Les agents de la bulle immobilière franchissent la ligne rouge.

        A l'inverse, crise économique aidant à cause du blocage du marché, certains acteurs osent franchir la ligne rouge en affichant clairement la tendance baissière. Là, on est dans le parler vrai et de plus en plus vous entendrez ce genre de discours.

Franchir la ligne rouge : c'est lorsqu'un éleveur de mouton ou un média ou encore un représentant de l'autorité publique reconnaît l'éclatement de la bulle immobilière dans une publication ou une intervention en public. Lorsqu'un média remplace le terme "atterrissage en douceur " par "krach" ou "crise", on est en présence d'un franchissement de la ligne rouge. Lorsqu'une agence immobilière affiche dans sa vitrine des annonces avec des prix barrés, elle franchit la ligne rouge. Si lors d'une visite d'un appartement avec un agent immobilier, vous voyez celui-ci s'effondrer parce qu'il n'arrive plus à vendre, parce qu'on est en plein krach, là il franchit la ligne rouge.

Exemple de franchissement de la ligne rouge de la part de médias :

Réforme du crédit hypothécaire, le Ouest France parle dans son numéro du 21 mars 2006 du risque de retournement du marché.
Extrait : "Et si, demain, le bien aujourd'hui estimé à 200, ne vaut plus à nouveau, que 100, explosion d'une "bulle" immobilière aidant ? Et qu'entre temps, vous vous êtes réendettés de 80 auprès de votre banque ? Les propriétaires britanniques, eux, connaissent déjà bien ce genre d'angoisses."

Dans l'Expansion du 2 janvier 2006, Jean Michel Guérin, président du PAP (Journal de vente de biens de particuliers à particuliers) se lâche : "Les prix de l'immobilier vont baisser de 30 à 40% sur une période de 4 à 5 ans." Il ajoute : "Le dégonflement de la bulle immobilière aura évidemment un impact sur la croissance de l'économie française."

L'ensemble des médias se fait échos de cet article. Le 3 janvier, j'ai pu entendre sur RMC l'intervention de la FNAIM qui visait à calmer le jeu, aussitôt contredit par un appel d'un agent immobilier de Marseille fraîchement licencié, pour cause de baisse catastrophique du chiffre d'affaire de son agence au mois de décembre 2005. En entendant ces témoignages animés autour des grandes gueules, bien des pigeons ont du rentrer leurs ailes !

Le numéro de décembre 2005 du magazine Capital : La baisse des loyers a commencé.

Retrouvez l'intégralité de ce dossier page 312. © Capital

Extrait :
        Cette fois, ça y est : les locataires reprennent la main face aux propriétaires un peu partout en France. Notre analyse du phénomène et la cote détaillée des logements à louer dans 51 villes.

        C’est la mine réjouie qu’Anne et Christian, jeune couple de cadres parisiens, ont ouvert la porte de leur nouvel appartement à notre journaliste. Il y avait de quoi: 61 mètres carrés refaits à neuf, avec cuisine équipée, dans une copropriété soignée du boulevard Montparnasse, à dix minutes en métro de leur job. Le tout pour 1 200 euros de loyer mensuel, charges comprises. Soit près de 180 euros de moins que ce qu’ils payaient auparavant pour une surface identique dans le même quartier, dont ils avaient dû repeindre les murs et équiper la cuisine à grands frais. «Il avait aussi fallu batailler durant des jours avec le propriétaire pour faire passer notre dossier devant une dizaine d’autres, se souvient Anne. Cette fois, nous étions seulement trois sur le coup: la réponse positive est tombée dès le lendemain.»
        Si vous ne voyez dans cette histoire que l’effet d’un heureux hasard, vous vous trompez : depuis quelques mois, les locataires ont repris la main. Fini, ou presque, les files d’attente dans les cages d’escalier et les contrats de bail signés en deux minutes sur le capot d’une voiture. Et plus question, pour les propriétaires, d’augmenter leur loyer de 10%, voire davantage, à chaque relocation, ou de proposer aux enchères privées – cela s’est déjà vu – un bien de mauvaise qualité. Pour visiter un logement des années 50 ou 60 dépourvu de tout confort moderne, les candidats ne se bousculent plus.
        Tel est le premier enseignement de notre grande enquête sur l’état du marché locatif en France, analysé dans le détail, quartier par quartier, à Paris, en Ile-de-France et dans les principales villes de province. Non seulement les propriétaires, sauf dans les secteurs où il y a encore une pénurie de logements, ne dictent plus leurs conditions, mais dans beaucoup de communes, petites ou grandes, les loyers s’orientent à la baisse. (...)        

