Changer les règles du jeu

        Voici le texte que j'ai envoyé à Presse Océan, puis l'article tel qu'il a été publié.

        Je réagis aux propos de Jean Pierre Raffarin :

        Changer les règles du jeu

        La société française est malade. Les hôpitaux et l’école souffrent d’un manque de moyens humains, la route tue toujours, les zones de non droit se multiplient, les métiers manuels sont en crise, les délocalisations d’usines créent l’insécurité salariale et le caractère boulimique de notre société vis-à-vis de l’énergie menace la vie dans son ensemble avec l’effet de serre.
Trop de problèmes accablent notre société et personne parmi nos hommes politiques ne dit ce que j’aimerais entendre. Jean-Pierre Raffarin ne présente aux citoyens que des mesurettes qui n’arrangeront rien car il ne s’attaque pas au fond du problème : notre société est inégalitaire, violente et destructrice.
        Pour redonner de l’espoir aux plus démunis tout en maintenant l’énergie créatrice de nos entrepreneurs, il faut changer les règles du jeu. Le libéralisme sauvage a assez duré, c’est aujourd’hui un modèle dépassé. Les hommes les plus critiques à son égard comme José Bové n’arrivent même pas à proposer un autre système. Pourtant il existe une solution et je suis étonné que personne ne l’ai proposée.
        Il faut permettre aux gens de travailler en détaxant le travail, en le débureaucratisant. Trop de contraintes pèsent sur le travail. La bureaucratie et les charges qui pèsent sur le travail sont les plus gros freins de notre développement et d’une meilleure répartition des richesses.
        Parallèlement notre société permet la destruction sauvage de la planète. Personne n’est vraiment taxé sur son droit à polluer les générations actuelles et futures. Ne serait-il pas possible de transférer les charges salariales sur une taxe sur les émissions de gaz à effet serre ?
        En prenant cette mesure, les gens pourraient tous travailler et gagner leur vie mais ils seront considérablement limités dans leurs possibilités d’émettre des gaz à effet de serre, et qui sont directement indexées sur notre consommation d’énergie fossile.
        La main d’oeuvre serait ainsi valorisée par rapport à l’intelligence de la maîtrise des machines. L’inégalité de chance de réussite sociale qui est créée à l’école en sélectionnant l’intelligence dans quelques disciplines serait ainsi gommée. Un enfant doué pour les sciences pourra espérer, à quantité de travail égale, le même revenu que son copain davantage doué pour la cuisine où la menuiserie. Le rôle de l’école n’est pas de sélectionner les enfants, il est de donner le goût du travail à chacun en exploitant ses facultés.
        L’école républicaine dont on parle tant ces derniers temps n’est rien d’autre qu’une gigantesque antichambre d’une vie pleine de désillusions. Il faut changer la société des adultes pour espérer améliorer le rôle de l’école.
        Ces nouvelles règles du jeu nous permettront de sortir de l’ère de la combustion des énergies fossiles et d’entrer dans l’ère de l’électricité issue des énergies du soleil (son rayonnement, le vent, la houle…) ou de l’atome (les surgénérateurs). L’électricité n’est pas très adaptée à nos transports actuels, il faudra donc que les transports s’adaptent aux contraintes de la fée électricité. Les bateaux, avions, voitures et camions brûlants du pétrole ou du gaz devront disparaître pour laisser leur place aux voitures et camionnettes à air comprimé, aux transports ferroviaires électriques, à une hypothétique aviation brûlant de l’hydrogène et bien sûr à la reine des reines : la bicyclette.
        Vais-je être le premier à proposer cette alternative réaliste aux français où quelqu’un d’autre le fera-t-il à ma place ? Je n’en sais rien mais je suis convaincu que c’est la seule chance que nous ayons pour à la fois réduire les inégalités et protéger notre planète malade de la folie des hommes.

Eric Souffleux

 

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Dernière mise à jour : 29 janvier 2006
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