Chapitre 2
Comment peut-on être convaincu que tout va bien, quand les choses vont si mal ?

Le monde vit actuellement de façon prospère en puisant dans ses économies d’énergie accumulées dans les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz). (page 29)
La Terre renferme une quantité limitée de combustibles fossiles. Mais que se passera-t-il lorsque ces combustibles seront épuisés ? Ceux qui ont gagné beaucoup d’argent durant ces dernières années pourront avoir une bonne chance de survie et les moins chanceux se retrouveront avec pas grand-chose.
Les sources d’énergie non fossiles existent réellement et leur utilisation s’accroît. Malheureusement les industriels américains du pétrole et du charbon s’opposent fermement à tout développement de ces technologies. (page 30)
Sur l’ensemble de la Terre, on constate qu’une croissance rapide éprouve quasiment toutes les nations et que les plus grandes souffrances sont habituellement subies par les individus et les familles qui ne partagent pas l’immense pouvoir et la richesse des élites qui dirigent les sociétés.
La plupart des guerres sont déclarées afin de s’assurer le contrôle des ressources telles que les forêts, les zones cultivables, le charbon et les minéraux. (page 31)
90% des victimes de guerre sont des civils.
En 1997, 82 nations ont atteint le seuil critique qui les rend incapables de nourrir normalement leurs populations et que leurs ressources financières ne permettent plus l’importation de denrées alimentaires. (page 32)

Les anciens fléaux resurgissent.
Notre monde surpeuplé n’est pas simplement agressé par les guerres, la pauvreté et la famine. De nombreux scientifiques sont alarmés par les maladies épidémiques potentielles créées par le nombre élevé d’habitants et la rapidité avec laquelle on se déplace aujourd’hui sur l’ensemble du globe. (page 32)

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la tuberculose est, parmi les maladies infectieuses, celle qui tue le plus d’adultes dans le monde aujourd’hui et qui pose un sérieux problème aux organismes de santé.
Un tiers de la population mondiale est aujourd’hui infecté par le bacille de la tuberculose et 5 à 10% des individus infectés deviennent activement malades et contagieux.
La tuberculose se répand dans les airs et par contact physique relativement superficiel. (page 33)
De nouvelles formes de tuberculoses pratiquement incurables ont fait leur apparition, résultat de l’usage inadapté des vaccinations anti-TB par la médecine. (page 34)

Tout peut sembler parfait simplement parce que nous ne voyons pas ou n’entendons pas ce qui se passe.
En dehors des informations proprement dites, les médias nous montrent une réalité idéalisée et non pas la vérité concernant ce qui se passe sur notre planète. Les sans-abri, par exemple, sont rarement invités à participer aux diverses émissions. En réalité, lentement, mais de façon perceptible, des secteurs entiers des États-Unis commencent à ressembler aux quartiers miséreux de Bombay. (page 37)

Chapitre 3
Esclavage et liberté

L’esclavage a représenté un instrument essentiel au développement de la civilisation moderne. Certains historiens affirment même que, sans l’esclavage, les civilisations égyptienne, chinoise, grecque, romaine, ottomane, européenne, mésopotamienne et américaine n’auraient jamais connu une telle opulence.
L’esclavage représente un autre moyen d’appropriation de la lumière solaire emmagasinée dans le corps d’autrui et d’exploitation au bénéfice de l’exploiteur. (page 39)

L’esclavage fit son apparition il y a cinq ou six mille ans, au cœur même du berceau de la civilisation occidentale : dans l’Empire sumérien de Mésopotamie, dans le Croissant fertile, aux environs de ce qui est aujourd’hui l’Irak. (page 40)

L’énergie du dos, l’énergie des jambes et l’énergie des bras, toutes gratuites ou presque, représentèrent des combustibles vitaux pour le développement de ce que l’on appelle la civilisation industrielle. Lorsque Christophe Colomb aborda l’île appelée, aujourd’hui, République dominicaine, il trouva l’une des plus rentables matières premières : les indigènes. Pendant près de 20 ans, il expédia par bateaux des milliers d’esclaves en Europe, se constituant, ainsi une véritable fortune.
L’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis coïncida avec la découverte de gisements de pétrole, désormais disponibles en abondance.
Pour les Romains, la guerre représentait l’une de leurs principales sources d’approvisionnement en esclaves puisqu’ils réduisaient leurs ennemis vaincus en esclavage. (page 41)
Entre 1500 et 1800, les Européens expédièrent par bateaux plus de douze millions d’esclaves africains sur l’ensemble du continent américain, en particulier au Brésil et dans les îles situées entre la Floride et le Venezuela.
Le cheval fut introduit dans les plaines américaines en 1698 et il permit une prospérité sans précédent et un accroissement des populations amérindiennes. L’introduction d’une nouvelle source d’énergie, un moyen plus simple et plus efficace de convertir la lumière solaire actuelle en travail – qu’il s’agisse d’esclaves, de chevaux, de charbon ou de machines alimentées au pétrole - a toujours transformé les civilisations concernées.
Notre survie et notre prospérité dépendent entièrement de la quantité d’énergie solaire dont nous disposons. (page 42)

Chapitre 4
Quel futur pouvons-nous entrevoir pour Haïti et pour d’autres points chauds du globe ?

