Résumé de Facteur 4

Ce document est conçu pour vous donnez envie de lire et d’acheter Facteur 4. Tout ce qui est écrit dans ce document est recopié ou paraphrasé de Facteur 4. Il s’agit de l’essentiel, de chiffres et de réflexions ou d’expériences très importantes. L’idée de réaliser des synthèses de livres très techniques traitant de l’écologie ou du développement durable m’est venue car je trouvais les gens trop peu informés. Je vous invite donc a lire et à comprendre ce texte passionnant qu’est Facteur 4. Pour toutes informations complémentaires je peux vous répondre par mail.

1968 : création du Club de Rome, ce club a écrit un premier rapport : Halte à la croissance, qui était un cri d’alarme concernant la détérioration de l’environnement. Facteur 4 est la suite réactualisée de ce rapport.

Il est facile d’établir un catalogue des mesures à prendre pour empêcher la situation d’empirer, il plus difficile de prendre des décisions concrètes qui supposent beaucoup de courage politique et une véritable stratégie.

Facteur 4 signifie Plus avec moins, il s’agit de la révolution de l’efficacité, une tendance qui va se généraliser et comme c’est souvent le cas avec les possibilités nouvelles, ce sont les pionniers qui récolteront le plus de fruits. (page 14)

Nous sommes dix fois plus efficace pour gaspiller nos ressources que les utiliser.
93% de la matière que nous achetons et consommons ne finissent jamais sous formes de produits vendables. (page 16)

7 bonnes raisons d’adopter la productivité des ressources (pages 17 à 19)

1 : Vivre mieux
2 : Moins polluer et moins détruire
3 : Gagner de l’argent
4 : Intéresser les marchés et les entreprises
5 : Multiplier la productivité des capitaux insuffisants
6 : Augmenter la sécurité
7 : Etre équitables et créer plus d’emplois

Les entreprises devraient licencier les kilowattheures, les tonnes et les mètres cubes improductifs au lieu de licencier leurs employés. (page 19)

Jusqu’ici nous avons augmenté la productivité du travail et diminuer la productivité des ressources. Il est temps d’inverser la tendance.

Cela nécessite des récompenses pour les économies de ressources, non pour leur gaspillage ; des procédures pour faire le bon choix au départ, puis pour guider l’achat ; enfin, une compétition pour économiser les ressources, pas seulement pour les gaspiller. (page 23)

Les émissions de gaz à effet de serre pourraient doubler dans les cinquante années à venir. Or, les scientifiques estiment qu’il faudrait au contraire les réduire de moitié pour stabiliser le climat. (page 25)

Economie d’énergie = usage rationnel de l’énergie = productivité énergétique

Entre 1973 et 1986, les voitures fabriquées aux Etats-Unis sont devenues en moyenne deux fois plus efficaces, leur consommation passant de 17.8 à 8.7 litres aux 100 km. (page 30)
Honda construisit en 1992 la VX subcompacte : 4.62 l/100km

L’ultralite de General Motors équipée d’une propulsion électrique hybride consomme 1.2 à 2.1 litres / 100 km. Il serait possible d’aboutir à une consommation de 0.4 à 1.6 l/100km pour une voiture familiale confortable ! ! simple et facile à fabriquer, sans surcoût. (page 34)

Les hypervoitures arrivent. Résultats probables : élimination virtuelle de la pollution de l’air ; toujours plus de voitures couvrant de plus grandes distances (Urgence d’une réforme des transports) ; une chute des prix du pétrole car les hypervoitures sont des « néga-OPEP ». Elles permettront d’économiser plus de pétrole que l’OPEP n’en extrait actuellement. (page 35)

Les hypervoitures économisent 80 à 85% du carburant et diminuent la pollution atmosphérique urbaine de 90 à 99%. (page 36)

Des superfenêtres isolent aussi bien que six couches de verre. Ces fenêtres laissent passer les ¾ de la lumière visible et la moitié de l’énergie solaire, mais ne laissent pratiquement pas échapper la chaleur. (page 37)

Le siège du RMI (Rocky Mountain Institut). Après s’être rentabiliser en dix mois, les économies d’énergie rembourseront le bâtiment au bout de 40 ans. Et pendant ces 40 ans, les économies d’électricité éviteront à elles seules la consommation dans une centrale électrique d’un volume de charbon égal à deux fois le volume de la maison (372 m²).

Les pertes de chaleur dans une maison allemande sont de 200 kWh/m²/an alors qu’en Suède, c’est seulement 50 à 60 kWh/m²/an grâce aux normes de construction. (page 39)
Avec une isolation performante, les besoins en chauffage d’appoint ne dépassent pas 15 kWh/m²/an.

Une autre innovation est le système de préchauffage de l’air extérieur, qui consiste à faire circuler celui-ci dans une conduite en plastique enterrée à 3 ou 4 mètres de profondeur. Même en plein hiver, le sol à cette profondeur reste suffisamment tiède pour réchauffer à 8°C l’air froid du dehors.

Les superfenêtres associent des couches de matériaux transparent et des gaz lourds.

Les doubles vitrages ont un inconvénient : leurs joints finissent par s’abîmer et la buée se condense à l’intérieur. Actuellement, les meilleurs modèles ont des joints prévus pour durer 23 ans, 12 ans pour les modèles économiques. (page 48)

La consommation électrique de pointe préoccupe le plus les producteurs, car elle détermine le nombre d’infrastructures coûteuses à installer.

Le niveau actuel de services électriques-réfrigération (lavage, cuisson et fourniture d’air propre) peut être maintenu avec 26% de l’électricité actuellement consommée, à condition que des efforts soient faits pour favoriser le développement et la mise en service de technologies performantes.

Les réfrigérateurs danois de 1988 consommaient en moyenne 350 kWh pour un appareil de 200 litres sans compartiment de congélation. Les meilleurs consommaient 90 kWh et diverses améliorations pourraient réduire la consommation à 30 kWh.
Les congélateurs les plus performants pourraient atteindre 100 kWh/an, au lieu de 500 kWh aujourd’hui.
En 1988, le meilleur lave-linge danois consommait 240 kWh, et un modèle très performant 115 kWh seulement.
En utilisant une énergie non électrique pour chauffer l’eau, on pourrait descendre à 40 kWh/an.
On est dans le même ordre de grandeur pour les lave-vaisselle. (page 57)

Les appareils de cuisson électriques consommaient en moyenne 700 kWh/an en 1988, mais seulement 400 pour les meilleurs modèles, voire 280 pour certains modèles innovants.

