La Toyota Prius est-elle la voiture antipollution par excellence ?
Voici pour commencer un article paru le 21 juillet 2005 dans le Presse Océan, je vous laisse le lire mais attention il va falloir vous accrocher pour que vous ne vous énervez pas.
Voici maintenant ma réponse :
Bonjour
Je réagis à un article du Presse Océan du 21 juillet 2005. Il est question d'un ancien pilote de courses automobiles qui défend aujourd'hui la "sérénité routière" et qui roule dans une voiture hybride, la Toyota Prius.
Je réagis parce que je suis scandalisé par les propos de ce monsieur. A l'écouter, sa Prius est une voiture antipollution par excellence. Pourtant il s'agit d'une voiture qui consomme quand même entre 4.5 et 7 litres d'essence pour 100 km. Ce qui est comparable aux consommations d'un bon nombre de voitures de sa catégorie (car plus légères) et des catégories inférieures (car moins puissantes et beaucoup plus légères). Il s'agit aussi, contrairement à ce qu'affirme ce monsieur, d'une voiture surpuissante puisqu'elle peut rouler à 170 km/h alors que la limitation maximale sur route est de 130 km/h. Et franchement il serait souhaitable pour des raisons de lutte contre les changements climatiques d'abaisser ce plafond à 80 km/h. Comment peut-on donc rouler avec un tel engin et parler de "sérénité routière". Le moteur thermique qui prend le relais du moteur électrique n'est absolument pas un "petit" moteur comme cela est dit dans l'article. On peut lire aussi que "cette technologie permet aux véhicules de rouler largement à l'électricité." Je ne comprends pas le "largement" puisque cette voiture, avec 40 kg de batterie n'est capable de rouler 100% électrique que sur 2.5 km et à moins de 50 km/h. Avec une telle autonomie, les longs parcours urbains et les bouchons sur les rocades font forcément appel au moteur essence et ceci même à basse vitesse.
Non ! La Prius n'a rien d'une voiture propre. Elle n'a rien à faire en ville du fait de la faiblesse de ses batteries et surtout de son encombrement qui oblige à lui consacrer une large part du peu d'espace disponible. Quand est-ce qu'on privilégiera les jardins et les pistes cyclables aux parkings et au bitume ? Elle n'a rien à faire en campagne du fait de son moteur thermique surpuissant et peu économe en essence.
La Prius avec ses 1300 kg représente une tendance au "char d'assaut rapide". C'est une voiture qui représente "le refus de descendre" au niveau du gabarit et de la puissance. C'est une voiture pour ces gens épris de vitesse et de frime qui veulent se donner bonne conscience.
Bien sur, il y a bien pire que la Prius. Les 4x4, les fourgonnettes utilisées comme moyen de transport personnel et toutes les voitures de sport sont à fustiger. La seule voiture propre que l'on peut envisager est une voiture mue par la propulsion humaine. Dans le cadre de ma démarche éco-citoyenne, j'ai progressivement abandonné l'usage de ma voiture (car je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu) au profit d'un vélo couché car ce type de vélo super confortable et ultra rapide est la réelle alternative à la voiture en ville et aussi en campagne. La complémentarité avec le train serait l'excellence en matière de lutte contre la pollution.
Et si vous n'êtes pas d'accord avec moi, sachez que quelque soit votre opinion sur l'avenir automobile, je pense qu'avec la flambée du pétrole qui se profile à l'horizon (avec un baril à 80 dollars au cours de l'hiver et 100 dollars l'hiver suivant), la civilisation de l'automobile "populaire" vit ses dernières années. Aucune technologie écologiquement acceptable ne saura relever le défi qui représente l'épuisement des réserves pétrolières alors que les transports dépendent à 97% du pétrole.
Eric Souffleux
Ps : Je vous ai joint deux photos de moi sur mon vélo couché qui pourrait vous
permettre d'illustrer cet article. Elles ont été prises ce week end à
l'occasion de l'écofestival de Moisdon La Rivière. Nous y avons présenté nos
chaises longues rapides. Nous étions les rares participants à avoir fait le
trajet avec nos mollets. Elles ont beaucoup impressionné le public et je pense
que le développement de ces vélos efficaces sera d'autant plus fort que le
prix du pétrole montera et que la nécessité de revenir au vélo se fera
pressente.
Voici maintenant la publication de ce courrier dans le Presse Océan du 26 juillet 2005 :