Nos premières impressions après la réception de nos vélos le dimanche 5 juin 2005 :
Au cours de ce dimanche nous sommes revenus de La Bohalle (à l'Est d'Angers) à Nantes à leurs guidons. 117 km de mise en jambe, voici nos premières impressions communes :
Les sensations de glisse et de confort sont réelles, fabuleuses... géniales.
Les performances sont déjà au rendez-vous puisque avec un vent de face pendant tout le trajet et aussi de nombreux reliefs que l'on rencontre en suivant la Loire entre Angers et Nantes, nous avons pu soutenir un 17 km/h de moyenne et cela en gardant l'impression d'un étonnant état de fraîcheur. Pour comparer avec les vélos droits, nous en serions restés à 14 km/h avec les mêmes conditions.
Les performances en côtes sont aussi au rendez-vous. Nous avons pu gravir de nombreuses côtes parfois longues de plus de 1500 m et nous avons été surpris par la régularité avec laquelle on pu monter ces reliefs. On a plus cette sensation d'écrasement de la cage thoracique ou d'asphyxie lorsqu'on arrive en sommet de côte.
Les regards des gens sont différents. Il y a les curieux qui nous encouragent, nous félicitent, nous arrêtent même pour demander des renseignements. Il y a les automobilistes qui nous doublent tranquillement avec le sourire au lèvre. Et, il y a aussi les manges bitume, des automobilistes pressés (même le dimanche), des cyclo-sportifs glauques, indifférents et qui, quand ils nous adressent la parole, nous crient "Eh oh, du pédalo, réveillez-vous, vous allez vous endormir..." Des remarques idiotes auxquels il faudra s'habituer.
Côtés points négatifs, il a fallu accepter de souffrir au niveau des mollets et au niveau des cuisses. Eva souffrait de vertige lorsqu'on s'arrêtait sur la fin. Il s'agit probablement des coups de soleil au visage. Prévoyez donc des protections suffisantes de ce côté là. Du fait de la position plus basse de son vélo, Eva a failli tomber trois ou quatre fois à cause des imperfections de la route. A chaque nid de poule, Eva se sentait décoller du siège, ce qui n'a pas manqué de la déséquilibrer plusieurs fois. Donc prudence ! Pour moi, c'est différent, le vélo est plus haut, plus stable mais j'ai eu droit à ma première chute en arrivant à Nantes. En voulant poser mes pieds sur le sol mouillé devant un feu, j'ai glissé. Heureusement aucun bobo pour moi comme pour le vélo, les sacoches ont amorti la chute. Il faut donc être très, très vigilent lorsqu'on s'arrête. Eva ne s'est pas sentie très rassurée en ville du fait du manque de visibilité et du fait du comportement peu diligent de certains automobilistes. Pour moi c'est clair que la ville demande une approche beaucoup plus cool qu'en vélo droit, mais je fais confiance au temps et à l'expérience.
Le Nazca Fiero XS : un vélo couché adapté au personne de 1.60m, d'une qualité de fabrication irréprochable. Pour en savoir plus, voici le site du vendeur : http://www.cycleszen.com
Pour compléter : Aujourd'hui, 10 juin 2005, j'ai parcouru plus de 370 km avec le Pioneer, voici mes premières impressions sur l'utilisation quotidienne de ce vélo couché :
Il m'a fallu environ 250 km pour commencer à maîtriser les démarrages. Les virages à basse vitesse me posent encore quelques problèmes mais c'est en très bonne voie.
A l'occasion de parcours très variés, j'ai pu tester le Pioneer dans des conditions habituelles pour moi et j'ai déjà pu améliorer mes temps de parcours de 5 à 15%. Là où le gain de vitesse est le plus important, ce sont les descentes même avec une faible pente. On atteint très rapidement plus de 50 km/h et en ville je quitte la piste cyclable pour rouler au milieu de la route. Les voitures ne cherchent plus à me doubler, cela change tout !
Depuis 150 km, j'ai pris le coup de me redresser sur mon siège avant d'approcher des ronds points, on voit ainsi le route comme si on était en vélo droit ou en 4x4.
Hier, j'ai pu semé mes premiers cyclo-sportifs. Ma première victoire sur ces manges bitume, je vous raconte, vous allez rire. Je revenais de Couëron le long de la Loire, il y a une bande cyclable longue de 7 km. Je venais du bac reliant Couëron et Le Pellerin, j'étais chargé de provisions alimentaires, je venais de rendre visite à un agriculteur bio. Un couple cyclo-sportif était aussi dans le bac, tenue publicitaire US-postale, vélo de course plus cher que le mien... Sur le bateau, pas un mot, juste de l'indifférence... Je suis parti du bac en premier et j'ai rejoint tranquillement le bourg de Couëron. Les cyclo-sportifs m'ont rattrapé, m'ont doublé, sans un mot, le regard vers la route... Je me suis dit, ceux là je me les poudre ! Je me suis mis dans leurs roues bénéficiant à fond de l'aspiration alors que nous roulons vent de face. Ils ont accéléré en roulant entre 26 et 30 km/h, ce qui est pas mal pour des vélos droits vu les conditions aérologiques, aucun problème pour les suivre. Je continue la pression psychologique jusqu'à la fin de la bande cyclable. Je sens une volonté chez eux d'en finir, de me semer, et pourtant je suis toujours dans leurs roues. Puis vient le rond point où s'arrête la bande cyclable, au niveau de Haut Indre, j'appuie sur les pédales à fond, je les dépasse et je les vois s'éloigner dans mon retro, psychologiquement détruits. Je les ai jamais revus. Ont-ils attrapé froid ? Voilà, ma première victoire sur les manges bitume. Voilà où cela mène le manque de curiosité, cela réveille en moi de la combativité et amènent les manges bitume à se faire poudrer par une mule de 18 kg chargé à ras bord de provisions biologiques et piloter par un non spécialiste de la discipline. Si les cyclistes respectaient la maxime citius, altius, fortius, ils amélioreraient d'abord le vélo avant d'améliorer les individus.
Jean-Jacques, Eva et moi au départ de La Bohalle (à 15 km à
l'Est d'Angers).
L'apparence "handicapée" force le respect chez la plupart des automobilistes.
Alors, le vélo couché, ça vous tente ?