs ressources de base et disparurent.

Pouvons-nous sauver notre civilisation grâce à des solutions alternatives au pétrole ?

Le premier obstacle à franchir est que le pétrole est maintenu artificiellement à un prix très bas et décourage l’investissement dans les solutions alternatives.
La principale raison est que nous pompons de telles quantités de pétrole sur l’ensemble du globe que son prix de base actuel est le plus bas (en monnaie constante) de toute notre histoire.
Tout territoire qui envisageait d’économiser ses réserves ou de s’emparer de celles d’un pays voisin n’a qu’à se rappeler la férocité de la réponse américaine devant l’occupation des puits de pétrole du Koweït par l’Irak. (page 100)

Un autre obstacle à franchir est qu’il faut du pétrole pour développer des technologies non basées sur le pétrole.
Considérons, par exemple, l’énergie solaire actuelle :

Comment fabriquerons-nous des cellules solaires ou des éoliennes si nous épuisons tout notre pétrole ?
Les énergies renouvelables ne permettront pas de mettre en mouvement un bulldozer, chauffer un haut-fourneau ou une petite usine de verre chargée de produire davantage de cellules solaires.
Il s’agit là d’un problème sur lequel les spécialistes de l’environnement doivent se pencher sérieusement. (page 102)

L’énergie verte et le commerce du " pseudo-vert "
Sans l’aide du pétrole à bon marché pour alimenter les industries qui fabriquent les cellules solaires et les turbines, il serait impossible d’obtenir de l’énergie " verte " en quantité suffisante pour répondre aux besoins américains et européens. Toutefois, si nous commencions dès maintenant à utiliser le pétrole pour fabriquer des systèmes qui éliminent les besoins en pétrole, la situation s’améliorerait considérablement. (pages 104 à 105)

Lorsque le pétrole se raréfie, les combats commencent.
Les chroniques historiques montrent que les Japonais ont attaqué les États-Unis car ils subissaient un embargo sur le pétrole, ce qui aurait mis à genoux l’Empire du soleil levant. (page 105)
Lorsque, au cours des prochaines décades, le pétrole commencera à se raréfier, son prix augmentera, exactement comme cela s’est passé avec le bois, durant les Empires sumérien, grec et romain. Lorsque le coût du pétrole se mettra à exploser, le faible pourcentage de la population qui contrôle les richesses et les armées du monde sera capable de prendre les mesures nécessaires pour protéger ses propres intérêts. (page 106)
Encore faudra-t-il que nous ayons assez de pétrole pour alimenter nos chars et nos avions ?

Au cours des 7000 ans écoulés, chaque civilisation " moderne " a d’abord été handicapée, puis détruite par une raréfaction de sa source principale de combustible. Notre civilisation connaîtra peut être le même destin et il est quasiment certain que le déséquilibre qui se dessine sapera les fondements de la démocratie, peut-être même jusqu’au point de non-retour. (page 106)

2ème partie

Jeunes et anciennes cultures : Comment en sommes-nous arrivés là ?

 

Chapitre 10
Notre vision de la réalité : jeunes et anciennes cultures.

La situation est déjà catastrophique et nous faisons déjà beaucoup pour éviter le pire. Pourtant les guerres embrasent notre planète, des famines se déclenchent au moment où vous lisez ces lignes et la surpopulation a atteint un tel point que, dans de nombreuses grandes villes du tiers-monde, les enfants des rues sont traqués par des " clubs de chasse " composés de policiers hors service et de jeunes gens des classes moyenne et supérieure, tous armés de fusils de gros calibres. Certains estiment que nous assistons aux derniers jours de l’Empire américano-européen, tout comme les Romains assistèrent à la chute de leur Empire, il y a 1600 ans. (page 110)

Les pensées créent l’intégralité de notre réalité.
L’humanité est composée d’un ensemble de réalités conflictuelles.
Par exemple : " Nous avons besoin d’électricité pour notre confort et la préservation de notre style de vie ", ou, " la production d’électricité entraîne le rejet de milliards de tonnes de gaz carbonique dans l’atmosphère, provoquant un réchauffement général et des modifications climatiques extrêmement destructrices. " (page 112)

Si nous redéfinissons nos normes culturelles et reconsidérons les histoires qui constituent la réalité à laquelle nous sommes ancrés, alors, les comportements des hommes se modifieront pour se conformer à ces nouvelles histoires. (page 114)

Chapitre 11
Jeune culture Drogues de contrôle.