Un réfrigérateur est une boîte isolée et un système de refroidissement. En général, il s’agit d’un système qui comprime puis relâche alternativement des CFC, évacuant ainsi la chaleur des aliments vers le condenseur extérieur. (page 60)

Chaque réfrigérateur (produit entre 1950 et 1975) gaspille tant d’électricité que la quantité de charbon brûlée annuellement pour la produire remplirait le réfrigérateur. Sans compter que vous payez ce charbon qui se transforme inutilement en pluies acides et amplifie l’effet de serre.

A la fin des années 80, les réfrigérateurs-congélateurs américains consommaient à eux seuls un sixième de l’électricité domestique, soit l’équivalent de la production de trente centrales nucléaires de la taille de celle de Tchernobyl. (page 61)

Depuis 1983, un réfrigérateur Sun Frost en service au AMI ne consomme que 0.19 kWh/an, grâce à un dispositif de refroidissement placé à l’extérieur, à l’ombre, qui rejette la chaleur des aliments dans l’air extérieur, souvent froid.

Les réfrigérateurs peuvent s’améliorer sur tous ces points : l’isolation, les compresseurs, la grille, les joints d’étanchéité, les ventilateurs, les lampes, le dégivrage, l’utilisation de la chaleur des aliments pour chauffer la maison. Grâce à ces améliorations, les économies d’énergie pourraient passer de 86 à 95% au moins, sans perte de confort, de fiabilité ni d’argent. (pages 62 et 63)

Un cinquième de l’électricité consommée aux Etats Unis est consacrée à l’éclairage, et même un quart si l’on rajoute l’énergie nécessaire à évacuer la chaleur produite par les lampes. (page 64)

Dans les pays comme la Russie ou la Chine, environ quinze centrales de 1000 MW sont entièrement consacrées à faire fonctionner des lampes inefficaces.

Chaque années, dans le monde :
10 milliards d’ampoules à incandescence sont vendus et 200 millions d’ampoules fluocompactes sont vendus. C’est l’équivalent de 2 milliards d’ampoules classiques car les ampoules fluocompactes durent dix fois plus longtemps. (page 64)

Les néons produisent une lumière désagréable et 80% de l’énergie est gaspillée.

Pour améliorer l’efficacité de l’éclairage il faut : faciliter le travail de l’œil en faisant réviser votre photocopieur, disposer les lampes afin d’éviter que les pages réfléchissent la lumière dans les yeux (c’est le contraste qui permet de lire), penser à réfléchir la lumière sur le plafond ou les murs, préférer les éclairages « d’ambiance », choisir des revêtements et des meubles clairs et réfléchir la lumière du jour à l’intérieur du bâtiment.
Allumés, un ordinateur de bureau et un écran inefficaces consomment environ 150W d’électricité. La moitié de l’électricité est consommée par l’écran couleur. (pages 67 et 68)

Un ordinateur portable consomme 1.5W contre 100 W pour un ordinateur classique. (page 70)

Les photocopieurs sont les plus gros consommateurs d’énergie dans un bureau classique, car ils nécessitent de chauffer un tambour permettant de fixer l’image sur le papier. Les vieux photocopieurs à rouleau froid sont dix fois plus efficace. (page 72)

Après l’invention de la centrale électrique, Edison fit face à un dilemme majeur : le remplacement progressif de courant continu, peu dangereux, efficace et à faible voltage, par le courant alternatif, souvent moins efficace, mortel à 220 V et encore dangereux à 110 V.
La victoire du courant alternatif est due à la volonté de réduire les pertes d’énergie en cours de transport dans les lignes électrique. Mais le courant alternatif est moins économique dans beaucoup d’appareils, pour deux raisons. D’abord, l’inversion de la magnétisation dans les moteurs électriques 100 fois par seconde échauffe énormément les parties métalliques. Ensuite, la transformation du courant alternatif en courant continu gaspille beaucoup d’énergie sous forme de chaleur.
Une pompe à eau de 20 W en courant alternatif peut être remplacée par une pompe de 8 W en courant continu. (page 74)

Quel est le voltage optimal pour le courant continu ?

Dans les pays peu développé, l’utilisation du courant continu, plus efficace, semble plus rationnelle que la construction d’infrastructures nationales fonctionnant au courant alternatif. (page 75)

Les effets des rayonnements électromagnétiques seraient-ils néfastes pour la santé ?

Un développement énergétique durable (ou soutenable) devrait comprendre 4 stratégies :

La Scandinavie dispose d’un potentiel hydroélectrique exceptionnel et peut donc conserver son statut de lieu d’accueil pour les industries très gourmandes en énergie, comme les fonderies d’aluminium.

Dans les sociétés traditionnelles (Moyen Age), environ 80% des flux d’énergie induits par les humains étaient représentés par les calories contenues dans les aliments. Même si les paysans et les animaux apportaient un peu d’énergie mécanique, le rapport consommation / production d’énergie était de 1/100 environ.
Dans les productions modernes, il faut consommer 1 calorie pour produire 10 calories de riz, 2.5 calories de blé et 2 à 0.1 calories de fruits.
Le rapport atteint même 500 pour les légumes produits sous serre en hiver. (page 78)

Le rapport consommation / production d’énergie est meilleur pour les produits végétaux que pour les produits animaux.
Il varie de 0.8 à 8 pour les œufs, de 0.5 à 10 pour le lait, et de 0.5 (poulets en parcours libre) à 35 (production industrielle de bœuf avec des aliments importés) pour la viande.
Pour la pêche, le rapport varie de 1 (côtière extensive) à 250 (industrielle au large).

Tous ces chiffres sont basés sur l’étude d’Immo Lünzen (1979). (page 79)

Pour augmenter le rendement énergétique de l’agriculture, la réponse la plus simple est de cesser de subventionner la production européenne de bœuf afin de réduire.
En effet, ce n’est que grâce à des subventions massives que les éleveurs européens et nord-américains peuvent élever des bœufs qui se nourrissent principalement de maïs et de soja importés, de farines de poisson et de carcasses et autres aliments plutôt contre nature.

Les effets de cette réponse seraient :

Aux Etats Unis, pour produire environ 3.6 GJ d’énergie alimentaire, il a fallu dépenser 35 GJ d’énergie sans compter les 80 GJ de « don solaire » absorbés par les plantes. (page 79)

La production en masse de tomates aux Pays-Bas a suivi la découverte d’importantes réserves de gaz souterraines et sous-marines. Environ 15% des tomates sont vendues sur le marché hollandais, le reste étant exporté. (page 81)

Les moteurs électriques consomment la moitié de l’électricité dans le monde. Leur rendement pourrait être améliorer de 100%, ce qui permettrait de réduire de 25% la production électrique mondiale.

