Mes impressions sur les élections présidentielles de 2007

Message du 22 mai 2007 :

Bonjour,

Les élections présidentielles viennent de se conclure par le sacre démocratique de Nicolas Sarkozy. 

Moi qui souhaitais que l'écologie devienne un thème majeur dans cette campagne, j'éprouve un sentiment mitigé, partagé entre la déception que Nicolas Hulot ou François Bayrou ne soient pas arrivés au pouvoir alors qu'ils étaient à l'évidence les plus capables de mener des actions fortes pour s'attaquer à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, et partagé entre l'apparente agitation de l'actuel président pour lequel j'ai voté autour des thèmes qui me sont chers. Ces élections représentaient probablement notre dernière chance pour relever le défi écologique et énergétique. Les Français dans leur majorité ne l'ont pas entendu de cette oreille. Tant pis pour eux, tant pis pour nous. J'espère seulement maintenant que Sarkozy n'aggravera pas trop les choses en essayant d'orienter le marché vers les produits "propres" grâce aux exonérations de taxes qu'il a évoqué dans sa campagne.

Je fais parti des gens qui ont élu Nicolas Sarkozy en finale en me décidant à la dernière minute, je devrais dire à la dernière seconde. Je ne fais pas parti des gens qui l'ont soutenu dès le départ. Nicolas Sarkozy ne représente absolument pas la vision que j'ai de la société mais force est de reconnaître que je n'ai pas su me reconnaître également dans le discours de Ségolène Royal. J'ai voté pour Sarkozy à reculons, à défaut de mieux. Avec ce vote assumé, j'ai souhaité sanctionner les dirigeants et les électeurs de gauche parce qu'ils n'ont pas su se rassembler autour de valeurs plus proches des miennes. Dès le premier tour, ces électeurs auraient du voir dans les sondages que Ségolène Royal n'avait aucune chance de battre Sarkozy en finale. Le débat de l'entre deux tours l'a bien montré, elle n'a pas su défendre son programme avec la même pédagogie que Nicolas Sarkozy. Le PS n'a pas su la soutenir suffisamment tôt pour qu'elle soit à fois crédible dans son camp et aussi dans le camp des gens comme moi, ceux qui hésitent à chaque élection entre les deux camps car nous attachons plus d'importance à d'autres questions que celle de savoir si on souhaite plus ou moins d'intervention étatique dans notre économie. Le seul qui aurait pu le battre, c'était François Bayrou. J'espère que les électeurs de gauche comprendront la prochaine fois qu'ils doivent s'ouvrir davantage sur le centre et les verts que sur les syndicats et l'extrême gauche. C'est probablement une grande leçon à retenir de ces élections. Le vote utile du premier tour devait être pour François Bayrou, pas pour Ségolène.

Il est difficile d'expliquer après coup pourquoi j'ai finalement opté pour un bulletin Sarkozy mais il y a dans ce bulletin une grosse part de déception des prestations et du bilan des socialistes (pas seulement de Ségolène Royal). J'ai toujours en travers de la gorge le fait que ce sont les socialistes qui ont supprimé la vignette automobile en 2002, alors qu'il aurait fallu la maintenir en l'intégrant dans le budget de l'état. Même chose pour Super Phénix arrêté suite à un accord avec les Verts en 1998. Les socialistes ont pris ici ce qu'il y avait de plus mauvais chez les verts. A l'heure où le réchauffement de la planète implique de sortir plus vite des énergies fossiles que du nucléaire, n'avions nous pas mieux à faire que de fermer un prototype de réacteur de quatrième génération ? J'ai en partie voter Sarko car j'ai eu plus peur d'être immensément déçu par la gauche.

J'avais aussi un doute, un très gros doute sur la réduction du temps de travail prônée à la fois par le PS (35h généralisées) et les Verts (32h). Car en étant dans le maraîchage bio, je mesure plus que d'autres combien il va falloir se remettre au travail si nous voulons nous passer des pesticides. Plus globalement, j'ai le sentiment qu'il faudrait mieux préparer les gens à travailler plus pour avoir moins car dans l'avenir il faudra se passer de plus en plus du service des machines et des béquilles chimiques. Mon sentiment est qu'on devrait préparer les gens à des efforts qui devraient ressembler à ceux fournis par la population dans une économie de guerre. Bien sur, je pense être d'accord avec les verts quand ils disent souhaiter le partage du travail en le réduisant à 32 heures, voir même 24 heures hebdomadaires. Mais ce qu'ils ne disent pas, alors qu'ils le pensent, c'est que le temps qu'ils ne passeront pas à travailler dans une usine ou dans une ferme, ils devront le passer à pédaler sur un vélo (pour ne pas avoir le besoin d'une automobile), ils devront le passer à prendre le temps de vivre avec l'intermittence des énergies renouvelables (par exemple, faire son linge quand il y a du soleil pour bénéficier d'eau chaude solaire), enfin ils devront passer plus de temps pour préparer leur repas car de toutes évidences il va falloir apprendre à se passer des plats tout préparés que nous sert l'agro-industrie. Mais au final, vivrons-nous pour autant plus malheureux qu'aujourd'hui ? Bien sur que non ! Le problème que j'ai avec la réduction du temps de travail telle qu'on nous l'explique aujourd'hui, c'est qu'on veut la mettre en place pour partager le travail parce qu'on observe des gains de productivité permis par les machines et la chimie. Je suis fondamentalement en désaccord avec cette vision de la réduction du temps de travail. J'ai simplement trouvé plus honnête le discours de Nicolas Sarkozy quand il dit "Si vous voulez consommez plus, il faudra travailler plus." C'est juste logique. Alors que réduire le temps de travail pour consommer autant, c'est que quelque part, on ajoute davantage d'intervention chimique ou mécanique pour extraire l'homme du travail. Et de cela, j'ai de profonds doutes. Il y a urgence pour que la gauche et aussi le centre remette à plat cette question en parallèle de l'urgence écologique.