De même, dans le Capital du mois de novembre 2005, on pouvait lire dans l'éditorial (page 6) de JN Gurviez, éditeur :

        IMMOBILIER : LE RISQUE DU DOUBLE KRACH

        Les arbres jusqu'à preuve du contraire ne montent pas jusqu'au ciel. Aussi fallait-il s'attendre à ce que la flambée des loyers observés partout depuis 5 ans prenne fin. Nous y sommes à Paris et dans la plupart des 50 autres villes explorées par nos enquêteurs. Pour la simple raison que les locataires ne pouvaient plus suivre. Tout le monde n'a pas vu en 2004 ses revenus augmenter de 12% comme les 100 patrons dont nous dévoilons en exclusivité les dernières feuilles de paie. Au prix actuel du marché et à supposer qu'il y consacre un tiers de son salaire ( sans compter ses stock-options), Linday Owen-Jones, le PDG de l'Oréal, pourrait louer à lui tout seul 65 appartements de 100 M2 chacun face à la Tour Eiffel!Malheureusement pour les propriétaires il n'y a qu'un seul OWEN-JONES en France. Un cadre ordinaire à 3000 ¤ par mois peut tout juste se payer dans le même quartier un studio. La baisse des loyers en cours sera-t-elle suivie de celle des prix de vente? C'est souvent ce qui s'est passé dans le passé. Et c'est ce qui se produira de nouveau si le coût du crédit au plus bas depuis plusieurs années , remonte brutalement. On n'en est pas là, mais un double Krach immobilier n'est pas à exclure. Voilà sans doute pourquoi les Français s'intéressent au marché de la pierre en ce moment. Notre numéro de septembre dont la couverture était consacrée au sujet s'est vendu à plus de 509000 exemplaires, le meilleur score de Capital depuis sa création; il y a 14 ans. Un résultat qui confirme le succès de notre magazine: sa diffusion moyenne , selon le dernier pointage a encore progressé de 4 % sur un an. Nous remercions nos lecteurs pour ce formidable encouragement.

Ce qu'il faut en déduire, c'est que les médias ont flairé le bon coup pour relancer leur vente. La presse va utiliser le krach immobilier pour relancer ses ventes !!

Je ne sais pas si on peut qualifier cet article de franchissement de ligne rouge, mais cela y ressemble. (Je suis l'auteur.)

http://www.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/200059060.htm   (lien probablement périmé)
Panique chez les éleveurs de Marseille, 25% d'écart entre le rêve et la réalité ! Cela suffit ! Comment faire pour nos commissions si on ne vend plus rien ? 
"Les experts locaux de l'immobilier constatent que les prix sont surévalués de 15 à 25% entre ce que demandent les vendeurs et le prix des biens, tel que peuvent l'estimer les professionnels.(...) En outre, l'idée que sur Aix-en-Provence les prix augmentent à cause des achats des étrangers est fausse : il y a très peu d'étrangers en comparaison avec Nice où 18% des transactions sont faites avec eux. (...) Pour les maisons aixoises de plus de 600.000 ? les délais de vente sont supérieurs à six mois, parfois un an, alors qu'elles se vendaient encore bien jusqu'en 2003. (...) On constate une augmentation du nombre des dossiers des primo accédants refusés par les banques : selon un intervenant de la table ronde, on constate jusqu'à 50% de refus de demandes de prêts et l'endettement moyen des ménages tourne autour de 150.000 ? et plus.(...) En six ans, les surfaces achetées sont moins importantes en superficie pour un prix identique : on est passé de 100 m2 à 93 m2 pour le même investissement." extrait d'un article des Echos paru le 18 juillet 2005

Là c'est clair ! La bulle est reconnue par tous les éleveurs. Pour éviter le pire, la fermeture des agences immobilières, les pros de l'immo envoient un message clair aux vendeurs : il faut baisser, sinon c'est la mort pour nous. Le retournement du marché a bien eu lieu à l'automne 2004. Les médias vont commencer à parler de la baisse dans peu de temps. En attendant si vous tenez à acheter, exigez - 35% sur les prix annoncés si vous avez affaire directement avec le propriétaire vendeur.

