Le hasard fait bien les choses ! L'unanimité pour plus de respect !

Pourquoi nous devons dire adieu à la démocratie et à la règle de la majorité ?

        Churchill disait de la démocratie que c'était le moins mauvais des systèmes, mais il était conscient de ses dangers et il faisait observer qu'on pouvait facilement les  identifier en interrogeant l'homme de la rue. Tocqueville a montré dans ces écrits que les démocraties étaient aveugles et qu'elles étaient incapables de prendre des décisions difficiles sur le moment dans le but de régler des problèmes difficiles à affronter dans le futur. Je ne suis donc pas le seul à le penser, la démocratie n'est pas un bon système et face aux périls climatiques, la démocratie est même devenue un véritable danger.

        Qu'est-ce que la démocratie ? Il s'agit d'un système né après la révolution française où le peuple a pris en main son destin. Le peuple, c'est chacun de nous. Avec la démocratie, avec notre bulletin de vote, nous sommes tous des rois ! Nous avons tous la responsabilité du pouvoir. Mais sommes-nous tous conscients de cette responsabilité ? Avons-nous tous la maturité pour prendre des décisions ayant une influence sur la planète, comme par exemple le projet de traité constitutionnel européen ? Avons-nous tous fait l'effort de nous informer sur les tenants et les aboutissants de telles ou telles décisions politiques ? Avons-nous tous fait l'effort de prendre en compte l'intérêt collectif avant son propre intérêt personnel ? Avons-nous tous évalué le fossé qui sépare les désirs des hommes (une voiture pour tous) et les limites physiques de la nature (la finitude des réserve de pétrole) ? A  toutes ces questions, je réponds sans hésiter non ! C'est pourquoi nous devons dire adieu à la démocratie.

        L'essentiel des électeurs n'a pas fait l'effort d'abstraction qu'exige le pouvoir. L'exercice conscient du pouvoir implique une forme de détachement si on veut espérer des décisions équilibrées. La plupart des électeurs n'obéissent qu'à des logiques de court terme et sont parfaitement incapable d'envisager le long terme. La démocratie respire au rythme des évènements médiatiques qui font l'actualité. En fait, nous sommes déjà dirigés par le hasard...

        Avec notre système démocratique, très peu de personnes décident et ses personnes votent pour l'essentiel au hasard des crises liées à l'actualité. Ceci est d'autant plus marqué qu'on ne donne pas d'importance au vote blanc. Quand 30% des électeurs ne se déplacent pas jusqu'aux urnes, quand plus de 30% des électeurs voteront toujours à gauche, quand plus de 30% des électeurs voteront toujours à droite, cela signifie qu'il reste moins de 10% des électeurs qui votent comme des girouettes au hasard de l'actualité et qui décident de notre destin collectif. Notre système démocratique a donné le pouvoir à moins de 10% du peuple. Et malheureusement, on est absolument par certain que ces 10% soient les plus raisonnables pour mériter une pareille responsabilité. On peut même dire qu'il n'y a aucune forme d'intelligence à attendre d'un système aussi instable.

        Churchill montrait que la démocratie n'était pas un bon système car l'homme de la rue n'est pas à la hauteur du pouvoir, car mal informé et peu enclin au détachement qu'implique le pouvoir. Tocqueville a démontré l'incapacité des démocraties à prendre des décisions difficiles car elles naviguent à vue. Je vais vous démontrer que la démocratie est un danger car le pouvoir politique ne peut plus influencer le pouvoir économique car ceux sont les mêmes qui décident, le consommateur et le citoyen ne font qu'un, nous décidons dans les deux cas, nous disposons de trop de pouvoir, rien ne peut nous modérer dans notre soif de plaisir, dans notre boulimie de matière et d'énergie. 

L'économie de marché Le pouvoir politique
Répartition des richesses crées par le travail humain.
Vision à court et moyen terme.
Tous les citoyens peuvent consommer librement le fruit du travail d'autrui.
Peu de détachement par rapport à ses intérêts personnels.

Répartition du capital des ressources planétaires.
Vision à moyen et long terme.
Toutes les décisions politiques doivent répondre à l'intérêt général.
Obligation d'un détachement par rapport à ses intérêts personnels.