La principale raison pour laquelle je n'ai pas voté Ségolène Royal a quand même été que François Bayrou était 1000 fois meilleur qu'elle sur les questions environnementales. Lorsque je relis les programmes des candidats qu'ils nous ont envoyé juste avant d'aller voter. Je constate que François Bayrou avait placé l'environnement en seconde place juste derrière l'éducation dans l'ordre des priorités de son programme d'action. Il était écrit "Je mènerai une politique active de l'écologie. Mettre en oeuvre les objectifs du pacte signé avec Nicolas Hulot. Mener une politique exigeante d'isolation des logements, de transfert du fret de la route vers le rail et le transport fluvial. Mettre en oeuvre une taxe sur les carburants, programmée et progressive, en relais des charges sur le travail." François Bayrou est le seul des trois gros candidats à avoir pris la mesure de l'urgence environnementale. Quand je relis le premier papier de Ségolène Royale (celui pour voter au premier tour), je constate que la seule allusion à l'écologie vient en dernière page avec la cinquième mesure qui concerne "un débat public sur l'énergie, un encouragement fiscal pour les énergies renouvelables et un moratoire immédiat sur les OGM." On ne peut pas dire qu'elle a oublié l'environnement, mais on ne peut pas dire que l'environnement est un sujet prioritaire pour elle, d'autant qu'on ne sait pas qu'elle orientation elle veut donner au débat sur l'énergie. Ensuite sur le papier qu'elle nous envoyé avant le second tour, elle nous parle d'un moratoire sur les OGM en plein champ, d'une aide à l'agriculture durable (pourquoi n'a-t-elle pas parlé d'agriculture biologique ?) et d'une baisse des impôts pour les énergies renouvelables (encore faut-il payer des impôts ?). Bref, à l'heure où on commence à sévèrement s'inquiéter de la fonte des glaciers dans les Alpes, je trouve scandaleux que la représentante d'un parti qui prône davantage d'intervention de l'état n'ai pas pris la mesure des défis écologiques. S'il faut plus d'état pour juste plus de fonctionnaires, ou pour seulement accompagner la croissance en espérant combler la dette avec quelques excédents, moi, je ne suis pas d'accord. Si j'ai tant hésité avec le cas Royal, c'est bien parce qu'elle ne me semble pas avoir pris conscience que son rôle en tant que personnalité politique est avant tout d'être un pédagogue responsable pour orienter le destin d'un pays dans le bon sens. 

Certes, Nicolas Sarkozy fait pire que Ségolène Royal en matière d'environnement. Dans les professions de fois du candidat aujourd'hui président, je n'ai lu que cette vague allusion aux questions environnementales : "Le développement durable sera au coeur de l'action publique et internationale de la France. Nous devons faire une révolution écologique. Nous en ferons une source de croissance et d'emplois." Mais maintenant qu'il est élu, j'ai l'impression qu'il va nous surprendre. On voit bien qu'il se pose en rassembleur prêt à aller au charbon sur tous les sujets. Lors des rencontres de Branféré, Nicolas Hulot nous a dit alors qu'il était sur le tricycle d'Alain Guillou que Sarko était un peu vu comme Chirac par les députés de son camp. Ils se foutent de lui lorsque celui-ci parle de taxe carbone, de lutte contre les changements climatiques, de révolution écologique. Suite aux rencontres entre les ONG environnementales (dont la fondation Nicolas Hulot) et le nouveau président ce lundi 21 mai 2007, il semble que ces ONG ont constaté une vraie volonté d'agir. C'est à se demander si Sarko n'est pas un écolo.

En tous les cas, s'il agit dans le bon sens, je le remercierai logiquement en 2012 en revotant pour lui, sauf si la gauche ou le centre se mobilise autour d'un projet autrement plus ambitieux.

Voici maintenant les répliques que j'aurais aimé renvoyer à Sarko lors du face à face de l'entre deux tours. Quand Nicolas Sarkozy nous dit "Il faut travailler plus pour gagner plus." J'aurais aimé qu'on réponde en face "Pourquoi gagner plus quand on peut dépenser moins ?" Quand Sarko nous dit "Il faut de l'ambition, on ne peut pas promettre à un jeune qu'il vivra en HLM, il faut lui dire qu'il pourra vite devenir propriétaire." J'aurais aimé répondre "Propriétaire, oui, mais propriétaire de quoi ? D'une maison en béton, loin de son travail, inefficace énergétiquement ? Qu'avez-vous comme ambition à part celle d'inciter à dépenser plus sans se soucier des limites de notre monde ? Qu'avez vous comme ambition à part celle de vouloir continuer la croissance suicidaire de notre consommation de ressources ? C'est cela votre ambition, pourrir le climat des générations futures !
Sarkozy aurait probablement répondu un truc du genre "Mais non, je n'ai pas de problèmes avec l'écologie, le développement durable, je veux une croissance propre, mettons le paquet dans la recherche !" J'aurais aimé rétorquer "Il y a peu de choses à attendre des progrès purement techniques. Nous n'avons pas connu de révolution majeure dans nos outils depuis plus quarante ans. Les OGM que vous défendez ne sont que la suite logique des dérives de l'utilisation massives des pesticides. Pourquoi ne pas orienter la recherche davantage sur les facteurs de biodiversité, plutôt que sur les OGM et leur béquille chimique ? La voiture n'a pas évolué beaucoup dans sa conception depuis les années 1980. On voit bien que dans son gabarit actuel, elle ne pourra pas être beaucoup plus propre que maintenant. La question est de savoir si vous aurez le courage de dire à vos électeurs que le gabarit de leur voiture n'est pas compatible avec la sauvegarde des grands équilibres."  Et malheureusement, je n'ai pas entendu Ségolène s'exprimer de la sorte.   