" Ce n’est pas l’héroïne ou la cocaïne qui crée une dépendance ; c’est le besoin de fuir une réalité difficile. Il y a, dans ce pays, davantage d’intoxiqués de télévision, de football, de base-ball, de cinéma et certainement beaucoup plus d’alcooliques qu’il n’y a de drogués. " Shirlez Chisholm (page 115)

On qualifie souvent notre époque d’âge de l’information. Est-ce vraiment le cas ? Internet et la télévision n’ont guère eu d’impact sur la culture des américains. Les diverses programmations deviennent de plus en plus riches en divertissements et pauvres en information (y compris les journaux télévisés).
Nous vivons l’âge de la raréfaction des connaissances.
Les gens ne savent plus rien de ce qui est vital pour se maintenir en vie, comme cultiver leurs propres aliments ou aider une femme à mettre son enfant au monde. (page 117)

Tout ceci nous rend vulnérable à la moindre coupure de pétrole.
27% des américains adultes sont illettrés et 1% des foyers américains ne possède pas la télévision.

Nous ne sommes pas simplement endormis : nous sommes intoxiqués.
La télévision est une drogue aussi puissante en terme de dépendance, que le tabac ou la cocaïne. Elle est voulue et encouragée par une poignée d’hommes qui nous contrôlent.

Vivre chacun dans son coin : une maladie actuelle.
Pour se sentir bien, il faut être connecté à son environnement.
Si nous parvenions à oublier la présomption de notre suprématie et adoptions la conception des anciennes civilisations selon laquelle toute chose possède une valeur et un droit sacré à vivre sur cette planète, alors les risques de destruction involontaire de la Terre chuteraient considérablement. (page 124)

La déconnexion mentale, physique et spirituelle des hommes d’aujourd’hui peut être responsable d’un nombre considérable de maladies mentales individuelles et sociétales et le fait de renouer le contact avec la nature peut représenter une thérapie puissante aussi bien pour l’individu que pour la société. (page 126)

Lorsque les premiers pionniers européens/américains se répandirent dans les prairies et massacrèrent chaque bison qu’ils purent trouver, les Indiens assistèrent, choqués et horrifiés, à ce qu’ils considérèrent comme un acte de pure folie. Comment ces hommes pouvaient-ils détruire la vie des plaines ? Comment pouvaient-ils disséquer ainsi la chair de Mère Nature ? Et quelle démence les poussait à abattre chaque arbre qu’ils rencontraient ?
Les pionniers, quant à eux, estimèrent que les Indiens étaient fous de ne pas consommer toute la viande de bison qu’ils pouvaient trouver. Comment avaient-ils pu se tenir assis sur de telles richesses pendant 10000 ans et ne pas les avoir exploitées ? Ce devaient être des sauvages à moitié humains qui n’avaient pas le bon sens d’utiliser la générosité de la nature au profit de la race humaine. (page 127)

Les anciennes cultures sont dites anciennes parce qu’elles ont duré des dizaines de milliers d’années. En comparaison, les jeunes cultures sont toujours en phase d’expérimentation, et chaque fois qu’une tentative fut réalisée (Sumer, Rome, la Grèce), quel qu’ait pu être son éclat, elle se termina par son autodestruction, alors que les sociétés tribales survécurent des milliers d’années.
Les jeunes cultures sont construites sur des bases psychologiquement et spirituellement malades provoquées par cet " affaiblissement de réminiscence " dont parlait Freud, réminiscence de l’authentique et historique beauté de l’existence que l’être humain menait en intime symbiose avec le monde naturel. De plus en plus, nous vivons isolés dans de petites " boîtes " et souffrons de cette situation. (page 128)

A quoi peut ressembler notre vie lorsque nous sommes, à nouveau, en harmonie avec notre environnement ?
Julian Jaynes, présente un concept selon lequel, à l’époque préhistorique (entre 7000 et 10000 ans), les populations entendaient réellement la voix de leurs dieux. Lorsqu’elles considéraient le monde de la nature, elles le voyaient rempli de fées, de lutins, d’esprits et d’autres entités.
Cette particularité était due, selon Jaynes, au fait que les deux hémisphères du cerveau étaient beaucoup plus étroitement imbriqués qu’aujourd’hui, de sorte que les zones auditives de l’hémisphère gauche étaient directement connectées aux régions hallucinatoires de l’hémisphère droit (les Zones de Wernicke et de Broca), lesquelles, chez les peuples modernes, ne sont normalement actives que durant le sommeil ou chez les schizophrènes. Du fait de cette connexion directe, Jaynes suggère que le phénomène que nous appelons aujourd’hui hallucinations faisait alors partie intégrante de la vie quotidienne des anciens peuples.
Cet auteur suggère également que l’avènement de l’Empire mésopotamien ainsi que l’invention et l’usage de l’écriture furent largement responsables de la disparition de cette connexion entre les deux hémisphères du cerveau, provoquant ainsi chacun d’entre nous – exception faite des mystiques occasionnels ou des schizophrènes – une perte de contact avec l’essentiel de l’hémisphère droit durant nos périodes normales de conscience éveillée. (page 129)

La rigidité, la souffrance et la stérilité de notre vie moderne sont largement dues à notre perte d’accès à ce monde divin provoquée par la réglementation et le contrôle de ces substances qui, autrefois, étaient communément cultivées par les humains. (page 130)

Chapitre 12
Comment les jeunes cultures considèrent la réalité.

