Le Clemenceau : ce cache misère

        L'affaire du Clemenceau nous révèle à quel point la France est devenue un pays pauvre à l'échelle internationale. Un pays à ce point endetté qu'il est contraint de faire ses courses dans un hard discount de l'industrie mondiale, à l'image des ménages endettées sur l'autel de la bulle immobilière et qui en sont réduits à mendier les promotions dans les grandes surfaces. Nous pouvons avoir honte de la déliquescence de notre civilisation qui tire la rémunération du travail humain vers le bas. Quel traitement pourrait-on appliquer à un diagnostic aussi sombre ? La première des choses est d'arrêter de taxer le travail pour payer les retraites et les dépenses sociales. C'est une hérésie complète que de vouloir museler la vitalité des travailleurs en leur mettant sur le dos une charge insupportable qui les rendent si peu compétitifs par rapport au reste du monde, et notamment pour traiter nos propres déchets comme l'est le Clemenceau. Pour payer ces dépenses dont les jeunes sont la première génération à devoir y faire face d'une manière aussi massive, taxons l'énergie ! Ainsi nous économiserons l'électricité et les centrales nucléaires qu'il y a derrière. Le Clemenceau reste une plaisanterie à côté des centrales nucléaires. Déjà qu'on doit bien se moquer de nous avec le Clemenceau, j'imagine les railleries internationales quand il faudra démanteler nos centrales vieillissantes. Une taxe sur l'énergie nous permettrait d'économiser le pétrole, le gaz et par la même occasion les émissions de gaz carbonique. Les Français doivent diviser par cinq leurs émissions. Quand va-t-on commencer ? Quand va-t-on penser au calvaire que connaissent les ours polaires et toutes les victimes actuelles du réchauffement de la planète ? Les scientifiques qui étudient l'évolution du climat parlent maintenant de +8°C en 2100. Une telle augmentation ne peut être synonyme que d'extinction massive. Le problème du gaz carbonique se pose à l'échelle de la planète et l'humanité rigolera moins lorsqu'elle prendra conscience de son imprévoyance, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui. Quand on aura pris ces deux mesures essentielles : diminuer les charges sociales et augmenter les taxes sur les énergies, la France pourra sortir du marasme dans lequel elle s'enfonce. Elle pourrait même devenir un pays leader et peut être qu'un jour nous pourrons réellement être fier de notre destin collectif car nous aurons su tirer les leçons de l'affaire du Clemenceau, à savoir : notre apparente incapacité à gérer les déchets que nous laissons aux générations futures.

Eric Souffleux  (texte écrit le 20 février 2006 et publié le 23 février 2006)

 

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Dernière mise à jour : 25 février 2006
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