La plupart des bureaux américains nécessitent une tonne de climatisation pour 240 à 400 m² de surface au sol. Pourtant, une bonne rénovation des locaux et des équipements permettrait de porter cette surface à 1000 m² et jusqu’à 1200 m² en utilisant les technologies les plus modernes. (page 86)

Transformer les fours solaires que sont les bâtiments en réfrigérateurs électriques consomme environ 16% de l’électricité aux Etats Unis, pays que beaucoup considèrent comme le plus froid du monde en été dans les maisons. Pire, la climatisation est responsable de 43% des pointes de consommation électrique pendant les chauds après-midi d’été.

Repenser la climatisation en 6 étapes simples : (pages 87 à 92)

Les économies d’énergie superposées ne s’additionnent pas, elles se multiplient.

Quadrupler la productivité énergétique en 5 étapes : (pages 92 et 93)

Pendant 12 ans, de 1981 à 1993, Ken Nelson organisa un concours annuel destiné à susciter des projets visant à économiser l’énergie ou réduire la production de déchets. Sur les 12 années, la rentabilité moyenne des 575 projets évalués était de 204% par an, ce qui représente des économies annuelles de 550 millions de francs.

La productivité de la matière dépasse la seule notion de durabilité ; elle prend en compte tout le cycle de vie du produit, « du berceau à la tombe ».

Stratégies permettant d’optimiser la productivité des ressources : (page 97)

Théoriquement, des meubles de bureau durables pourraient devenir le cauchemar des fabricants, car le marché serait rapidement saturé. Le remplacement des coussins et des garnitures occuperait les artisans, plutôt que les fabricants eux-mêmes. La stratégie la plus prometteuse serait alors pour eux de louer plutôt que de vendre. (page 98)

La fabrication d’une voiture de 1 tonne a nécessité la mise en mouvement de 1520 tonnes de matière.
Le pot catalytique, qui ne pèse que 9 kg mais contient quelques grammes de platine, nécessite à lui seul le déplacement de plus de deux tonnes de matériaux.
Aux Etats Unis, l’industrie automobile et les secteurs associés représentent directement et indirectement environ 10% des emplois et de la consommation, et 16% du PNB. Il consomme environ 70% du plomb, 60% du caoutchouc et des revêtements, 40% des machines-outils et du platine, 34% du fer, 20% de l’aluminium, du verre, du zinc et des semi-conducteurs, 14% de l’acier et 10% du cuivre. (page 100)

Les hypervoitures pourraient peser 400 kg.
Plus de 10 millions de voitures sont démantelées chaque année en Amérique du Nord. L’acier recyclé est dilué avec d’autres ferrailles puis réutilisé principalement pour fabriquer des éléments de structure.

Le remplacement des informations papiers par des informations électroniques économiserait de vastes étendues de forêts et d’énormes quantités de pétrole. (page 104)

Acier contre béton (pages 105 à 107)
Les pylônes en béton nécessitent 3 fois plus de matière que les pylônes en acier.
Les pylônes en acier peuvent durer deux fois plus longtemps.
Le béton paraissait plus moderne et plus élégant. Mais avec l’avalanche de réparations qui s’annonce, il est possible que le béton perde de son aura au profit de l’acier, plus durable.
Pour produire de l’acier, la fusion au four électrique nécessite beaucoup moins de matière que la production dans des aciéries à oxygène. Elle économise : 90% du carburant, 88% de l’eau et 75% des matériaux.
L’intérêt commercial de structures durables, et donc de l’acier, pourrait être considérable si pylônes, ponts et autres étaient loués au lieu d’être vendus. Avec la location, le constructeur trouverait son intérêt commercial dans la durabilité et des coûts de maintenance réduits.

 

En 1900, les papetiers européens utilisaient en moyenne 1000 litres d’eau pour produire 1 kg de papier.

En 1990, cette proportion était divisée par 15, soit 64 litre/kg, dont 34 litres pour la production de pâte et 30 litres pour la fabrication du papier et du carton à partir de la pâte.

La meilleur usine consomme 1.5 litre d’eau par kilo de papier. (page 107)

 

Gillette a réduit de 98% ses rejets de solvants polluants (trichloréthane, trichloréthylène et méthyl-éthyl-cétone) en les remplaçant par de l’eau.

 

Consommation d’eau des ménages américains :

303 litres d’eau par personne et par jour

200 litres si on remplace les chasses d’eau et les pommes de douches par des modèles plus économes

100 litres si on utilise des lave-linge et des lave-vaisselles plus efficaces et en utilisant des eaux grises pour les toilettes (eaux usées, sauf provenant des toilettes). (page 110)

 

Récupérer l’eau de pluie pour tous les usages -excepté l’eau de boisson- réduirait de 90% la consommation d’eau du réseau public, économiserait la lessive (l’eau de pluie est si douce qu’il faut peu de lessive pour laver), et fournirait des quantités appréciables d’eaux grises pour les usages extérieurs.

 

84.4% des ordures ménagères purent être revalorisées dans une étude menée par l’université de New York. (page 113)

 

En 1990, la production mondiale de textile s’élevait à 37 millions de tonnes. La même année, on vendit 20 kg de textile par personne dans les pays industrialisés, contre 1 kg par personne dans les pays en développement.

Pour produire 1 kg de coton, il faut en moyenne 5 m3 d’eau.

La production mondiale de coton est de 18 millions de tonnes par an.

Dans les régions où il pleut beaucoup, l’eau emporte environ 44 kg de sol par kilo de coton produit.

 

L’hôtel-casino Harrah de Las Vegas décida de demander à ses clients s’ils souhaitaient que l’on change leurs draps tous les jours. Contre toute attente, 9.5% des gens apprécièrent qu’on leur pose la question, et la grande majorité répondit non. (page 115)

 

Le cellier était une pièce de la maison, bien isolée de la chaleur et généralement placée contre le mur nord. En France, le cellier reste aussi frais qu’un réfrigérateur pendant 3 à 5 mois.

 

La stratégie d’économie des ressources consiste à partager quelques machines plutôt qu’à acheter un grand nombre de machines familiales (machine à laver).

Les machines familiales fonctionnent presque toutes à l’électricité. En revanche, de nombreuses machines à laver collectives utilisent le gaz naturel pour chauffer l’eau.

La meilleure productivité de la matière résulte de l’usage intensif des machines à laver collectives.

Nombreux sont les services domestiques que l’on peut « dématérialiser » en construisant des machines durables, en les partageant, ou en passant d’une économie de consommation à une économie de services.

 

Le numéro deux mondial des fabricants d’ascenseurs se mit à louer ses ascenseurs. (page 119)

 

Rénovation ou démolition ? (pages 120 à 122)

Le bilan financier penchera en faveur de la rénovation, et donc de la productivité des ressources, quand les charges salariales seront en partie remplacées par des taxes sur les ressources.

Il est possible de récupérer efficacement les matériaux de démolition plutôt que de les jeter à la décharge.

