Un vélomobile pour se déplacer plus vite et plus confortablement. 

        Le vélomobile est au vélo couché ce que la voiture est à la moto. Il s'agit simplement d'un tricycle caréné permettant d'améliorer l'aérodynamisme et le confort du pilote par mauvais temps. Ce type d'engin représente la seule voie à suivre pour que perdure le transport individuel sur les distances qu'a créé l'automobile. Dès le départ l'objectif du vélomobile a été de se déplacer en dépensant le minimum d'énergie. La position horizontale a été logiquement retenue. Le carénage a permis de diminuer considérablement la traînée aérodynamique.

        Étant adepte depuis juin 2005 de la position horizontale pour mes déplacements à vélo, il était logique que je m'intéresse un jour au monde des vélomobiles. J'ai essayé à travers cette page de lister les vélomobiles actuellement commercialisées pour montrer à tous les progrès qui sont dès aujourd'hui à porter de nous pour nous passer de la voiture. Depuis décembre 2007, j'ai d'ailleurs franchis le pas en achetant un de ces engins extraordinaires, un Alleweder A2.

        Au jour où j'écris ces lignes, 4 mai 2008, j'ai parcouru avec l'A2 un peu plus de 1500 km principalement sur mes trajets pendulaires (pour aller au boulot chez mes patrons maraîchers). Je suis tellement satisfait du concept que je n'ai pas mis longtemps pour me décider à commander le Quest. Parmi les avantages notables que je retiens de cette expérience, il y a la vitesse et surtout la sécurité. J'ai remarqué, et je crois ne pas être le seul dans ce cas, que les automobilistes me respectent bien plus quand je suis à bord du vélomobile que mes autres vélos couchés. Je vois plusieurs explications à ce phénomène : les gens voient qu'il y a une carrosserie et m'assimilent davantage à une voiture. Ils s'écartent davantage pour ne pas risquer l'accro. Peut être même qu'ils pensent que mon engin est assuré comme leur voiture ? Ensuite je prends plus de place naturellement sur la route. J'impose un certain gabarit qui obligent les gens qui me suivent à sérieusement ralentir avant de me doubler. J'éprouve aussi un sentiment de sécurité lié au fait d'être sur un tricycle avec un carénage qui m'isole du monde extérieur (à l'image de la voiture). Je n'ai pas peur quand une voiture ou un camion vient me doubler sans respecter la distance latérale de sécurité qui est, je le rappelle, de 1.5 m en campagne et 1 m en ville. Côté vitesse, l'A2, malgré sa vieille conception est réellement surprenant. J'ai le sentiment de pouvoir rouler plus vite avec l'A2 que mon Baron Xlow sur le plat et en descente. En côte, je vais bien sur moins vite avec l'A2 sauf quand je roule avec un vent de face. L'A2 est plus performant en montée qu'un Xlow dès l'instant que j'ai du vent de face. C'est une découverte très singulière que j'ai pu faire là. Comme quoi, il ne faut pas regarder que le poids du vélo pour être performant en côte. Côté temps de parcours pour mes trajets pendulaires, je suis à moins de 50 minutes de mon employeur le plus éloigné, à 25 km de chez moi. Avec le Nazca, je compte plutôt 55 minutes à 1 heure et avec le Xlow, 50 minutes également. A la différence notable que je mets 50 minutes pour parcourir ces 25 km en A2 quelque soit la météo. L'hiver, en vélo couché non caréné, il m'arrive de prendre 1 h 15 pour parcourir cette distance.

        Voilà ce que je pouvais dire sur ma modeste expérience dans le monde des vélomobiles. Vous allez pouvoir découvrir les autres modèles disponibles sur le marché et vous aussi craquer pour une de ces machines.

        Comme vous avez pu le lire, les vélomobiles sont chers. Cela reste de la fabrication artisanale. Le prix de ces engins est un frein certain à leur développement mais je respecte le choix des constructeurs notamment du Mango et du Quest qui ont fait le choix de produire peu pour avoir un carnet de commandes plein sur les deux ou trois prochaines années. Depuis 2000, il a été construit un peu plus de 330 Mango et Quest. Très peu ont été vendus en France.

        Il existe également de nombreux prototypes de vélomobile s'adaptant sur des trikes, comme ce modèle avec un toit coulissant. Des pistes de carénage en mousse ont été étudiées pour alléger le vélomobile. Mais globalement, il est difficile pour les constructeur amateur de réaliser des machines aussi bien conçues que le Quest, l'Alleweder ou le Mango pour ne citer que les modèles les plus vendus. 

        Sur l'image de droite, j'ai voulu rendre un vibrant hommage aux réalisations de pixel man (qui roule en Sunrider il me semble). Un vélomobile entièrement en image de synthèse d'une ligne magifique. Comme quoi, on peut espérer encore des progrès notable dans le monde des vélomobiles. Si ce vélomobile voyait le jour, made en France, je pourrais bien renoncer au Quest...  Avis aux constructeurs en herbe...

