Chapitre 5
La mort des arbres

En brûlant les arbres, le charbon et le pétrole, nous déversons, chaque année, plus de six milliards de tonnes de carbone dans l’atmosphère. Une véritable explosion, lorsqu’on compare ce chiffre au 1.6 milliard de tonnes en 1950. Ce carbone crée un effet de serre que les Nations unies et les scientifiques bien informés tiennent pour responsable des extrêmes climatiques constatées sur l'ensemble du globe. (page 51)

Pour permettre le développement de certains aspects de notre vie actuelle, nous n’hésitons pas à mettre en jeu notre existence future.

Les arbres
Les océans ne produisent plus que 8% de l’oxygène de l’air, et ce chiffre est en baisse rapide. Aujourd’hui, des millions d’hectares d’océans se meurent à cause des rejets massifs de déchets toxiques ou des changements de température de l’eau. De ce fait, ces hectares d’océans sont devenus des consommateurs d’oxygène.
Les arbres sont de nos jours la principale source d’oxygène. Ils constituent véritablement les poumons de notre planète.
Les arbres inspirent le CO2 que nous rejetons, puis l’exhalent sous forme d’O2. (page 52)

Les racines : leur rôle de pompes à eau
Les arbres attirent l’eau dans le sol. Sans le rejet dans l’atmosphère de millions de tonnes d’eau par les arbres d’une forêt déterminée, il y aurait peu d’humidité dans l’air, c’est-à-dire peu de nuages et, de ce fait, peu de pluie. Par conséquent, là où, autrefois, s’étendait une forêt aujourd’hui disparue, les pluies ne tombent plus et un processus appelé désertification s’amorce.
Dans nos régions continentales, seuls les arbres recyclent effectivement de grandes quantités d’eau dans l’atmosphère. (page 53)
Toutes les 60 minutes, plus de 600 hectares de terres se transforment en désert quelque part sur la planète.

Le reboisement ne permet pas de pomper l’eau.
La publicité de l’industrie forestière montrant des bûcherons procédant à la reforestation après les coupes faites dans une forêt nous induisent totalement en erreur. En effet, ils remplacent peut-être les arbres, mais ils n’en créent pas moins une rupture de plusieurs décades dans le cycle de l’eau.
Un autre problème réside dans le fait que ces bûcherons provoquent un véritable désastre écologique en plantant la même espèce d’arbres dans une zone de déforestation. Lorsqu’une forêt entière n’est composée que de la même espèce d’arbres ayant tous approximativement le même âge, cette forêt se transforme en une gourmandise irrésistible pour les chenilles, les scarabées et les champignons… phénomène constaté dans de nombreuses forêts d’Amérique du Nord et d’Europe. Les forêts composées d’arbres d’espèces différentes sont beaucoup plus résistantes à ces parasites. (page 54)

Des arbres en échange de bœufs : abattre les forêts pluviales pour que les Américains puissent acheter des hamburgers à 0.99 $ l’unité.
Une trentaine d’hectares de forêts pluviales sont détruits chaque minute, essentiellement par des gens très pauvres qui abattent et brûlent la forêt pour créer des zones de pâturage afin d’élever des bœufs destinés à l’exportation vers les États-Unis. (page 54)

Chaque année, les États-Unis importent plus de 900 mille tonnes de bœuf en provenance du Salvador, du Guatemala, du Nicaragua, du Honduras, du Costa Rica et du Panama, alors que le citoyen moyen de ces pays consomme, annuellement, moins de viande que le chat domestique américain.
Cette déforestation de l’Amérique latine pour la production de hamburgers est particulièrement alarmante lorsqu’on réalise que cette partie du monde, extrêmement fragile, compte 58% de l’ensemble des forêts pluviales de la planète, alors que 19% se trouvent en Afrique et 23%, en Océanie et en Asie du Sud-Est.