 

Polyculture vivace, réinventer l’agriculture. (pages 122 à 125)

Wes Jackson remet en question l’agriculture telle que nous la connaissons, qui nécessite de labourer le sol. Le labour provoque un dérèglement écologique profond.

Histoire d’un Indien d’Amérique observant un immigrant fraîchement débarqué en train de retourner la prairie vierge avec son attelage de chevaux. Le visage dénué d’expression, l’indien fixe la charrue qui ouvre un sillon à travers la prairie et la retourne sens dessus dessous, toutes racines dehors. Au bout d’un moment, le fermier s’arrête et demande : « Alors, qu’en penses-tu ? – Tu as mis la terre dans le mauvais sens » répond l’indien avant de s’en aller.

De nos jours, la terre est toujours dans le mauvais sens. En quelques milliers d’années, le labourage a transformé de vastes surfaces, véritables symphonies végétales d’une grande diversité, en damiers de monocultures. Pire, l’érosion des sols qui accompagne cette pratique ne peut continuer indéfiniment.

Wes Jackson veut développer la polyculture vivace.

Des chercheurs ont prouvé que des variétés de graminées sauvages, même choisies au coup d’œil, produisaient autant voire plus de protéines à l’hectare que les céréales hybrides actuelles, génétiquement vulnérables et exigeantes en intrants (engrais et pesticides).

Considérer la nature comme un modèle et un mentor, et non comme une nuisance à combattre, est le meilleur moyen de respecter et de mettre à profit des milliards d’années d’expérimentation naturelle.

Les polycultures sont moins sensibles que les monocultures aux attaques des ravageurs et des maladies.

Le résultat final de cette forme d’agriculture inspirée de la nature sera des champs fertiles ressemblant plutôt à des prairies. Les nombreuses plantes mélangées poussent chaque année sans labour, sans semis ni érosion. Elles ne nécessitent ni arrosage, ni engrais, ni pesticide. On les récolte soit mécaniquement, soit par l’intermédiaire de bisons et de pronghorns, magnifiquement adaptés à cette nourriture.

Les économies sont presque infinies : à part l’énergie nécessaire à la récolte et à un minimum de surveillance, les besoins sont nuls.

W. Jackson s’inquiète également du court terme. « Les agriculteurs devront employer une batterie de mesures préventives pour conserver les sols arables ».

 

La ferme Sunshine est une manifestation de techniques innovantes. Les chercheurs qui y travaillent veulent créer une ferme autosuffisante en énergie, grâce à de faibles intrants, des techniques de labour efficaces, des éoliennes et des panneaux solaires. La question est la suivante : quelle quantité de graines oléagineuses faut-il produire pour fabriquer le carburant dont le tracteur a besoin, afin de produire de la nourriture sans consommer de carburants fossiles ?

 

Récemment, la tendance mondiale à l’augmentation des gains de productivité agricole a commencé à vaciller. Nous voici entrés dans une période de ralentissement de cette tendance, voire de diminution des rendements. L’érosion des sols, la diminution de leur fertilité et les quantités toujours plus grandes d’intrants pour simplement maintenir les rendements font de l’agriculture conventionnelle un système non durable.

 

L’agriculture mécanisée a besoin pour nourrir une personne, de 4.5 hectare pour un régime à base de viande, et de 1 hectare pour un régime végétarien. Mais dans les pays en voie développement, on ne disposera que de 0.9 ha par personne en l’an 2000.

Cette moyenne ne fera que baisser, car la population augmente, tandis que la désertification, l’érosion, l’urbanisme et autres problèmes ne cessent de diminuer les surfaces de terres arables.

Heureusement, les techniques bio-intensives peuvent produire la nourriture d’une personne végétarienne, plus les engrais verts, sur une surface de 0.2 à 0.4 ha. (page 126)

 

Les composés chlorés sont des solvants très utiles. Nous les utilisons comme agents dégraissants, comme adhésifs, et comme solvants dans les industries textile, pharmaceutique, plastique et métallurgique. On en produit plus de 1.2 million de tonnes par an. Ils sont très stables, ininflammables et insolubles dans l’eau.

Leur facilité de liaison avec les graisses et leur stabilité chimique facilite leur fixation dans les graisses humaines et animales. On a prouvé qu’ils sont toxiques pour le foie et on les soupçonne d’être cancérigènes.

La moitié des solvants chlorés vendus en Europe en 1992 s’est évaporée, et seulement 10% ont été recyclés.

Les législateurs allemands ont adopté des normes imposant la récupération. L’une des conséquences désagréables – pour les producteurs – de la phobie antisolvants chlorés fut la baisse des ventes.

La location de produits chimiques est un nouveau concept qui pourrait apporter une solution aux producteurs tout en bénéficiant à l’environnement. (pages 127 et 128)

Les plastiques sont un casse-tête pour la filière des déchets. Ils ne se décomposent pas et sont la cible des caméras accusatrices des écologistes. Mais les brûler n’est pas mieux. Le feu convertit le chlore et autres composées halogènes en dioxines et autres substances très toxiques. La combustion des plastiques n’est pas satisfaisante en termes de productivité des ressources.

Le recyclage des plastiques est difficile à cause de l’hétérogénéité des différents plastiques. Pour les trier convenablement, il faudrait 7 conteneurs dans chaque habitation. (page 129)

Une taxe sur le recyclage peut être perçue comme une barrière commerciale.

Il existe une alternative aux emballages plastiques traditionnels : le plastique Belland (inventé par Roland Belz). Cet plastique est soluble dans l’eau dès que le ph est supérieur à 7 et il a toutes les qualités des autres plastiques.

Pour récupérer le plastique, il suffit de rincer à l’eau les ordures collectées. Le plastique se dissout dans l’eau de rinçage. Quelques gouttes d’acide citrique provoque sa coagulation. Il est alors facile de le récupérer et de le transformer en granules chimiquement purs en vue de sa réutilisation. (page 130)

En Europe du Nord, le système des bouteilles consignées est généralisé. En moyenne, les bouteilles servent une vingtaine de fois, parfois jusqu’à 50 fois, avant leur destruction accidentelle ou volontaire (à cause de rayures trop nombreuses, ou parce que la capsule n’est plus étanche).
Le recyclage des conteneurs a deux exceptions majeurs : les emballages contenant du lait ou autres protéines alimentaires et la distance entre le lieu de récupération des bouteilles et le lieu de remplissage. (Au delà de 250 km, cela n’est pas écologiquement rentable)
L’industrie alimentaire, très concentrée, est mal adaptée à ce système. Il faudrait régionaliser les réseaux de distribution et standardiser tous les récipients contenant de la nourriture ou des boissons.
Les programmes de réutilisation des récipients présentent toujours une certaine dose de protectionnisme, contraire au libre-échange à l’intérieur de la Communauté Européenne. (pages 131 et 132)

En 1994, Mitsubishi Motors Corporation a remplacé les emballages en bois ou en carton par des caisses en acier.