Christophe Colomb non seulement ouvrit la porte d’un Nouveau Monde, mais constitua, pour tous, un exemple en montrant quels exploits monumentaux peuvent êtres accomplis grâce à la persévérance et à la foi. George Bush, lors d’un discours en 1989

Christophe Colomb débarqua sur l’île d’Hispaniola en 1492, la quasi-totalité de l’île était recouverte d’une forêt luxuriante. Les Indiens Taïnos qui vivaient là avaient, apparemment, bénéficié d’une existence idyllique jusqu’à l’arrivée de Colomb. Lorsque Colomb et son équipage débarquèrent à Hispaniola pour la seconde fois, ils se saisirent d’environ 2000 indigènes locaux venus les accueillir et les retinrent prisonniers. Colomb traita un jour les Indiens Taïnos de cannibales, aucune preuve ne vient aujourd’hui confirmer cette affirmation pourtant cette histoire est toujours enseignée dans certaines écoles américaines. Ce qui justifia les massacres qui suivirent.
Colomb et ses hommes utilisèrent également les Taïnos comme esclaves sexuels et Colomb récompensait fréquemment ses hommes en leur permettant de violer des femmes indigènes.
Il s’avéra que les Taïnos n’étaient pas de bons travailleurs dans les plantations établies à Hispaniola par les Espagnols. Colomb chercha a leur imposer une discipline draconienne. Pour une offense minime, on coupait le nez ou l’oreille de l’Indien fautif. Les souffrances et les travaux pénibles imposés aux Indiens les poussent au suicide. Les femmes épuisées par le travail refusent toute conception. Finalement, Colomb et, plus tard, son frère Bartolomé Colomb, à qui il confia la charge de l’île, décidèrent d’exterminer les Taïnos. Avant 1492, il y avait 8 millions de personnes à Haïti. En 1555, il ne restait plus un seul indigène vivant. (page 45)
Par l’héritage de Christophe Colomb, la vie en Haïti est désormais plus que misérable : elle est désespérée. (page 46)

Aux Philippines : les enfants se battent pour les ordures comestibles.

Au Népal : il faut marcher quatre heures pour trouver son bois quotidien.

En Afrique occidentale : on utilisa le bois, et l’érosion commença ; aujourd’hui, le désert est là.
Le Burkina Faso vit une explosion démographique, avec en moyenne 7.2 enfants par femme. Autosuffisant pendant des dizaines de milliers d’années, le pays n’est, aujourd’hui, capable de couvrir que 40% de ses propres besoins alimentaires. Le bois, employé comme combustible, est brûlé presque cinq fois plus vite qu’il ne repousse et les femmes passent près de la moitié de leurs journées à chercher de l’eau. Alors que l’érosion s’accélère et que les sols s’épuisent, les fermiers du Burkina Faso sont devenus d’excellents clients pour les multinationales productrices de fertilisants.

Le cas des Etats-Unis n’est pas différent : ce pays a perdu un tiers de sa couche arable depuis 1950. Malgré tout cela, la plupart des gens semblent inconscients des problèmes qui sévissent dans le monde. Pourquoi ? (page 48)

On ne s’aperçoit que des changements rapides, jamais des changements progressifs.
En 1973, il apparut clairement que notre système économique était fragile et que les grandes villes se transformeraient en piège mortel en cas d’effondrement économique.

Un de mes amis, amateur de crustacés, m’a dit un jour qu’il est possible de cuire les homards en douceur : " Si on les met dans une casserole d’eau froide que l’on fait chauffer lentement, les homards s’endorment lorsque l’eau devient chaude, puis ils cuisent. Cela évite toute la brutalité que l’on constate normalement lorsqu’on plonge un homard vivant dans l’eau bouillante. " Cependant, cette dernière méthode est préférée par les véritables amateurs, car une cuisson à feu vif procure une chair plus savoureuse. Du moins, c’est ce que l’on m’a dit.
Tout comme le homard, nous autres humains avons tendance à ne pas remarquer les changements de notre propre " eau ", aussi longtemps qu’ils surviennent graduellement. Un Américain parachuté dans la " marmite d’eau en ébullition " d’Haïti ou du Burkina Faso reçoit un choc qui lui fait prendre conscience du problème suivant : la planète entière est plongée dans une " bouilloire " et, bien que certains points soient plus chauds que d’autres, il n’en reste pas moins que notre " eau " se réchauffe globalement et régulièrement. (page 50)

 

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Dernière mise à jour : 29 janvier 2006
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