La déforestation arrache les racines, affectant les eaux du sous-sol et le cycle de l’eau.
Un autre problème lié à la déforestation est la disparition des nappes phréatiques d’eau potable. Cette dernière tombe du ciel sous forme de pluie et s’enfonce dans le sol.
En s’infiltrant dans les profondeurs souterraines, l’eau assimile de hautes concentrations de minéraux dissous, particulièrement des sels. Les racines des arbres, qui s’enfoncent profondément dans la terre, captent l’humidité située juste au-dessus de ces eaux salines et la pulvérisent dans l’atmosphère, utilisant les minéraux pour consolider leurs troncs et leurs branches. Ce prélèvement de l’eau du sous-sol crée alors un appel d’eau fraîche en provenance des pluies. Cette circulation liquide maintient ainsi le bon équilibre du sol.
Cependant, lorsque l’on abat les forêts, les eaux souterraines les plus salines commencent à remonter peu à peu vers les strates supérieures du sol.
Ces eaux salines fragilisent le système immunitaire des arbres.
Les infections provoquées par les scarabées, les chenilles et les champignons sont des manifestations externes qui provoquent la mort des forêts. (page 57)
Ce genre d’infection est très rare dans les forêts saines, et s’explique par le pompages d’eau effectués par les humains et par les pluies acides qui les arrosent.
Depuis 1997, le charbon d’os, moins onéreux que le charbon de bois est employé dans des usines de traitement des eaux en Angleterre. Le bois est plus rare que les restes d’animaux !
Plus les eaux salines remontent et plus la désertification s’installe.
En Europe, on pompe l’eau contaminée par le sel à de très grandes profondeurs et ceci aggrave la situation, car cette eau néfaste n’est plus recyclée dans l’atmosphère, comme le ferait un arbre, mais, au contraire, rejetée dans les courants divers où elle empoisonne tout sur son passage avant de parvenir à la mer. (page 58)
La contamination des eaux par le sel et les minéraux représente également un grave problème pour l’eau potable des humains. Un taux de sel dissous dans l’eau de 1300 ppm (particules par million) représente le point à partir duquel les gens commencent à se sentir malades et à souffrir de vertiges : à ce jour, de nombreuses villes ont déjà dépassé le seuil de 1000 ppm.
La disparition des arbres provoque de façon irréversible, l’érosion des couches arables actuelles du fait de la salinité de plus en plus importante et de la désertification.
La formation d’humus est possible grâce aux racines des arbres qui puisent les minéraux utiles à la formation des matières végétales. Il faut, en moyenne, 400 années à une forêt pour créer 30 centimètres d’humus capable de nourrir des cultures. (page 58)
Le fait de brûler une forêt entière ne permettra de créer que quelques dizaines de centimètres d’humus qui ne pourront être utilisés pour l’agriculture que pendant quelques années. Ceci constitue une politique à courte vue.
Etant donné qu’il ne peut exister de récoltes sans terre arable, il semble que nous devrions nous sentir concernés à la fois par la perte des arbres créateurs de notre sol et par la disparition de notre sol actuel lui-même. (page 59)
Nous sommes au crépuscule de l’ancienne lumière solaire.

Chapitre 6
Les extinctions d’espèces : la diversité, gage de survie.

L’être humain fit son apparition il y a environ 200 000 années, et à la naissance du Christ, la population du globe atteignait environ 250 millions d’individus.
Il y a 20 000 ans, les mammouths disparurent, ainsi que le tigre à dent de sabre, l’ours et le paresseux géant ; à cause de la pression de l’homme sur l’écosystème.
L’extinction des animaux d’Australie (il y a environ 20 000 ans), d’Amérique du Nord (il y a environ 10 000 ans), de Madagascar et de Nouvelle-Zélande (il y a environ 1000 ans) ne coïncide pas avec les grandes transformations climatiques, mais bien avec l’arrivée des humains dans ces régions. (page 63)

La diversité est un gage de survie, et nous la détruisons.
Nous sommes confrontés à une implosion sous forme d’une perte de diversité, aussi bien dans nos systèmes écologiques qu’économiques. (page 63)

Lorsque les systèmes sont de faibles importance, localisés et très dispersés, ils sont relativement à l’abri des pannes.
L’Amérique (et la plupart du reste du monde) connaît un excès de centralisation des services et des produits. Alors qu’il existe plus de 15000 plantes comestibles connues en Amérique du nord, la plupart des Américains consomment à peine trente plantes différentes au cours de l’année et moins de cinquante au cours de leur vie. (page 65)
D’énormes quantités de terres cultivables sont ensemencées par des monocultures (souvent hybrides), constituant ainsi une énorme boîte de Pétri qui n’attend que l’arrivée des germes d’infection.
Aujourd’hui, en raison du rythme auquel les humains détruisent les écosystèmes de la planète ; la Terre a perdu presque un quart de toutes les espèces végétales et animales présentes lorsque l’homme fit son apparition. Ces disparitions sont survenues essentiellement au cours du siècle actuel… (page 65)