Ces élections m'ont permis de mûrir ma conscience politique. Je commence à voir quelle sera ma ligne de conduite pour les élections futures. J'ai notamment pris la décision à l'avenir de ne plus voter pour des partis trop minoritaires. Dans le choix démocratiques, nous avons aujourd'hui seulement trois possibilité, la droite, le centre (où on va retrouver de plus en plus d'écologistes), la gauche. Cela ne sert plus à rien de se perdre dans d'autres partis. Si ceux qui ont voulu se compter à l'extrême gauche au premier tour avaient voté au centre, ils auraient pu voir leur voeux le plus cher s'exaucer, à savoir battre Sarkozy. Pour moi, la distinction gauche - droite reste pertinente. La gauche signifie plus d'état, la droite signifie moins d'état. La question qui se pose ensuite lorsqu'on souhaite plus d'état, c'est plus d'état pour quoi faire ? Si c'est seulement plus d'état pour conforter les syndicats des fonctionnaires, pour accompagner la croissance en espérant ainsi résorber la dette avec un excédent de croissance, pour distribuer plus à tout le monde, alors qu'à l'évidence il faudrait nous inciter à la modération, alors moi, je ne suis plus d'accord avec la gauche et je choisis alors une vision de la politique avec moins d'état, car j'espère encore que les consommateurs prendront conscience qu'avec le libéralisme, ils possèdent un pouvoir sans partage, celui de refuser d'acheter des produits dont ils n'ont pas besoin et qu'ils jugent nuisible pour l'environnement.

Voilà, j'ai voté Sarko. Désolé à tous ceux proches de mes convictions qui avaient espéré jusqu'au bout que je voterais Ségolène. Je n'ai pas été convaincu par sa démarche et j'ai préféré aggraver la défaite de ceux qui ont cru en elle pour qu'en 2012 ces électeurs se souviennent que Bayrou pouvait gagner dans les sondages face à Sarkozy. Sarkozy avec sa volonté d'agir, de travailler pour la France, pourrait bien nous surprendre et comme je l'ai écrit plus haut, s'il travaille correctement et arrive en 2012 avec un bilan transcendant les aspirations des français, en particulier sur le plan environnemental, il pourrait bien être reconduit dans sa fonction présidentielle sans que l'opposition ni puisse grand chose. Si son bilan est favorable, il faudra alors un grand champion pour expliquer comment nous pourrions aller plus loin en y mettant plus de justice sociale. Il n'est même pas certain que Bayrou soit notre homme.

En attendant ces élections de 2012, il va falloir voter pour les législatives. Comme je vote en Mayenne, je ne me fais pas trop d'illusion sur le fait que c'est bien la droite qui gagnera par chez moi. J'hésite donc à donner ma voix pour le candidat centriste ou le candidat des Verts. Il faut savoir que la répartition du temps de parole au CSA pour les prochaines élections dépend du score des partis au premier tour des législatives. La question est donc de savoir si j'ai plus envie d'entendre un centriste en 2012 qu'un vert... Je me déterminerais en fonction des professions de fois des candidats que j'aurais entre les mains. Comme les verts s'écroulent en ce moment, je penche plutôt pour voter au centre...

Si Sarkozy gouverne effectivement avec une large majorité comme les sondages le laissent penser, il faudra pour ne pas perdre 5 ans travailler avec lui. Ayant voté pour lui au second tour des présidentielles, il me sera plus facile de l'approcher pour participer à certains débats. Je vais essayer de m'approcher de son staff et qui sait, un jour dans quelques années, on verra peut être Nicolas Sarkozy à mes côtés en train de mener un poney Fjord attelé à une Kassine pour entretenir des cultures maraîchères. Cela fera parti des expériences qui pourront le marquer fortement et le convertir durablement à l'agriculture biologique. Ce serait déjà une belle victoire.

Vous qui me lisez à l'Élysée !  Vous les personnes des renseignements généraux ! Car je sais que vous avez un oeil sur ce que j'écris ! Dites à Sarko qu'il sera le bienvenu chez nous pour débattre de notre avenir autour d'une expérience de coopération entre l'animal et l'homme qu'il n'oubliera pas de si tôt. S'il éprouve le besoin de nous rencontrer avant que nous nous installions, no problèmes... De mon côté, je ne manquerai une occasion de le rencontrer sur des sujets qui me sont de plus en plus chers. 

Eric Souffleux


Message du 4 mai 2007 :

Bonjour,

Trois sondages faits après le débat de mercredi soir donnent Sarkozy gagnant à 54%.