Le bois est un matériau de construction très utile qui se prête à de nombreux usages. En terme de consommation d’énergie, le bois est plus avantageux que l’aluminium, l’acier, le verre et le béton.

Le bois est un matériau renouvelable, à condition de l’exploiter de manière soutenables.(pages 133 à 136)

On peut améliorer l’usage du bois dans les maisons en construisant des panneaux de bois légers chauffés et compressés qui isolent bien mieux que les constructions traditionnelles où le bois est utilisé en excès.

10 moyens de révolutionner la productivité des transports (page 137)

Il ne fait aucun doute que le conflit transports – environnement est un enjeu majeur, et tout gain d’efficacité sera chaleureusement accueilli.

On peut remplacer le courrier postal par du courrier électronique.

On peut remplacer les réunions par des vidéoconférences (ou visioconférences).

Dans le cas d’un voyage d’affaires transatlantique, il faut prendre en compte le coût écologique de la consommation de carburant par personne, du séjour à l’hôtel et autres éléments secondaires nécessaires au voyage. Le coût écologique total estimé est de une tonne de matière. En revanche, une visioconférence de 6 heures ne représente pas plus de 10 kg de matière. Le facteur de réduction de matière est plus proche de 100 que de 4 ! ! La démonstration est identique pour les e-mails. De plus, plus le réseau électronique est utilisé et plus la productivité est augmentée.

Les allemands raffolent de yaourt aux fraises. Pourtant chaque yaourt, ses ingrédients et le pot en verre représentent une accumulation de voyages totalisant 3500 km, auxquels il faut ajouter 4500 km pour les fournitures des fournisseurs du fabricant. Les allemands cultivent l’illusion que le yaourt aux fraises provient du coin de la rue mais les laiteries sont très centralisées et accumulent les kilomètres.

Il faudrait remettre à l’honneur la production familiale de yaourts aux fraises. (page 143)

L’objectif facteur 4 ne peut pas être atteint dans les conditions de l’économie de marché qui prévalent dans les pays de l’OCDE – économie caractérisée par une main-d’œuvre coûteuse et des transports bon marché. En moyenne, la production de 500g de champignons représente un trajet de 65 mètres pour un camion de 10 tonnes. Ce transport est en grande partie consacré au fumier de cheval. Il faut environ 10 tonnes de fumier pour produire 1 tonne de champignons. La production allemande de champignon s’élève à 58000 tonnes par an.

Les allemands consomment 20 litres de jus d’orange par personne et par an, soit 1.5 milliard de litres par an. La surface nécessaire pour les produire est équivalente à celle du département des Yvelines ; et le transport du concentré de jus d’orange consomme environ 40 millions de litres de carburant par an ! !

Parallèlement, les boissons locales comme le sirop de cassis, qui contient plus de vitamines que le jus d’orange, n’ont cessé de perdre des parts de marché.

En redonnant la préférence à celui-ci, on pourrait facilement multiplier par dix la productivité des transports et aussi des surfaces. (page 145)

Nous pourrions quadrupler la capacité des voies ferrées existantes. Il faudrait augmenter la fréquence des trains sans perte de sécurité grâce à des nouvelles techniques de conduite électronique.

On pourrait faire circuler 100 rames par heure et par voie avec des trains évoluant entre 60 et 80 km/h. La capacité actuelle est de 15 trains par heure et par voie quelque soit la vitesse des rames. Il faudrait repenser les terminaux transbordant les conteneurs. (page 146)

Le train est compétitif avec la voiture à partir de 50 ou 100 km.
Il n’est plus compétitif avec l’avion au-delà de 400 km environ. (800 km pour le TGV)

Les TGV nécessitent des voies spéciales très coûteuses qui coupent brutalement le paysage.
Le train pendulaire est une solution bien meilleure et la vitesse moyenne atteint 150 km/h même dans les courbes serrées.

Le CyberTran est un prototype qui consomme 90% d’énergie de moins que la voiture ou l’avion par personne transportée. Le CyberTran est un train à grande vitesse (240 km/h) ultra léger (5 tonnes pour 14 à 32 personnes), qui circule sur une voie aérienne que l’on pourrait installer sur les routes existantes.
Ses roues reposent sur deux tuyaux en acier soudés à une plaque d’acier horizontale.
Le coût d’un kilomètre d’une ligne CyberTran est de 10 millions de francs, 1 km d’une autoroute de plaine coûte 30 millions de francs.
La légèreté des véhicules CyberTran leur confère une efficacité énergétique supérieur à celle des autres moyens de transports. 10 fois plus économique qu’une voiture avec une personne et 16 fois plus économique qu’un Boeing 737 rempli à 60%. (pages 148 à 150)

Curitiba, une ville de 1.6 million d’habitants dispose d’un métro de surface très efficace qui transporte par jour 800 000 personnes. Les passagers payent à l’extérieur de la rame. Il s’agit de bus efficace empruntant des couloirs réservés. Le plan d’occupation des sols a été dicté par ces lignes de bus (500 km) et toute la population est desservie. Le prix d’un ticket est modique : 1 F avec un nombre illimité de correspondance et le système n’est pas subventionné. 70% de la population utilise tous les jours le bus et Curitiba consomme 30% de carburant en moins par rapport aux autres villes brésiliennes de taille comparable. Les bus sont recyclés en salles de classes, cliniques ou bibliothèque. (pages 150 à 153)

La voiture collective peut être une solution pour les citadins. Quelques centaines de personnes se regroupent pour acheter quelques dizaines de voitures qui appartiennent à tous et sont disponibles pour tous. Ce système renforce parallèlement l’usage du vélo ou des transports en commun et diminue le nombre de voiture possédées.

Les utilisateurs de voitures collectives se servent moins de leurs voitures que les possesseurs de voitures particulières. Les trajets pour se rendre au travail ont diminué de près de 90%.

Si les constructeurs automobiles louaient leurs voitures au lieu de les vendre, et si le crédit-bail était payé sur une base kilométrique, on obtiendrait un tarif voisin de 3.5 F/km.

En conséquence, l’utilisateur serait incité à ne se servir de sa voiture qu’en cas de réel besoin.

Se déplacer sans voiture. (page 155)

La municipalité de Brême a pris l’initiative courageuse de créer un quartier interdit aux voitures. Une vie sans voiture est souvent très agréable pour ceux qui en font l’expérience. Pourtant les urbanistes et les responsables locaux ont tendance à considérer l’absence de voiture comme un handicap grave.

Après plus d’un demi-siècle d’urbanisme, pendant lequel on a créé des voisinage où les gens se sentent si peu voisins- quartiers conçus pour la voiture, non pour leurs habitants -, nous voyons reparaître des logements humains.