Aujourd’hui, diverses espèces disparaissent à un rythme de 17 000 à 100 000 par an, ces chiffres illustrent une extinction de masse et montrent que l’équilibre entier de la nature est détraqué.
L’homme va bientôt se voir lui-même frappé par une extinction massive, si les choses ne changent pas rapidement et radicalement. (page 66)

La diversité sociale, elle aussi, est atteinte.
La manière rapace dont nous éliminons les autres espèces est à la fois réfléchie et partiellement causée par notre obsession d’accumulation de richesses, souvent sans aucune considération vis-à-vis des conséquences que notre attitude provoque dans l’ensemble de notre écosystème et sur les autres humains.
En 1989, les plus riches (20% de la population) contrôlaient 82% des richesses du monde, alors que les plus pauvres (environ 20% également) n’avaient accès qu’à 1.4% de ces mêmes richesses.
Cela représente un déséquilibre de 60 pour 1. (page 66)

Aux États-Unis, l’utilisation de pesticides a augmenté de plus de 3000% depuis la deuxième guerre mondiale, bien que l’utilisation de grandes quantités d’insecticides n’ait jamais diminué le nombre de récoltes détruites par les insectes. Au contraire, nous perdons aujourd’hui, à cause des insectes, 20% de plus de récoltes qu’en 1945. Mais, devant l’augmentation de la résistance des insectes à ces produits et le développement de la mécanisation des techniques agricoles, l’industrie des pesticides a rendu de nombreux fermiers totalement dépendants de leurs produits. Les insectes inoffensifs disparaissent, mais aucune espèce dangereuse n’a été éradiquée. (page 68)

De plus les hommes deviennent vulnérables aux poisons qu’ils ont eux-mêmes fabriqués.
Par exemple 1 enfant sur 600 né aujourd’hui risque de souffrir d’un cancer du cerveau avant l’âge de 10 ans.
Aujourd’hui, 99% du lait maternel américain contient des traces détectables de DDT.
Les américains émettent de moins en moins de sperme, à cause de l’accumulation de pesticides à base d’hydrocarbures.
Certains plastiques d’emballage peuvent accroître le risque de cancers du sein et de l’utérus chez les femmes.
55% des antibiotiques fabriqués aux États-Unis sont injectés aux animaux ou introduits dans leur nourriture. Ceci a transformé notre cheptel en un immense élevage de micro-organismes résistants aux antibiotiques. (page 69)

Chapitre 7
Les changements climatiques

L’un des rôles essentiels du gaz carbonique consiste à réguler la température à la surface du globe.
Durant le Carbonifère, il y a 300 millions d’années, la température était élevée sur l’ensemble de la planète, et la vie végétale prospérait dans la chaleur et l’atmosphère riche en gaz carbonique.
Les deux principaux moyens permettant de supprimer le gaz carbonique de l’atmosphère sont la pousse des arbres et celle des récifs de corail. Ces deux " dévoreurs de carbone " agissent comme un vaste réservoir, conservant ce carbone hors de l’atmosphère.
Il fallut aux arbres des centaines de millions d’années – des forêts les plus anciennes aux plus récentes – pour extraire des milliards de tonnes de carbone de l’atmosphère terrestre et les stocker dans les entrailles de la Terre. (page 73)

Andrews compara l’eau du sol au pied des arbres et celle située à quelques distances de ces derniers. Il découvrit que l’eau au pied des arbres contenait des taux plus élevés de gaz carbonique. Les arbres, semble-t-il, aspirent d’importantes quantités de gaz carbonique de l’atmosphère et les refoulent dans le sol. Puis, ils éliminent ce gaz par filtration dans l’eau souterraine, ce qui l’empêche de s’échapper et de retourner rapidement dans l’atmosphère. Dans certains cas, l’eau du sous-sol s’infiltre plus profondément et se trouve prisonnière, enfermée dans la terre pour des dizaines de milliers d’années, conservant avec elle son gaz carbonique. Une telle eau, libérée des siècles plus tard, est " naturellement carbonée ". Ce processus est crée par les arbres. (page 75)

La déforestation entraîna un profond changement du climat général.