C'est cuit pour Ségolène. Elle ne m'a pas convaincu. Je n'ai pas été le seul à le penser.

J'hésite à enfoncer le clou davantage ou à me retirer de la bataille. J'espère que les électeurs du PS se reporteront sur Bayrou en 2012. Ce sera notre seule chance de voir revenir une vraie force d'opposition avec une coalition Démocrates / Socialistes / Écologistes .

En espérant que les écologistes comprennent à ce moment là que le nucléaire est préférable au charbon...

Lorsque nous aurons la confirmation de la victoire de Sarkozy, on pourra toujours se dire que nous aurons davantage de pouvoir avec notre porte monnaie (fusse-t-il de petite taille). Si nous ne voulons pas des OGM, il va falloir s'organiser pour exiger la vérité sur les aliments que nous achetons. Nous ne pourrons faire reculer les OGM et les Pesticides que si nous les boycottons.

Je vous invite à aller voir à ce sujet deux excellents films que nous sommes allés voir il y a peu. Il s'agit de "Notre pain quotidien" et "Le marché de la faim". Ces deux films montrent les dessous de notre industrie agro-alimentaire. Je peux vous assurer qu'après avoir vu ces films, vous ne regarderez plus comme avant la viande et les légumes.

Eric Souffleux


Message du 3 mai 2007 :

Bonjour,

Comme beaucoup de français, j'ai suivi le débat d'hier entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Je faisais encore partie des personnes indécises car même si j'ai un penchant pour des idées plutôt proches de la gauche ou du centre, j'attendais de voir si la candidate du PS pouvait se montrer crédible dans un face-à-face. J'ai globalement été très déçu par ce débat où on a vu Mme Royale devenir agressive là où elle aurait du avancer une argumentation pertinente. Les questions qui me sont chères, les questions de l'énergie et du réchauffement climatique, ont été peu et mal abordées. 

La manière dont a été traitée la question du nucléaire est emblématique de leur incompétence. Quand Ségolène Royal affirme que la part du nucléaire dans la consommation d'électricité française est de 17%, elle se trompe, lamentablement. Les 17% qu'elle annonce correspondent à la part du nucléaire dans la consommation d'énergie finale en France. Quant à Sarkozy, à la même question il a affirmé que la France dépendait à 50% du nucléaire. En fait il s'agit probablement de la référence à notre taux d'indépendance énergétique qui tient compte de nos stocks d'énergie court terme (pétrole, gaz et charbon) et long terme (hydraulique, biomasse et nucléaire). Et effectivement, nous avons un taux d'indépendance énergétique "long terme" de 50% en grande partie grâce au nucléaire (car l'uranium que brûlent nos centrales provient de pays amis). Nicolas Sarkozy se trompe lourdement lorsqu'il affirme que l'EPR est un réacteur de quatrième génération. Je ne sais pas ce que va penser le réseau sortir du nucléaire des propos de Ségolène qui pourraient être tirés de mon site. Elle explique en effet qu'elle veut suspendre la construction de l'EPR pour passer directement à la quatrième génération. Elle explique que nos déchets nucléaires sont des futures ressources énergétiques. La candidate dit non à l'EPR mais oui à Super Phénix. Je vois d'ici le représentant du réseau sortir du nucléaire (réseau qui a appelé à voter Royal) s'étrangler en entendant ressurgir le spectre des surgénérateurs. Dommage quand même que Sarko se soit emmêlé les pinceaux dans les différentes générations de réacteurs car il aurait pu lui rétorquer que les socialistes avaient pris la décision de fermer Super Phénix en 1998. Comment feront-ils pour faire passer la pilule Super Phénix aux Verts ? On n'en saura pas davantage sur ce sujet et c'est fort dommage...

Depuis le premier tour, j'ai reçu beaucoup de messages de lecteurs qui ne comprennent pas mon indécision. Pourquoi ne me suis-je pas prononcé directement pour Ségolène Royal, sachant qu'elle a un programme beaucoup plus écologique que celui de Nicolas Sarkozy ? C'est vrai que Ségolène parle davantage d'environnement. C'est vrai que Ségolène a eu des bons points de la part d'associations écologiques. Mais comme je l'ai déjà écrit l'écologie est riche de nombreuses nuances. Et je ne donne aucun crédit à des notes données par des associations à dominante anti-nucléaire. Privilégier la sortie du nucléaire, c'est clairement remettre à plus tard une sortie des combustibles fossiles. Et cela, je ne l'accepte pas ! Et d'autre part, je n'oublie pas ce que la gauche nous a fait perdre en matière environnementale : la fermeture de Super Phénix en 1998 et la suppression de la vignette automobile en 2002.

Il y a quelque chose que j'aime bien chez Ségolène, c'est son moratoire sur les OGM. En tant que maraîcher bio, c'est quelque chose auquel je suis sensible. Cependant, les OGM me font bien moins peur que le nucléaire et le nucléaire me fait bien moins peur que le réchauffement de la planète. Donc, dans ma hiérarchisation des priorités, les OGM ne sont pas au centre de mes attentes politiques. Les OGM, je les combats tous les jours en tant que consommateur de produits issus de l'agriculture biologique. Même dans un système ultra-libéral, nous, les consommateurs avons un pouvoir sans partage pour imposer un étiquetage des produits qui contiennent des OGM. Pour combattre les OGM, je crois davantage à une démarche d'associations de consommateurs qu'à une démarche politique classique (Même si cela peut aider, c'est certain...). Et je ne crois pas Nicolas Sarkozy assez fou pour faire passer en force une loi pro-OGM alors que 86% de la population est contre et alors qu'une directive européenne limite déjà la culture OGM. 