        Même si le vélomobile est un véhicule cher, son carénage offre une grande surface que l'on peut dédier à la publicité de manière à se faire sponsoriser. C'est ainsi que Laurent Ness, vendeur de vélo couché sur Montpellier, fait de la publicité pour son magasin (On avance) à travers son Mango personnel. De même, notre championne du monde nationale, Barbara Buatois roule tous les jours avec un Mango portant la marque de son employeur : Le Vieux Campeur. Le sponsoring des vélomobiles permettait de gagner 250 euros par an environ. 

        Du point de vue performance, les vélomobiles sont les plus efficaces sur les terrains plats et les descentes. En montée, ils sont moins performants que les vélos droits car il faut bien assumer le poids du carénage, sauf en cas de vent de face. L'intérêt du vélomobile réside surtout sur le confort apporté par le carénage en hiver qui permet d'envisager sereinement tous les trajets qu'on effectuerait en voiture. 

        Avec une puissance de pédalage de 250 watts, un cycliste sur le plat roulera à 35 km/h avec un vélo droit, à 42 km/h avec un low racer ou un Alleweder, à 45 km/h avec un Mango et à 49 km/h avec un Quest. Ces données trouvées sur divers forum donnent une idée des performances de quelques vélomobiles. 

Un des rares Quest que l'on peut croiser en France du côté de Grenoble.

        Le Quest est le vélomobile le plus rapide de la production actuelle. Son aérodynamique est particulièrement soigné et ce vélo est bien adapté à un usage utilitaire puisqu'on peut entreposer pas mal de bagages dans son fuselage. Il reste qu'il est aussi le moins maniable car en Hollande les pistes cyclables sont mieux tracées qu'en France où on nous fait faire des virages serrés.

        J'étudierai la possibilité d'ajouter la propulsion électrique pour augmenter la vélocité en côte sur mon A2. J'aimerais un moteur assez puissant de l'ordre du kilowatt qu'il me sera possible d'actionner à ma demande. L'idée n'est pas pour moi d'être assisté en permanence par l'électricité mais plutôt de disposer d'un coup de pouce uniquement quand j'en éprouve le besoin. Ce genre de système n'existe pas aujourd'hui et reste à inventer car la loi l'interdit. Les systèmes disponibles aujourd'hui sont trop bridés et trop lourds pour m'intéresser. J'évalue à 20 minutes l'autonomie dont j'aurais besoin avec une telle assistance pour satisfaire mes besoins.

        Pour ceux qui souhaitent franchir le pas de l'assistance électrique sur des vélomobiles, le meilleur choix est probablement d'opter pour un moteur pédalier qui agit directement sur la chaîne, ce qui permet de profiter pleinement de la transmission existante. Par contre cette option, contrairement à l'option moteur dans la roue (comme le BionX) ne permet pas de récupérer de l'énergie lors des descentes ou des freinages. Je vous laisse creuser la question sur les forums.

        En espérant que ce monde des vélomobiles vous aura autant intéresser que le monde des vélos couchés.

Eric Souffleux 

Liens spécifiques au sujet des vélomobiles :

                                               
http://guilhem.valentin.free.fr  Valentin Guilhem, l'auteur de ce blog réside près de Toulouses et à acheter deux vélomobiles (Un Alleweder A4 neuf en kit et un Leitra cabriolet d'occasion) en 2006 et 2007. Son objectif était de se passer de voiture sur les trajets pendulaires (trajets boulot - maison) en tant que non sportif. Son expérience très bien racontée et illustrée fait de son blog une référence en la matière. J'ai beaucoup apprécié le long reportage photo montrant le montage de l'Alleweder A4. 

http://www.bbhpv.com  Barbara Buatois, championne du monde de vélo couché 2006 et 2007, roule en Mango pour ses trajets pendulaires.  

 http://www.sharkosy.fr/  Ce blog parle d'une expérience d'un vélomobile à tête de requin dans Paris. Il a été construit sur la base d'un Rhino de chez Optima et à partir des moules de Daniel Couque ( http://www.velomobile.net ). 

http://www.velomobiling.com/velomobiles  Site très intéressant sur les vélomobiles actuellement sur le marché.

http://www.velomobile.net Site de l'Association pour le Développement du Vélomobile (en France). Les membres de cette association ont mis au point un moule pour construire un carénage plutôt réussi et surtout très abordable financièrement. 

http://www.velomobiles.net  Site américain sur les vélomobiles.

Les forums qui consacrent un peu d'espace de discussion aux vélomobiles :
http://velorizontal.bbfr.net (forum de l'AFB)  

Les endroits où vous pourriez trouver un vélomobile d'occasion :
http://www.bentokaz.com (les occasions en france)   
http://www.ligfiets.net/advertenties/index.php3?soort=&soort[]=tekoop&showall=yes  (les occasions en Hollande)
http://www.hpv.org/shop/gebraucht/   (d'autres occasions sur un site étranger)
http://www.gentseliggers.net/forum/    (Forum Belge en langue flamande)