La troposphère, partie de notre atmosphère qui permet virtuellement toute vie sur Terre, n’est que d’environ 10 kilomètres.
Il y a 100 ans, la troposphère contenait 315 ppmV de CO2.
Au siècle dernier, en utilisant les anneaux d’âge d’arbres de 120 ans des montagnes du Vermont, les experts forestiers découvrirent des schémas réguliers de croissance pour, environ, les trente premières années. Puis, les usines du Midwest industriel, alimentées par le pétrole et le charbon, celles du Tennessee et des vallées de l’Ohio, ainsi que les chaînes de montage automobile de Détroit firent leur apparition dans les années 20. Et les anneaux d’âge commencèrent à se transformer.
Tout d’abord, on découvrit que les arbres poussaient plus rapidement, résultat du surplus de gaz carbonique qui est un aliment pour les arbres ; Mais cette croissance rapide accélérait également le rythme auquel les arbres " exhalaient " la vapeur d’eau, augmentant ainsi leur besoin en eau de pluie… phénomène inexistant avec des taux plus élevés de gaz carbonique.
De plus, les pluies devinrent acides, ce qui modifia l’équilibre minéral du sol, filtrant les minéraux alcalins comme le calcium et libérant l’aluminium, extrêmement toxique. Le résultat fut la mort des racines provoquée par les métaux toxiques et l'affaiblissement des arbres par manque de calcium et autres minéraux alcalins.
Par ailleurs, des métaux toxiques furent enfermés dans les nuages de fumée émis par les usines et les centrales d’énergie. Des substances telles que du vanadium, du zinc, du mercure, du plomb et d’autres métaux lourds toxiques – auparavant totalement absents des anciennes forêts – apparurent peu à peu dans les anneaux de croissance des arbres au cours des années qui suivirent l’industrialisation de l’Amérique. La quantité de ces substances augmenta régulièrement à partir du début de ce siècle jusque dans les années 50 et, à cette date, le taux d’accumulation de ces toxines explosa littéralement.
Les arbres commencèrent alors à mourir. (page 77)
En raison de notre consommation de pétrole, de gaz et de charbon, nous déversons, chaque année, plus de six milliards de tonnes de carbone dans l’atmosphère.

Chiffres de la concentration de CO2 dans l’atmosphère :
1950 => 310 ppmV
1970 => 325 ppmV
1990 => 356 ppmV
2000 => 364 ppmV
2020 => 500 ppmV => réchauffement dramatique de la planète de 3 à 4°C
L’ère glaciaire prit fin il y a 10 000 ans et le niveau des océans s’éleva alors de plus de 150 mètres parce que la planète s’était réchauffée de 7°C. (page 79)

Le réchauffement climatique aura parmi ses conséquences, un effet sur la multiplication des maladies transmises par les insectes.
La Dengue hémorragique est un exemple de maladie qui a déjà prise une ampleur énorme.
En 1990, 450 000 cas dans le monde ! (autre exemple décrit : l’encéphalite chevaline)

Le Jardin d’Eden et le déluge
Selon la bible, le jardin d’Eden correspond à une zone se trouvant entre l’Irak et l’Iran couverte de forêts et où les hommes vivaient dans l’abondance de la cueillette et de la chasse.
Le déluge fut consécutif de l’élévation des océans suite à l’élévation de la température. Les hommes qui vivaient du cueillette durent se retirer et travailler durement dans les champs.

La forêt brésilienne qui recèle 20% de toute l’eau douce de la planète est la plus importante source de vapeur d’eau expédiée dans l’atmosphère, à l’exception des océans. Elle a donc un impact considérable sur le climat terrestre. Par ailleurs, elle représente également l’un des plus importants réservoirs de carbone, en préservant la stabilité de ce dernier dans les arbres.
Maintenant que de vastes zones de cette forêt pluviale se sont transformées en terrains miniers dénudés et en pâturages, le carbone est relâché directement dans l’atmosphère.
En conséquence, les glaces des pôles fondent davantage. (page 84)

Faisons le point

 

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Dernière mise à jour : 29 janvier 2006
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