Selon le bureau  de recensement des États-Unis, il y avait 3 038 930 391 d’humains sur la Terre en 1960. Cette année-là vit une augmentation de la population du globe de 40 622 370, chaque individu ayant besoin quotidiennement de trois repas, de plusieurs litres d’eau potable et pour ses ablutions, et d’un endroit pour vivre. Alors que les gouvernements du monde entier s’efforçaient de satisfaire les besoins de ces quelques quarante millions de nouveaux citoyens de la Terre, l’année 1961 vit un accroissement de la population terrestre de 56 007 855 personnes. Et, tout en nous efforçant de leur trouver un endroit pour vivre, la population du globe s’accrut, en 1962, de 69 393 370 d’individus. L’année 1963 connut, quant à elle, une augmentation de la population de 70 987 231 d’individus entrant en compétition pour l’acquisition de nourriture, d’eau, d’abris et de chaleur.
Du jour où Kennedy fut intronisé à celui où il fut abattu en novembre 1963, la population du globe crût d’un nombre supérieur à celui de la population des États-Unis.
Il s’agissait là des prémisses de l’explosion démographique qui allait bientôt voir chaque espace habitable de ce petit ballon bleu flottant dans l’espace peuplé d’êtres humains.
Il est facile de plonger dans la nostalgie du " bon vieux temps " : chaque génération a agi ainsi, depuis toujours. Mais le fait est qu’en 1960, vous pouviez voyager d’un bout à l’autre de la planète en étant assuré d’une sécurité à peu près totale : vous pouviez faire de l’auto-stop sur l’ensemble du continent américain sans problème (comme beaucoup l’ont pratiqué), et la famine était un phénomène localisé et très rare.
De nos jours, tel n’est plus le cas. Et la population mondiale est, aujourd’hui, deux fois plus importante qu’en 1960.
Maintenant, s’il vous est possible de l’imaginer, songez que nous sommes sur le point de répéter cette expérience : dans trente ans, la population du globe aura augmenté de 3 038 930 391 d’humains (population mondiale en 1960) !
Et, alors que les ressources disponibles s ‘épuisent, ceux qui se battent pour conserver leur part de gâteau sont de plus en plus désespérés, violents, dangereux et implacables. (page 133 134)

Le point de vue actuel des " jeunes cultures ".
L’histoire de nos civilisations ne date que de 7000 ans.
Voici ce que pensent les jeunes cultures :

Notre vision du monde est également renforcée par la structure de notre langage. Lorsque dans les années 50, Dorothy Lee vécut avec la tribu Wintu au nord de la Californie et qu’elle apprit leur langage, elle fut surprise de découvrir qu’il n’existait pratiquement pas de mots exprimant la propriété ou la contrainte. (page 137)

La plupart des jeunes cultures sont totalement différentes. Par exemple, examinez les diverses croyances sur la Terre concernant le rôle respectifs des hommes et des femmes.
La loi islamique proclame la domination de l’homme sur sa femme. Elles doivent dissimuler toutes les parties de leur corps avec des vêtements, elles ne peuvent voter, ni exercer de rôle politique, ni détenir aucune parcelle d’autorité en dehors de leur foyer et sont essentiellement la propriété des hommes.
Selon l’écrivain égyptien Nawal Saadawi, dans ces cultures, " le mariage est considéré comme une transaction commerciale et les femmes, comme une marchandise achetée ou vendue au gré du père ". (page 138)

Wétiko : prospérer en consommant la vie des autres.
Les peuples des anciennes cultures sont ceux qui considèrent la Terre comme un lieu sacré, respectent les lois naturelles qui permettent à chacun de vivre en harmonie avec son environnement et qui ne la dominent ni ne la détruisent. (page 139)
Les jeunes cultures considèrent que nous sommes destinés à dominer tout ce qui est à notre portée, y compris les autres populations humaines.
La culture européenne est cannibale des autres cultures, nous mangeons les autres humains en les éliminant, en détruisant leurs terres et en assimilant leur force vitale en les réduisant en esclavage physiquement ou économiquement. (page 140-141)

Les bases de notre culture.
Nous vivons dans une société qui part du principe suivant : si quelqu’un possède une chose dont nous avons besoin et qu’il refuse de nous la donner, il n’est pas déraisonnable de nous en emparer en usant de toute la force nécessaire et même de le tuer. Dans certains cas, il est même de notre devoir d’agir ainsi. (page 141)
Le mot devoir fut invoqué pour exhorter les soldats américains à tuer les indiens durant les premiers siècles de l’histoire de ce pays.
Les guerres d’extermination à l’européenne remontent à l’époque de Gilgamesh et n’existaient pas dans les anciennes cultures.