Concernant les volets classiques de la politique économique, sociale et sécuritaire, je crois depuis longtemps que Nicolas Sarkozy a pris nettement l'avantage en étant précis dans ses propositions, dans ses démonstrations.

Donc en l'état actuel des choses, je penche plus pour Nicolas Sarkozy parce que Ségolène Royal a selon moi tout simplement raté sa campagne. Elle n'a pas su hiérarchiser clairement les priorités. Il faut dire qu'elle n'est pas dans une situation facile. Faire le grand écart entre l'extrême gauche et le centre, en passant par les Verts, c'est un exercice auquel je ne me risquerais pas. Alors tant pis si on se prend cinq d'ultralibéralisme. Je ne suis pas seul à décider. Au moins il y aura peut être un début de réforme dans la fonction publique même si cela va crisper les syndicats. Hélas le principe de réalité appelle à comprendre qu'il n'y a pas d'efficacité sans une part d'autorité. J'aurais vraiment pu et voulu voter Royal mais je n'ai pas été convaincu. Pourquoi n'a-t-elle pas fait un effort pour démontrer, chiffres à l'appui, que son impôt sur les bénéfices boursiers aurait pu payer les retraites ? Pourquoi n'a-t-elle pas davantage ouvert ses bras au centre plutôt qu'à l'extrême gauche ? Pourquoi n'annonce-t-elle pas François Bayrou premier ministre si elle était élue ? Tout cela démontre un manque de maturité stratégique. 

Évidemment, je ne donne aucune consigne et j'ai bien écrit que pour le moment (Jeudi 3 mai 2007) je penche pour Sarko. Cela ne veut pas dire que je vais voter Sarko. Je pense encore à l'abstention ou au vote aléatoire (c'est facile, il n'y a que deux possibilités) et qui sait ce que ces quelques jours nous apporteront comme nouvelles ? Je prendrai ma décision définitive dans le secret de l'isoloir. 

La suite de la campagne, avec les législatives, devrait permettre de corriger le tir de cette France qui semble se replier sur elle-même.

Eric Souffleux


Message du 25 avril 2007 :

Bonjour,

Ce dimanche 22 avril, comme 18.5% des français, j'ai voté pour François Bayrou. Nous avons hélas perdu car beaucoup d'électeurs de gauche ont été marqués par les élections de 2002. Malheureusement pour eux les résultats de l'élection (30% pour Sarkozy et 25% pour Royale) et des premiers sondages sur les intentions de vote du second tour (54% pour Sarkozy et 46% pour Royale) montrent que Sarkozy garde une nette avance. Si Bayrou était au second tour, c'est lui qui aurait eu une avance certaine. J'espère que les modérés de gauche s'en souviendront en 2012 et sauront reconsidérer ce que signifie vraiment le vote utile. François Bayrou va probablement créer un nouveau parti (le parti démocrate ?). Il aura de grande de chances d'être élu en 2012 si la démocratie perdure jusque là. 

Pour qui vais-je voter pour le second tour ?  Ma décision n'est pas prise et il est probable que je la prendrai au dernier moment. 

La première option que j'avais annoncée dès le départ, c'était de voter au hasard entre Ségo et Sarko. Voter au hasard, c'est l'équivalent de l'abstention sans pour autant dire que l'élection ne m'intéresse pas. Disons qu'avec la désignation aléatoire, je leur fais confiance à tous les deux et je me garde encore la possibilité de travailler avec les deux camps. Cette première option est finalement une option centriste.

La seconde option serait de voter Royale sachant que derrière je pourrais voter pour les verts aux législatives. Cependant cette option ne me satisfait qu'à moitié car dans le cadre d'une coalition Verts/PS, les seules mesures environnementales qui seront mises en oeuvre seront le moratoire sur les OGM (D'accord) et l'arrêt de la construction du réacteur EPR (Pas totalement d'accord). D'autre part, je ne me retrouve vraiment pas dans la stratégie de communication de Mme Royale. Sa profession de foi que j'ai sous les yeux manque de concret. Je lis une liste de principes sans qu'on m'explique les moyens à mettre en oeuvre en face. Elle n'évoque pas les 35 heures, n'envisage aucune réforme fiscale. C'est bien simple, avec Mme Royale, je ne sais pas où on va. Je crois que la seule bonne raison de voter consciemment pour elle serait que Sarkozy me face peur dans les deux semaines à venir.  