        Autant je veux bien dire adieu à la démocratie, autant je ne veux pas renoncer à l'économie de marché, à la libre concurrence. Selon moi, le marché doit s'occuper de la répartition des richesses du travail des hommes et des femmes, et le pouvoir (non démocratique et non totalitaire) doit s'occuper de la répartition du capital planétaire entre tous les hommes, mais aussi toutes les espèces animales et végétales et bien sur les générations futures. Le marché doit régler des questions de court terme et le pouvoir doit régler des questions de moyens et longs termes pour que l'humanité ne disparaissent pas après seulement deux millions d'années d'existence.  

        Qu'observe-t-on aujourd'hui ? Le marché et le pouvoir sont sur le même plan : le court terme. Le pouvoir politique n'exerce donc aucun contre pouvoir au pouvoir économique. L'économie de marché doublée d'un système démocratique aveugle est un système suicidaire ! Le marché ne dispose d'aucun système de régulation pour gérer correctement le capital planétaire car les mêmes personnes décident.

        Si nous ne voulons par renoncer à l'économie de marché pour gérer les richesses créés par le travail des hommes, et si nous voulons que l'humanité survivent aux périls qui l'attendent, nous devons mettre en place un système où le pouvoir politique doit être un vrai contrepouvoir à cette économie de marché car plus encore que la démocratie, le marché est totalement aveugle. Il ne vise qu'à assouvir des besoins immédiats sans jamais se préoccuper du moyen et du long terme.

Je vais donc vous présenter le système que j'imagine être capable de remplacer notre système démocratique.

Et si le hasard faisait bien les choses ?

        La minorité des électeurs "girouettes" qui décident va effectivement voter soit au hasard, soit en tenant compte de préjugés basés sur l'actualité ou sur certaines propagandes largement véhiculées par les médias. Quitte à voter au hasard du feu de l'actualité, je préférerais qu'on ne demande plus notre avis pour élire nos représentants. Je préférerais qu'ils soient carrément désignés par le hasard parmi la population pour une période de quelques années. Après tout, pourquoi le hasard ne ferait-il pas bien les choses ?

        Cette idée de désigner ceux qui iront aux responsabilités parmi la population selon la règle du hasard ne doit pas vous choquer. On doit pouvoir faire confiance à tout le monde puisqu'en démocratie on autorise le vote de tout le monde. C'est donc que tout le monde peut être en mesure d'exercer le pouvoir. Pourquoi ne pas donner sa chance à tout le monde ?  

        Il pourrait y avoir une enquête de moralité pour écarter du pouvoir les délinquants, les toxicomanes et pourquoi pas les personnes ayant montré une agressivité au volant. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais l'automobile exacerbe les traits comportementaux et il est facile d'identifier les gens les plus irrespectueux des autres et aussi les plus violents. Ainsi même avec le hasard, on pourrait écarter du pouvoir les gens qui semblent peu raisonnables. En outre, on pourrait laisser un délai de réflexion aux personnes désignés pour savoir si elles acceptent la mission confiée. Toute personne désignée pourrait librement refuser. Les citoyens devront pour pouvoir être désigné s'inscrire sur des listes spécialement prévues à cet effet. Chaque personne se verrait attribuer un numéro.

        Le hasard ne devrait pas désigner une seule personne, il y aurait trop de risques qu'un jour un fou sous des apparences raisonnables viennent aux responsabilités. Le hasard devrait désigner un groupe de 10 à 15 personnes. C'est le meilleur garant pour éviter l'écueil du fou au pouvoir. Compte tenu du grand nombre de personnes à désigner et de la possibilité pour ces personnes de refuser cette responsabilité, il faut désigner des personnes de rechange, une sorte de liste d'attente. La procédure de désignation devrait être public. Il faudra être certain que le peuple puisse être convaincu que le collège de personnes à qui on confie le pouvoir politique soit bien issu du hasard. On pourrait s'inspirer du lotto. Il faudrait s'assurer qu'au moins les 2 cinquièmes au minimum soit du même sexe. On pourra avoir des collèges avec une majorité féminine ou une majorité masculine, c'est le hasard qui décidera.