De nos jours, ce type de guerre est pratiqué quotidiennement par les fermiers du monde entier contre les loups, les coyotes, les insectes, les arbres des forêts pluviales et les tribus indigènes vivant dans ces forêts et ces jungles diverses.

Voici quelques idées reçues appartenant à notre culture et montrant " comment nous en sommes arrivés là. " (page 143)

  1. " C’est la faute des femmes "
  2. " Nous sommes tous des pêcheurs ", nous naissons méchants ou stupides. Les anciennes cultures sont perplexes vis-à-vis de ce concept et ont eu du mal à l’assimiler.
  3. Le créateur est un comptable oublieux.

De nombreux Amérindiens trouvèrent très étrange d’apprendre que si une personne suivait un rituel prescrit par un prêtre, son dieu était amené à " oublier " le meurtre, le vol ou le viol qu’elle avait commis. (page 144)
Les conséquences du concept selon lequel " les autres ne valent pas mieux que moi "
Dans cette partie Thom Hartmann relate des histoires où l’intérêt des industriels va à l’encontre des populations.
Une usines de traitement de l’uranium située à Gore, en Oklahoma, se débarrasse de ses déchets nucléaires à faible taux de radioactif en les intitulant " fertilisants " (ils contiennent, effectivement, certains nutriments qui sont bons pour les plantes) et en les répandant sur les pâtures. (page 146)

Avec 6 milliards d’êtres humains en compétition pour l’accaparement de ressources limitées, les réflexions comme : " Tout le monde le fait, tout le monde est coupable, si nous le ne faisons pas, quelqu’un d’autre le fera et, de toute façon, c’est légal ", sont largement répandues. Elles sont considérées comme nécessaires à la survie. Peu importe ce qui arrivera demain à nos enfants : prenons tout ce que nous pouvons maintenant ! N’est-ce pas ainsi que notre société se comporte, après tout ? De César pillant les trésors celtes à Pizarre s’emparant de ceux des Incas, de Colomb asservissant les Indiens Taïnos aux grandes industries du tabac intoxiquant les enfants des pays du tiers-monde, il s’agit toujours du même état d’esprit, le wétiko : nous nous emparons de la vie d’autrui à notre profit exclusif.
La Terre ne meurt pas par faute de l’ensemble du genre humain. Cette mort programmée est la conséquence des histoires élaborées par une petite minorité dominant le monde aujourd’hui. Ces histoires, qui influencent nos vies depuis notre plus tendre enfance et constituent le prisme déformant à travers lequel nous considérons les autres et chaque chose de la création, y compris nos idées, représentent ce que nous appelons notre culture. (page 148)

L’histoire actuelle : nous sommes déconnectés, séparés.
Ceux qui ont organisé et supervisé le viol de la Terre justifient leur attitude grâce à deux histoires culturelles :

Comment nous considérons les peuples " primitifs ".
Les américains connaissent mieux la culture française, que la culture des peuples primitifs comme les Kayapo. Nous les imaginons miséreux alors qu’ils vivaient avec une qualité de vie supérieure à la nôtre, avec beaucoup moins de maladies dégénératives, des corps grands et forts et une longue espérance de vie.

La croissance de notre culture présente des similitudes avec une tumeur cancéreuse.

Les assauts menés par les jeunes cultures ne nous laissent que des choix limités.
Lorsque deux civilisations voisines vivent ensemble, pratiquant des échanges commerciaux depuis des années, et que l’une d’entre elles se trouve " infectée " par les conceptions des jeunes cultures, la seule alternative offerte à l’autre civilisation consiste soit à s’enfuir, à tomber en esclavage et à mourir, soir à devenir comme ces jeunes cultures. (page 160)

Changer d’histoires
Il existe, chez l’homme, un besoin impérieux de renouer le contact avec son environnement originel et nous pouvons utiliser ce besoin comme un levier nous permettant de modifier les histoires que les gens se racontent au sujet du monde qui les entoure. (page 161)

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Dernière mise à jour : 29 janvier 2006
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