La troisième option serait de voter Sarkozy sachant que derrière je voterai plutôt pour les députés de François Bayrou de manière à obliger Sarkozy à une modération centriste. Concernant l'environnement, Sarkozy devrait mettre en place une taxe carbone et devrait baisser la TVA sur les produits biologiques. C'est pas grand chose mais ce n'est pas rien. Sur la profession de foi de Sarkozy, c'est déjà un peu plus précis. On sait notamment comment Sarkozy va baisser les impôts des plus riches puisqu'il va commencer par supprimer les droits de donation et de succession. Quelle connerie ! Sarkozy veut réhabiliter la valeur travail pour les plus démunis (les fameux assistés) mais en parallèle il va permettre à ceux qui hérite de la richesse de leurs parents d'en foutre le moins possible. Belle façon de réhabiliter la valeur travail ! Toujours dans la profession de foi de M. Sarkozy, je lis qu'il veut faire en sorte que nous puissions tous être propriétaires de notre logement en déduisant de nos impôts les intérêts de nos emprunts immobilier. Voilà une mesure qui ne va pas encourager un dégonflement des prix puisqu'on pourra emprunter pour moins cher, encore faut-il payer des impôts... La chute (des prix) sera vertigineuse et brutale après une telle politique. Je ne parle même pas de l'aspect nationaliste de son discours qui colle bien avec son électorat replié sur lui même. A l'évidence, le programme de Sarkozy ne me convint pas et si je devais voter pour lui consciemment, ce serait vraiment à contre coeur. La seule chose que je pourrais retenir de positif dans son bilan (Je ne parle plus de programme.), c'est quand même la chasse aux chauffards qu'il a mené depuis qu'il est ministre de l'intérieur... Et pour le pauvre et fragile cycliste que je suis, c'est quelque chose de très très important car mon sentiment d'insécurité à moi, ce n'est pas l'insécurité dans les banlieues, c'est surtout l'insécurité routière.  

La quatrième option est une option tactique qui tiendrait compte des sondages. Si Mme Royale arrive à remonter dans les sondages en dépassant Sarkozy, mon vote ira alors pour elle de manière à conforter son avance. Si Mme Royale remonte dans les sondages sans pour autant prendre l'avantage, alors je choisirai l'option aléatoire. Et enfin, si Sarkozy reste en tête, je voterai pour lui dans l'idée de montrer au PS qu'il faut qu'il change en profondeur en tenant bien plus compte de l'écologie. Je crains en effet que dans le cas où Mme Royale perdrait ou gagnerait de peu, que le PS se dise que les français compte encore sur lui tel qu'il est, lui dispensant d'un sévère débat interne. Dans le cas où Mme Royale se ferait laminer par une déferlante de bulletins Sarkozy, je pense que le PS ne pourra pas faire l'économie d'une sévère remise en cause idéologique.

Puisque aucun grand parti n'a réellement pris au sérieux l'urgence écologique, je fais parti des électrons libres de la politique. 

Et comme au premier tour, je ne serai pas insensible à un positionnement de Nicolas Hulot pour le ou la candidate. 

Plus globalement, mon sentiment après les résultats du premier tout, c'est que les français se replient sur eux-mêmes. La victoire presque prévisible de Sarkozy, c'est la victoire de la logique de l'accumulation, de l'égoïsme, du nationalisme, de la compétition et de la croissance face à une autre logique davantage basée sur l'écologie, la coopération et le partage.

Je ne sais pas si nous aurons encore la possibilité de voter avec intelligence en 2012. Les périls qui s'annoncent sur le plan économique et écologique pourraient nous entraîner bien plus vite qu'on le pense dans le chaos et la violence. J'espère me tromper...

En attendant, il va falloir voter entre un pyromane de droite et une molle de gauche imprévisible. Le choix s'annonce difficile.

Peut être que des lecteurs arriveront à me convaincre ? N'hésitez pas à m'écrire.

Eric Souffleux
webmaster @ generationsfutures.net


Message du 19 avril 2007 :

Bonjour,

Nicolas Hulot ne s'est pas positionné publiquement pour un ou une candidat(e). Il a juste regretté que Dominique Voynet soit si basse dans les sondages (moins de 2%). 
En conséquence je reste sur mon intention de voter pour François Bayrou au premier tour.
Je pense que c'est le seul vote utile du moment. Si Bayrou passe, il a de grandes chances de remporter le second tour face à Sarkozy (ou même Royale) et alors tout redevient possible à l'assemblée nationale pour reconfigurer une nouvelle majorité où les écologistes dans toute leur diversité peuvent trouver une place de choix. Au cours de cette campagne, du fait de l'imprégnation du pacte écologique dans les programmes, on a pu découvrir que l'écologie avait plusieurs visages. Il n'y a pas une seule écologie politique qui serait représentés par les Verts. Il existe en fait une multitude de nuances, de choix techniques où les Verts n'ont pas le monopôle de la vertu (en particulier sur la question du nucléaire). Ne pas voter pour les Verts alors qu'à l'évidence je suis globalement proche de leurs idées est un moyen de les sanctionner pour qu'ils fassent mieux, pour qu'ils osent parler du vélo comme mode de déplacement prioritaire, pour qu'ils nous assurent qu'en sortant trop vite du nucléaire civil, on ne recourra pas au gaz et au charbon des centrales thermiques de nos voisins européens. Finalement, j'aime autant que les décisions soient prises par une coalition centriste et raisonnable. Cela nous laissera du temps, à moi, mais aussi à Nicolas Hulot, à Jean Marc Jancovici, à Jean Thevenet et tous mes amis bloggeurs ou conférenciers, pour répandre dans le public les données d'un débat qui n'a pas eu lieu, avec pour thème principal : la réduction des émissions de gaz à effet de serre en conservant le débat démocratique. Et nous ne conserverons ce dernier point qu'en réalisant une grande réforme fiscale nous permettant de passer d'un modèle économique basé sur la croissance à un autre modèle basé sur le partage.

Je n'ai pas écouté de candidats ayant un tel discours. Nicolas Hulot l'avait amorcé mais depuis son désengagement, je suis obligé de me rabattre sur Bayrou. Alors, pour moi, ce dimanche 22 avril, ce sera François Bayrou.