Immobilier, il y a bien une bulle. Article incroyable paru dans le Ouest France du 27 mai 2005.
Partie haute de l'article.  Partie basse de l'article.
Alors Pigeon, tu achètes ?

En mai 2005, selon la FNAIM, le prix des appartements baisse de 1,9%. En rythme annuel, cette baisse est catastrophique.
http://www.fnaim.fr/actu/prix-immobilier/IMPA_2005-05.pdf  

Le lundi 23 mai 2005 le Parisien annonçait un "coup d'arrêt à l'envolée des loyers" invoquant une stagnation voire une baisse des tarifs. Un avis que le président de la FNAIM Paris et Ile-de-France ne partage pas tout à fait.

Extrait marquant de l'article :
        En voilà une bonne nouvelle ! En ouvrant leur quotidien, les lecteurs du Parisien ont découvert un article consacré aux prix des logements. Et pas des moindres : l'article en question annonce fièrement une baisse des prix des loyers à Paris mais également en province, à Lille, Marseille ou Bordeaux. D'après le quotidien, "un virage s'amorce lentement mais sûrement au profit des locataires" et "la durée de vacance des appartements atteignant plusieurs mois, les bailleurs sont peu à peu réduits à diminuer leurs loyers". Tous les experts interrogés dans l'article sont d'accords avec cette analyse. Henry Buzy-Cazaux, directeur général de Foncia explique que "les loyers n'augmentent plus (…) mais dans la plupart des cas, ils s'affichent carrément à la baisse". "Les prix restent élevés mais l'inflexion est incontestable" ajoute Guy Scemama, directeur de l'agence Caraudrey. Pour illustrer ces dires, une infographie commente le prix des loyers au m2 dans chacun des arrondissements de Paris. Ainsi, une baisse a été remarqué dans le VIIIème, IXème, XVIème et XVIIIème arrondissements. Dans tous les autres, les loyers se sont stabilisés. Ce même phénomène est également observé en Ile-de-France.
        Pour avoir la confirmation de cette information qui ne passe pas inaperçue, tf1.fr a contacté Marcel Ricard, président de la FNAIM de Paris et Ile-de-France. "Je ne suis pas tout à fait d'accord avec le titre du Parisien qui s'avance trop, a-t-il commenté. Il n'y pas de "coup d'arrêt à l'envolée des loyers" mais un ralentissement de la demande locative". Ce phénomène serait donc normal puisque la pénurie des biens à louer connue il y a deux ans, et les facilités de crédits qui existent désormais, ont poussé les locataires à se tourner vers l'achat. Certes, des appartements loués auparavant en 3 jours peuvent mettre 2 semaines aujourd'hui à trouver un locataire, et les agences ont davantage de biens à proposer à leurs clients. Cependant, d'après la FNAIM, aucune "baisse générale" n'est pour l'instant observée.

source : http://news.tf1.fr/news/economie/0,,3221187,00.html (Il est probable que ce lien ne soit plus valide dans quelques semaines du fait de la volatilité des informations qui circulent sur internet.)

Exemples de franchissement de la ligne rouge de la part de certains éleveurs de pigeons :


5500 euros de remise !


17000 euros !!!


11000, peut mieux faire !

Opération Prix barrés à Nantes

Les soldes ont déjà commencé ! Bravo à cette agence pour cette attitude fair play ! 

Ces trois photos ont été prises le 20 mai 2005 dans la vitrine d'une agence à Nantes. (Beaulieu Immobilier)
J'ai pu constater qu'à la mi juin, ces annonces étaient toujours en vitrine  

Opération prix barrés et prix gommés à Paris.

Les soldes ont bien lieu à Paris. Les 3 photos ci contre et ci dessous ont été prises le dimanche 19 juin 2005 dans la vitrine d'une agence parisienne située entre la Gare Montparnasse et le Jardin du Luxembourg.

J'ai souligné en rouge où il faut regarder pour bien voir que le prix a été effacé grossièrement au blanco. C'est la fin des haricots pour les éleveurs de pigeons, on ne gaspille plus, surtout pas le papier et l'encre. 

Alors Pigeon, tu achètes ou tu attends ?

Eric Souffleux

Retour à la page d'introduction du site generationsfutures.net

Dernière mise à jour : 27 mars 2006
Cliquez ici pour contacter l'auteur du site, Eric Souffleux.

Retour à la page précédente