La bulle immobilière a été fortement soutenue dans la presse et par les institutions.

        Voici quelques exemples de patates que j'ai pu trouver près de chez moi. Cette page, on aimera la relire dans deux ou trois ans en se disant "Qu'est-ce qu'ils nous racontaient des bobards !".

Une patate : c'est un article paru dans la presse qui entretient la bulle. Il ne s'agit pas d'une information, il s'agit d'un texte que les pigeons accepteront de lire. Dans les patates, un certain nombre de mots sont bannis. On ne dit pas une "baisse des prix", on dit plutôt un "ralentissement de l'activité". On ne dit pas "biens invendus", on dit "augmentation des délais de vente". On ne dit pas "krach" ou "crise" ou encore "faillite", on dit "atterrissage en douceur". Parfois, et même assez souvent, les journalistes se contentent d'interviewer les agents immobiliers, qui évidemment n'ont aucun intérêt à déclencher la panique chez les vendeurs. 

Exemples de patates lues dans la presse locale :

L'immobilier de bureaux toujours en progression à Nantes et sa banlieue. Presse Océan du 18 février 2005
"L'immobilier de bureau continue sur sa lancée et se porte bien même si la croissance trop douce freine quelque peu la demande." Comprenez : les stocks explosent (+68% sur les bureaux de seconde main) et les pigeons se font de plus plus rares, vendez tout si vous le pouvez avec -20% ! 

Immobilier d'habitation : un léger essoufflement mais aucune crainte dans les Pays de Loire. Presse Océan du 6 mai 2005
Un léger essoufflement...   Une grande braderie oui !
Et cet essoufflement ne présage aucun krach à court terme...   Ah bon...  Et c'est quoi les soldes que j'ai vu ?
Moi j'appelle cela un krach et comme il n'y a pas marqué Pigeon, j'achète pas avant la grande braderie de septembre.

Le foncier fait la pluie et le beau temps. Presse Océan du 14 mai 2005
Le salon de l'immobilier de Nantes se fait un bon coup de pub dans ce média. Ce salon a été en fait bien vide...
C'est tout de même impressionnant de lire comment la bulle est soutenue par les médias. 

Un exemple de patate parue dans le numéro "Le magazine du Logement" (supplément du PAP) du mois de mai 2005 :

Marc Pigeon est un chasseur de pigeons qui sait parfaitement que nous sommes en plein krach, il le dit lui même "J'entends parler depuis des mois d'atterrissage en douceur." Mais en haussier averti, les arguments qui entretiennent la bulle sont ce que souhaite lire un acheteur dans ce supplément du PAP, donc il n'a aucun remord à envoyer au casse pipe des candidats à la propriété. Logique mais... drôlement gonflé !
Dans quelques mois, ce monsieur retournera sa veste et accompagnera les baissiers majoritaires. 

Les anglais boudent la région. Ouest France du 5 juillet 2005.
"Ils sont de moins en moins nombreux dans les hôtels et les campings mais ils sont toujours de plus en plus nombreux à chercher de vieilles bâtisses pour vivre à demeure." La situation est donc préoccupante pour le tourisme, mais pour l'immobilier, visiblement tout baigne... Alors pigeon, penses-tu que tu seras le dernier à payer aussi cher ? Bien sur que non ! Puisqu'on te dit dans le Ouest France que les anglais débarquent en masse pour vivre chez nous l'hiver ! Mais tu as bien noté, l'été, il n'y a plus personne... donc... il faut que tu cogites un peu.

L'immobilier reste scotché à la hausse, malgré un repli des loyers. Ouest France du 6 juillet 2005
Début de l'article : "La flambée se poursuit..."  Fin de l'article : "le délai moyen de vente s'allonge, les stocks de biens à vendre augmentent et les loyers baissent !!!"  Le Ouest France soutient les éleveurs...

La hausse des prix de l'ancien s'essouffle, la thèse de la bulle spéculative s'éloigne. Presse Océan du 7 juillet 2005
"Cette fameuse bulle dont on parle, on a la preuve qu'elle n'existe pas, car une bulle, cela éclate", a affirmé mardi le président de la FNAIM, René Pallincourt, pour qui "le marché reste sage". C'est énorme, énorme !!! 

Voilà, cette page a un goût d'inachevé comme la page sur les franchissements de ligne rouge.

Le lecteur pourra s'informer des patates plus récentes, mais aussi plus rares, que laisse filtrer la presse sur les nombreux blogs et sites référencés dans la page menu du krach immobilier.

Eric Souffleux