Eric Souffleux

Dans la foulée, j'avais envoyé ce message à M. Bayrou :

Cher M. Bayrou, 

Je vais voter pour vous dimanche et pourtant je viens de loin. Je suis un militant écologiste plutôt atypique car j'applique à moi même ce que j'aimerais que les autres fassent. Je témoigne de cette démarche sur mon blog.
Avant de me décider à voter pour vous, j'ai fait beaucoup pour que Nicolas Hulot se présente à ces élections. J'y suis presque arrivé mais dans la  dernière ligne droite il a préféré faire confiance aux candidats. 
J'ai ensuite regardé naturellement vers les verts mais je ne me retrouve pas dans leur côté anti-nucléaire à tout prix (surtout si le prix à payer pour sortir du nucléaire est d'émettre davantage de CO2 en brûlant gaz et charbon dans d'autres centrales européennes.). 
Je ne me retrouve pas dans les discours de Ségolène et je la crois surtout incapable de battre le champion de l'UMP. Car il faut bien avouer que Nicolas Sarkozy est très fort, très convaincant et très clair. Cependant, j'ai un problème de confiance avec ce type car j'ai de plus en plus l'impression d'avoir à faire à un pyromane. Et si je vous préfère maintenant, c'est parce que j'ai l'impression d'avoir en face de moi quelqu'un de raisonnable, qui saura préserver la dialogue et permettre la construction d'un monde plus juste. Je suis certain que nous allons au devant d'une crise énergétique et économique majeure et j'espère que vous serez à la hauteur en n'agissant pas en tant que pyromane, mais bien en tant que pompier. 
Je veux que vous sachiez aussi que si je vote pour vous dimanche, c'est en grande partie parce que vous avez accepter de rencontrer Jean Marc Jancovici à plusieurs reprises, alors que les autres candidats n'ont pas pris cette peine. Même si vous n'affichez pas vos convictions écologiques fortes, je sais maintenant que vous êtes sensibilisé sur ces questions énergético-climatiques, et c'est pourquoi je vous accorde ma confiance, et plus que cela maintenant, mon soutien. 
Je serai ravi d'avoir un petit commentaire sur mon courrier et éventuellement mon site. 
Moi aussi j'aimerais bien vous rencontrer un jour pour vous montrer quelles sont les valeurs qui nous habitent. 

Eric Souffleux 28 ans, maraîcher bio salarié en projet d'installation dans l'Ouest de la France, adepte du vélo couché, de la vie en habitation légère (caravane aujourd'hui, chalet demain et maison en paille après demain), de la cuisson solaire et des arts martiaux. 


Un petit message envoyé à Nicolas Hulot le 2 avril 2007 :

Cher Nicolas,

Nous sommes à trois semaines des élections présidentielles. Ma déception reste grande de ne pas pouvoir voter pour toi. Il m'a fallu du temps pour accepter ta décision, pour assumer l'échec de ma propre démarche visant à te convaincre de te présenter pour que l'écologie montre enfin sa vraie force lors de cette élection majeure. Je me suis trompé. La population n'est majoritairement pas prête à nous écouter d'une façon constructive. C'est notre échec à tous.

J'ai de plus en plus le sentiment que cette occasion était la dernière. Ces dernières années, je ne me suis pas seulement intéressé à l'écologie. J'ai aussi pris le temps d'étudier d'autres phénomènes qui nous menacent, comme le possible effondrement des prix de l'immobilier, la possible récession américaine entraînant le monde dans une terrible déflation. Nous ne sommes plus très loin d'une crise similaire à celle des années 1930. Dans quelques temps, les problèmes de chômage seront tellement graves que l'écologie n'aura plus voix au chapitre. C'est pourquoi j'ai le sentiment que les élections de 2007 étaient la chance à saisir. Je crois que nous avons fait ce qui était en notre pouvoir. Moi en écrivant à qui voulait bien me lire et toi en interpellant les candidats.

Si je t'écris maintenant, c'est pour te dire que je me suis à priori positionné pour voter François Bayrou au premier tour des élections. Je dis "à priori" car mon choix n'est pas définitif. Il s'agit d'un choix stratégique, sans grandes convictions et largement influencé par les sondages. Je voulais que tu saches que si tu te positionnes publiquement derrière un candidat, fusse-t-il un  candidat mineur, je tiendrais compte de ton avis et je remettrais en cause mon choix. Je pense que tu as le pouvoir de motiver 1 à 2% de la population en faveur d'un ou d'une candidat. Cela pourrait s'avérer décisif en cas de duel serré. Alors je voulais te témoigner simplement que si tu te positionnes à un moment donné pour un candidat plus qu'un autre, je suis disposé à te suivre. 

Amitié 

Eric Souffleux


Petit message sur mes impressions du moment (22 janvier 2007, 15h18)

J'ai appris la nouvelle à la radio ce matin, Nicolas Hulot renonce à se présenter devant les urnes des présidentielles.

Je ne vais pas vous cacher mon immense déception, moi qui le soutenais depuis le début. Comme je lui avais écrit, je respecte son choix et cela confirme pour moi qu'il était bien celui qui pouvait nous redonner espoir. L'humilité était son arme, elle s'est retournée contre lui, contre nous.

Au regard des réactions de soulagement des principaux prétendants, je réalise plus encore que Nicolas Hulot pouvait gagner. Notre démocratie n'est guère différente de ce qui se passe dans les pays anglo-saxons, pourquoi n'aurions-nous pas eu nous aussi notre président issu du monde médiatique ?