        Je propose que le hasard puisse désigner des hommes et des femmes de plus de 30 ans et de moins de 60 ans. 30 ans, c'est un âge minimum qui me semble raisonnable car les personnes de cet âge ont une expérience de la vie et ont pu avoir le temps d'intégrer suffisamment d'informations et de réflexions nécessaire à l'exercice du pouvoir. Je considère, qu'au-delà de 60 ans, les gens commencent à se replier sur eux-mêmes et s'intéressent moins facilement au destin collectif. Chaque citoyen raisonnable pourrait donc entre 30 et 60 ans être appelé aux responsabilités.

        Mais vous allez me dire que ce groupe prendra des décisions selon la règle de la majorité et que ce système ne changera pas grand chose avec notre système démocratique. Certains du groupe s'effaceront derrière des l'écrasante majorité qu'elle est tord ou raison. Pour éviter cet écueil de la dictature de la majorité, il faut mettre en place un système beaucoup plus ambitieux : celui des décisions prises à l'unanimité.

Remplacer la règle de la majorité par la règle de l'unanimité : une idée géniale ! 

        Le hasard désignerait donc un collège de 10 à 15 personnes susceptible d'adopter des mesures politiques à l'unanimité et non pas à la majorité. Cela changerait considérablement la donne politique si tous les citoyens de ce pays pouvait par le fait du hasard arriver aux responsabilités du destin collectif et discuter d'égal à égal avec d'autres citoyens dans le plus profond respect.

        Ce système de l'unanimité imposerait aux citoyens un respect total de leurs interlocuteurs pour que la société avance avec tous les gens raisonnables. Il ne faudrait plus imposer les mesures mais en discuter sans agressivité et essayer de convaincre dans la tolérance. Avec un tel système, la politique serait digne d'intérêt.

        Ce système de désignation du pouvoir par le hasard est utopique pourtant je ne vois pas bien ce qui serait pire dans ce système que dans le système actuel. L'ENA disparaîtrait au profit d'une matière nouvelle enseignée au collège et au lycée sou l'appellation de "gestion citoyenne du destin collectif". Cet effort de formation pourrait se poursuivre à l'âge adulte avec des associations permettant d'informer le plus objectivement possible les citoyens potentiellement futurs décideurs.

        Ce système signerait en outre la fin des privilèges d'une certains classes de la population largement issue de la bourgeoisie, qui se croît intelligente et fait tout pour séduire un peuple qui ne le serait pas.

Les règles de vie des personnes désignées :

Je propose qu'à côté du collège de personne désigné par le hasard, il puisse y avoir un collège de scientifiques qui aient la possibilité d'instruire, de conseiller les désignés.

Comment distinguer les scientifiques et les imposteurs ? Qu'est-ce que j'entends par scientifique ? En fait, il s'agit de personne ayant consacré toute leur vie à l'étude de notre planète. A l'inverse du collège des désignés qui est plutôt un collège "jeune" (entre 30 et 60 ans), le collège des scientifiques doit être plutôt un collège de "vieux" (entre 45 et 65 ans). Notez bien que les décisions sont prises in fine par le seul collège de désignés. Les scientifiques, les sages, ne sont là que pour avoir le privilège d'informer les désignés, de les conseiller, de les mettre devant leur responsabilité.

 

Quelles civilisations ont adopté des systèmes similaires ?

Les grecs avaient un système politique où la démocratie devait composer avec le désignation au hasard.

Les indiens prenaient leur décision à l'unanimité. Cela imposait de s'écouter profondément et ce système était possible car tout le monde se connaissait dans la tribu.

Seule la démocratie peut nous permettre la mise en place d'un tel système.

C'est ce qui est le plus paradoxal, c'est que ce système de hasard et d'unanimité ne peut se mettre en place que parce qu'un peuple prend la décision démocratique d'aller vers ce système.

La démocratie peut soit aboutir à une dictature, soit aboutir à un système alliant hasard et unanimité.

Nous avons encore les clés de notre destin, puisque nous sommes encore en démocratie. Que choisirons-nous ?

Eric Souffleux

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Dernière mise à jour : 28 septembre 2006
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