Plus la densité des habitants est faible, plus les coût des infrastructures routières deviennent exorbitants. La diminution de la surface étanche (routes, parkings, etc..) diminuerait les inondations, tandis que les distances plus courtes réduiraient la consommation de carburant et la pollution atmosphérique. Des maisons mitoyennes permettent de réduire la surface de murs extérieurs et donc la consommation d’énergie.

 

L’augmentation des relations sociales diminue le taux de criminalité. Aux USA, il est interdit d’utiliser a maison pour travailler ! ! ?

 

Les rues étroites ralentissent la circulation, économisent la surface, l’argent et les matériaux ; elles améliorent le microclimat en été, car les arbres procurent de l’ombre tandis que les faibles surfaces goudronnées limitent les radiations de chaleur pendant a nuit.

 

Alors que des milliers d’économistes se penchent sur cette technologie de pointe (la biotechnologie) – pour aller de déconvenue en déconvenue - , aucun ne s’intéresse au domaine nouveau des technologies efficaces. (page 164)

Pourquoi ?

Les marchés peuvent-ils contribuer à résoudre les problèmes qu’ils créent ? (page 168)

Winston Churchill disait que la démocratie est le pire système de gouvernement - à l’exception de tous les autres. De même, le marché est le pire moyen de faire quoique ce soit de rentable- à l’exception de tous les autres. Comme la démocratie, le marché requiert de ses acteurs un effort permanent pour le faire fonctionner correctement.

L’économie de marché moderne repose sur des motivations puissantes telles que la cupidité et l’envie.

Il faut cependant accepter ce système, en y plaçant judicieusement quelques leviers. Des mécanismes incitatifs peuvent avoir des retombées aussi importantes que des innovations technologiques (hyper voiture, super fenêtre …)

Les principes fondamentaux de l’éco-capitalisme.

Au cours des 17 dernières années, les nouveaux besoins en énergie des Américains furent couverts à 80% par les économies d’énergie, et à 20% seulement par des apports énergétiques nouveaux, dont le tiers est fourni par les énergies renouvelables. (page 170)

Dans quelques années, l’efficacité énergétique sera la 1ère source d’énergie des Etats Unis, supplantant le pétrole. En grande partie grâce à leurs décisions d’achat, les Américains ont déjà économisé de grandes quantités d’énergie ; contribuant de manière significative à la baisse des cours mondiaux du pétrole. Néanmoins, ils continuent de dépenser plus de 1500 milliards de francs par an pour l’énergie – plus que le déficit public des USA !

La doctrine du marché dit que « Si quelque chose vaut la peine d’être fait, le marché l’a déjà fait ; inversement, si le marché ne l’a pas fait, c’est que cela ne vaut pas la peine ».

Ce dogme fataliste nous soulage de la responsabilité de changer ce qui ne va pas.

L’efficacité énergétique ne semble pas coûter plus cher. En Suède, on n’a pas trouvé de corrélation entre le prix des réfrigérateurs et leur efficacité. (page 176)

Electricité de France acceptera-t-elle la transparence sur ses subventions énormes, mais secrètes, et sur celles de ses fournisseurs nucléaires ? Les compagnies électrique du monde entier permettront-elles une vraie compétition entre ceux qui produisent et ceux qui économisent l’électricité ?

La prudence est de mise : le marché est un outil, pas une religion ; un moyen, pas une fin.
Le marché ne remplacera pas la politique ou l’éthique. (page 179)

Depuis 1978, les compagnies électriques américaines sont obligées de racheter à un prix raisonnable l’électricité produite par des opérateurs privés. (idem en France)

Pour transformer profondément le marché, des primes « négawatts » élevées doivent être mises en place au début, elles seront réduites par la suite.
Les primes versées pour l’achat d’un nouveau moteur (par exemple) doivent être conditionnées à la présentation du « certificat de décès de l’ancien ».

Une autre idée consiste à payer des personnes pour tout appareil dont la conception représente un progrès par rapport à des normes en vigueur.

Certaines compagnies électriques vendent des lampes fluo compactes 0.75F par lampe et par mois et les remplacent gratuitement.

Les négawatts peuvent économiser beaucoup d’argent. L’électricité produite par le gigantesque barrage de la Grande Baleine, au Québec, aurait coûté neuf fois plus cher que l’économie de la même quantité d’énergie d’électricité. Finalement, le barrage ne fut pas construit . (page 196)
Le marché des négawatts consisterait à payer les personnes qui ne consomment pas la ressource.

Il faut fixer des prix qui récompensent les efforts des fournisseurs de ressources pour réduire les factures de leurs clients, et non pour augmenter leurs ventes.

Combien d’argent les USA ont-ils perdu en ne concevant pas les bâtiments de manière optimal ?

La mauvaise conception avait induit l’installation inutile d’innombrables climatiseurs, représentant 200 millions de tonnes de climatisation et 200 000 MW en période de pointe – soit 40% des pointes d’électricité du pays, toutes utilisations confondues ! Le remplacement de ces appareils inutiles coûterait 5000 milliards de francs.

Une formation meilleure des ingénieurs augmenterait l’efficacité des systèmes de construction des bâtiments dans une proportion telle que les bénéfices de la formation sont 1 million de fois plus élevés que son coût.

Mettre les entreprises en face de leurs responsabilités. (page 207)

Si un laboratoire rejette des fumées toxiques dans l’atmosphère afin de les diluer, permettant à tout un chacun de les respirer, pourquoi ne pas demander aux dirigeants pourquoi ils font respirer aux autres ce qu’ils ne veulent pas respirer eux-mêmes ?

Mettre en concurrence les différentes solutions dans les transports. (page 208)

Supposons que l’employeur, volontairement ou contraint par la loi, fasse payer le parking – conformément à un principe économique sain – et verse à chaque employé une indemnité de transport de valeur égale. Beaucoup d’employés s’apercevront que s’ils se déplacent par un moyen moins cher, ils empocheront la différence.

Stockholm, en Suède oblige les habitants du centre-ville qui veulent conduire en ville, à acheter un permis mensuel spécial, qui leur permettrait également d’utiliser les transports en, commun pendant le même mois.

Pour empêcher les gens de vivre près des nuisances des usines, les politiques actuelles d’aménagement du territoire augmentent au maximum les distances et la dispersion de l’habitat et favorisent la circulation sur des routes larges. (page 210)

Des comparaisons récentes effectuées en Californie suggèrent que, en un peu moins de dix ans, l’encouragement au regroupement de l’habitat peut modifier les besoins en déplacements de manière si profonde que chaque kilomètre de transport en commun pourrait capter 4 à 8 km de trajet en voiture.