Les réactions suscitées par le pacte écologiques m'ont montré de bonnes raisons de ne pas voter pour les verts, cap21 et les partis dits de gouvernement plus classique.

Je vous le dis tout net : je suis perdu !

Eric Souffleux (avec cet après midi là un sacré noeud au ventre)


Message d'introduction que j'avais placé en page d'accueil du site générations futures et mis à jour pour la dernière fois le 2 avril 2007 :

Ma vision de la politique : extrême vert dans un contexte démocratique innovant, libéral et équitable !

Comme ce projet n'est pas réalisable tout de suite. Il faudra du temps pour convaincre... Il faut aussi que je parle des élections que nous allons rencontrer dans les prochaines années. Mon petit doigt me dit qu'on va nous demander notre avis en 2007. Comme je ne serais pas plus élu que candidat, j'ai du choisir mon camp !

Et mon candidat, c'est Nicolas Hulot ! ou plutôt c'était Nicolas Hulot car maintenant qu'il ne se présente pas je ne suis pas décidé et je sens que je vais prendre ma décision dans les quinze jours qui précéderont le premier tour. Je vous tiendrai au courant si j'ai une révélation entre temps.

Même si Nicolas ne se présente pas, je tiens à le remercier pour son premier travail de colonisation des esprits et dans cet optique je lui accorde tout mon soutien. 

Et les verts ? Si Yves Cochet avait été élu, j'aurai peut être hésité... car avec la pétro-apocalypse il m'a vraiment convaincu qu'il était à la hauteur des enjeux. Je réserve le vote verts aux législatives et aux élections locales car c'est un minimum que de soutenir ceux qui sont sur le terrain depuis tant d'années, ceux qui sont les seuls à défendre les pistes cyclables, le transport ferroviaire, l'agriculture biologique et ceux qui sont les seuls à s'opposer aux futurs aéroports et futurs autoroutes qui endeuillent notre belle planète.

Pour les présidentielles qui arrivent, j'ai suivi les pérégrinations de Dominique Voynet (Que je pouvais soutenir si elle progressait dans les sondages.), de Jean-Marc Governatori (Qui était à mon avis le plus compétent, le plus proche de ce que je défends...) , de José Bové (Qui était à l'origine le défenseur de l'agriculture paysanne.) et aussi de François Bayrou (Qui représente surtout un choix tactique pour barrer la route à Royale et Sarkozy.). Mon choix devait se faire entre ces quatre là pour le premier tour... à défaut de mieux... Au second tour, si un des quatre cités précédemment n'était pas qualifié, j'allais probablement adopter une attitude contestataire et originale à l'égard du système en appliquant la désignation aléatoire du candidat pour lequel je serais allé voter. En clair, en choisissant de voter au hasard entre Marie Ségolène et Nicolas, je choisissais de soutenir ces deux candidats et par cette attitude je me gardais la possibilité de dialoguer avec les deux parties.

Aujourd'hui (2 avril 2007), à moins de trois semaines des  élections présidentielles, un des candidats que j'espérais (un de plus après Hulot et Cochet...), Jean-Marc Governatori n'est plus de la partie. José Bové et Dominique Voynet rament entre 1 et 2% dans les sondages. La formation d'une majorité autour de l'écologie ou de l'agriculture paysanne ne sera pas pour ses élections. Je ne me résigne pas à un vote aussi marginal et en toute logique il me reste maintenant François Bayrou. Et c'est probablement le choix que je vais arrêter pour le premier tour. François Bayrou est un choix par défaut, un choix stratégique, un choix sans grande conviction à part celle de dire qu'avec lui les jeux ne sont pas faits. Pour affronter la clarté et la force de conviction du candidat de l'UMP au second tour, je pense que la candidate du PS n'est pas du tout à la hauteur. Ses multiples hésitations et le manque d'accroches de son discours ne lui sont pas favorables. Notre seule chance d'avoir un débat intéressant et équilibré pour le second tour est de voir Nicolas Sarkozy et François Bayrou s'affronter en finale. Mme Royale a trop compté sur sa seule qualité de femme. Elle aurait du s'atteler à réformer le PS pour que celui-ci redevienne un parti de gouvernement crédible. Elle n'a rien fait. Comme vous pouvez le lire, ces considérations sont très loin de mes préoccupations d'écologiste. Je me laisse prendre au jeu des sondages, au jeu de la légèreté taquine d'une campagne où l'écologie n'a pas su trouver sa vraie place. Je n'ai pas derrière moi une majorité de la population qui se fédèrerait autour des idées que je défends. Alors, j'attends la petite phrase qui pourra éventuellement me faire changer d'avis une fois rendu dans l'isoloir. Il y a donc de grandes chances pour que je vote François Bayrou mais je me garde encore la possibilité de voter pour quelqu'un d'autre. 

La seule consigne de vote que je peux vous donner, c'est voter pour la planète

En conséquence de quoi, je ne serais pas indifférent à un positionnement de Nicolas Hulot pour un des trois candidats majeurs de ces élections.

Mais, vous l'avez probablement compris, les élections de 2007 ne sont pas une fin en soi. Mon action à travers ce site vise à renforcer cette prise de conscience citoyenne minoritaire pour que la civilisation de la modération succède à la civilisation du gâchis. 

Eric Souffleux

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Dernière mise à jour : 22 mai 2007
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