Aux Etats Unis, l’essence est volontairement moins chère que l’eau minérale. (page 211)

Un système d’assurance automobile appelé « payez – à – la – pompe » inverserait plus justement la tendance. Le coût total des déplacements diminuerait, car cela supprimerait le coût social des accidents causés par les automobilistes non assurés (1/4 à 1/3 des automobilistes américains).

La Hongrie et la Nouvelle-Zélande avaient mis en place un système similaire mais l’ont abandonné récemment, semble-t-il pour harmoniser leur système d’assurance avec celui de leurs voisins.

La circulation automobile excessive n’est pas due seulement à l’absence de concurrence véritable, mais aussi à l’absence de vérité des prix. (page 212)

Les solutions indispensables à la congestion urbaine sont : faire payer directement le coût véritable des routes et des parkings, améliorer la concurrence entre les différents modes de transport et remplacer les déplacements par un aménagement du territoire plus rationnel.
Il est intéressant socialement de payer les gens à ne pas circuler en voiture. C’est le marché des « négadéplacements ».

Les coûts sociaux de la voiture (pollution, embouteillages, accidents) avoisinent 5000 milliards de francs/an rien qu’aux USA (16% du PNB) et sont supportés par la collectivité mais ne sont pas directement pris en charge par les automobilistes.

Singapour est rarement embouteillée, en effet, les voitures y sont lourdement taxées, le droit d’en acheter une est vendu aux enchères, et toute personne voulant rouler dans le centre-ville doit acquitter un forfait de 15 à 30F/jour. Les revenus correspondant sont investis dans des transports en commun de qualité.

Mentionnons les subventions annuelles à l’industrie énergétique américaine (150 milliards de francs) et les subventions européennes à l’agriculture (500 milliards).

Les subventions pour faire des choses stupides et antiéconomiques, réparation de dégâts divers, destructions et pollutions innombrables et autres folies représenteraient au moins la moitié du PNB des Etats-Unis.

Comment pouvons-nous réduire le gaspillage ? (page 214)
Un des moyens consiste à l égiférer pour intimer aux gens de changer de comportement. Cependant les normes ont l’inconvéniant d’être figées, alors que la technologie ne cesse d’évoluer. Un autre système existe, il s’agit d’un système d’amende pour l’inefficacité et de prime pour l’efficacité. Ce système évolue avec la technologie et aucune norme n’est nécessaire.

Aux USA, où l’essence est très bon marché, le carburant ne représente qu’un septième du coût kilométrique. Des études montrent que si le prix de l’essence favorise très peu les voitures efficaces, il influence plus fortement le kilométrage parcouru.

Le système prime-amende facilite le rspect des normes, il est une source de profits comme de pertes, il s’avère impossible à détourner et encourage le progrès technologique.
Le système prime-amende est un excellent moyen d’accélérer la disparition des voitures, des bus, des camions et des avions les moins efficaces et les plus polluantes.

Instaurer une écotaxe (page 220)
Le prix des ressources a considérablement chuté depuis la fin des années 70, malgré la croissance continue de la consommation. La raison en est l’effort important de prospection et d’extraction après les chocs pétroliers de 1973 et 1978. Les cours ne prennent pas en compte la rareté finale des ressources ni les impacts sur l’environnement.
L’objectif d’un développement durable exprimé à Rio en 1992 requiert une diminution drastique de la consommation de nos ressouces.
La raréfaction prévisible des ressources et la capacité limitée de l’environnement à absorber nos pollutions sont des raisons majeures pour augmenter artificiellenement le prix des ressources. (page 222)

Plus l’essence est chère, plus la consommation est faible. Plus l’énergie est chère, meilleures sont les performances économiques car les entreprises tendent à être ingénieurs, innovantes et très compétitives.
Les taxes actuelles pénalisent le travail et l’utilisation valable du capital. L’écotaxe pénaliserait les produits consommant des ressources. L’écotaxe remplacera les charges salariales ou patronales.

« Le marché ne devait pas mettre en concurrence une entreprise qui saccage l’environnement et une autre qui tente de le respecter. La concurrence devrait jouer entre les entreprises capables de respecter celui-ci » Hawken 1995 (page 226)

L’écotaxe pourrait devenir un jour un moyen de créer des « négabureaucrates ». On peut voir en elle le moyen le moins bureaucratique et le moins contraignant d’orienter l’économie dans la direction recherchée.

Pour qu’il n’y ait pas de problèmes sociaux dans les pays en voie de développement, il faudrait exonèrer la consommation l’électricité et d’essence au-dessous d’un seuil vital ; et exonérer également les sources d’énergie privées renouvelables. L’ecotaxe concernerait la surconsommation des ressources par rapport à ce minimum vital.

Les pays de l’OPEP sont opposés à l’ecotaxe.

Il est urgent d’agir. (page 231)
Deux conventions majeurs furent adoptées au sommet de la Terre de juin 1992 à Rio de Janeiro : la convention sur le réchauffement climatique et la convention sur la biodiversité.
Les discours officiels consacrés à ces textes insistaient tous sur la nécessité de protéger l’environnement. Mais tous les délégués des pays du Sud soulignèrent la nécessité de poursuivre le développement économique.

Avec un taux de consommation quinze fois supérieur, les 80 millions d’Allemands pèsent aussi lourd sur les ressources de la planète que 900 millions d’Indiens.
« Le niveau de vie américain n’est pas négociable », déclara le président Bush au moment de quitter Rio.
Entre 1900 et 1990, l’empreinte écologique d’un habitant des pays riches est passée de 1 hectare à 4.6 hectares. (Et la surface écologique disponible n’est que de 1.7 hectares) (page 240)

L’effet de serre menace le Bangladesh et les pays de l’AOSIS (Alliance des petits états insulaires). Les typhons seront plus fréquents et plus violents car ceux-ci se forment lorsque la température à la surface de l’eau dépasse 26°C, et l’aire géographique où règnent les conditions favorables ne cesse de grandir.

La mission Vostok (forage des glaces antarctique en 1987) montra une corrélation étroite entre la concentration en CO2 et les températures moyennes au cours des 160 000 ans écoulés.

En 1996, la stabilisation du climat impliquerait de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 60%. Les pays industrialisés devront réduire leurs émissions de CO2 de 80%. Le défi semble insurmontable. Seule la révolution de l’efficacité approchera cet objectif.

Autres gaz à effet de serre : (page 247)

La modification des pratiques agricoles est le principal moyen de réduire les émissions de méthane et d’oxyde d’azote.

Selon le biologiste Edward O. Wilson, la destruction de la biodiversité est le crime que les générations futures nous pardonneront le moins. (page 248)
Le rythme des extinctions s’est accéléré de manière alarmante : il se pourrait que vingt à 50 espèces disparaissent chaque jour, principalement dans les forêts tropicales.

Le facteur principal de cette augmentation des extinctions est la dette des pays en voie de développement qui oblige ces pays à exploiter leurs ressources d’une manière non soutenable. De plus tous les pays sont touchés par la dette en même temps et les cours des denrées qu’ils produisent se sont effondrés.

Autres problèmes écologiques (page 251)
L’eutrophisation est un gros problème causé par la pollution des eaux avec les phosphates et les nitrates. L’apport excessif d’aliments nutritifs cause une prolifération explosive d’algues, ce qui raréfie l’oxygène et donc les poissons.

En Europe, les oxyde d’azote dégagés par les pots d’échappement, l’ammoniac rejeté par l’agriculture et autres émissions d’azote génèrent une concentration d’azote atmosphérique sans précédent. Il en résulte un dépôt de nitrates pouvant atteindre 50 à 100 kg/ha/an ! ! (Ceci est supérieur à l’épandage des agriculteurs)

Les stocks de poisson ont besoin de temps pour se reconstituer. La diminution continue des prises et la mécanisation croissante permettent de prévoir un chômage massif dans le monde de la pêche.

Exemple de bombe à retardement écologique : le lac Big Moose à New York mit 50 ans à réagir aux pluies acides (acide sulfurique), il est aujourd’hui pratiquement mort. (page 254)

Le problème des déchets n’est que le dernier maillon de la chaîne. Les emballages sont souvent faits d’un mélange de plastique, de métal, de papier ou de bois et ils sont difficiles à gérer. (page 256)

Les déplacements de terre (labourage, mines, carrières) et le drainage diminuent la concentration de cations dans les sols et les nappes phréatiques, entraînant leur acidification. Cette acidification doit plus à ces déplacements qu’aux pluies acides.

Les forêts tropicales souffrent plus de l’industrie minière (et des routes d’accès) que de l’exploitation du bois.
La croissance de la consommation de métaux par notre civilisation est exponentielle.

Pour obtenir un kilo de métal, il faut souvent transformer des tonnes de minerai. On parle de poids écologique. Dans le cas du platine et de l’or, le rapport est de 1/350 000 ! ! Le fer a un rapport de 1/14, le charbon de 1/6 et le pétrole de 1/0.1.

Chaque bien et chaque service dont nous disposons pèse un certain poids écologique.
Le pot catalytique des voitures, autrefois présenté comme le sauveurs de nos forêts, pèse moins de 9 kg, mais son poids écologique est de 2.5 tonnes (à cause du platine).
Le recyclage du platine diminuerait le poids écologique.
La fabrication d’une voiture représente en moyenne 15 tonnes de déchets solides, plus l’eau consommée et polluée.

Il faut que les pays de l’OCDE divisent par dix leur consommation de matériaux si l’on veut atteindre un niveau soutenable.

L’un des obstacles principaux à la productivité des matériaux est l’incinération des déchets.

L’optimisation de l’utilisation des ressources nous sera plus profitable que la lutte antipollution.

L’énergie nucléaire représente 5% de la production mondiale d’énergie et pourrait atteindre an maximum 7.5%. (page 267)

Comment absorber le CO2 rejeté lors de la combustion du fossile ?

Les programmes de verdissement du désert sont condamnés dès le départ car les sols sont trop salés suite à l’apport continu d’eau douce qui finit par s’évaporer et laisse le sel sur le sol.

Des mirages technologiques comme la fusion nucléaire ou le solaire spatial, ont surtout pour but d’attirer des financements. Les avantages économiques et sociaux seraient probablement bien plus grands si tout cet argent était consacré à la révolution de l’efficacité. (page 268)

50 ans pour redresser la situation (page 273)
Nous ne mettons pas l’accent sur un point de non-retour écologique, car nous pensons que nous approchons encore plus rapidement un point de non-retour économique, au delà duquel la révolution de l’efficacité coûtera très cher. Nous pensons que le monde à 50 ans devant lui pour réagir au non-retour écologique. (extinction d’espèce et climat)

Entre 1970 et 1990, la population mondiale est passée de 3.6 à 5.3 milliards, le parc automobile de 250 à 560 millions d’unités, la consommation annuelle de gaz naturel de 31000 à 70000 milliards de mètres-cubes, la capacité de production électrique de 1100 à 2600 milliards de kilowatts.
La croissance de la consommation des ressources est moins limitée par leur rareté que par la capacité de la Terre à absorber nos pollutions et nos déchets. (page 276)

Sans diminution significative des flux de matière et d’énergie, les décennies à venir verront une diminution incontrôlée de la production alimentaire, de la consommation d’énergie et de la production industrielle.
Le déclin n’est pas inéluctable. Pour l’éviter, deux changements sont nécessaires. Le premier est une révision complète de nos politiques et de nos pratiques qui perpétuent la croissance de la consommation et de la population. La seconde est une augmentation rapide et drastique de l’efficacité de l’utilisation de matériaux et de l’énergie. (page 276)

La transition vers une société soutenable nécessite de préférer la sobriété, l’équité et la qualité de vie à la quantité. Cela nécessite plus que la productivité, plus que la technologie ; cela exige également de la maturité, de la compassion et de la sagesse.
A notre avis, la sobriété n’est pas quelque chose que l’on peut décréter. Même les églises ne semblent pas avoir de position nette sur ce sujet. Elles semblent notamment très hésitantes sur la question du contrôle des naissances.

Aucune des questions débattues à Rio n’aurait posé de problème si la Terre n’avait que 500 millions d’habitants.

La population mondiale augmente de près de 100 millions de personnes par an, dont 95% pour les pays en voie de développement. D’autre part, tout individu supplémentaire dans les pays riches pèse aussi lourd sur l’environnement que vingt Indiens ou Bangladais. D’un point de vue écologique, la plupart des pays du Nord sont plus peuplés que l’Inde ou la Chine.
Il est tout aussi important d’éviter des naissances trop nombreuses aux Etats-Unis.

La population mondiale atteindra 10 milliards en 2050.
Le taux de croissance de la population est d’autant plus fort que les femmes sont moins éduquées.
Il est urgent que le Nord montre l’exemple sur la révolution de l’efficacité.
La croissance démographique pourrait annuler la révolution facteur 4.

Le PNB n’est pas le bien-être. (page 287)
C’est juste un indicateur mesurant les activités économiques mesurables. L’Indicateur du Bien-être Economiquement Soutenable est plus fiable pour rendre compte du bien-être.
Depuis 1970, l’IBES diminue alors que le PNB augmente à cause de la réparation des dégâts et des nuisances liés à l’environnement.
L’IBES est conçu pour se substituer au PNB.

Vers une économie de service. (page 290)
Un élément important de l’économie de services est la tertiairisation du secteur secondaire, c’est-à-dire que le secteur secondaire (fabrication) doit abandonner l’idée de production pour se tourner vers la satisfaction du consommateur. Aucune évaluation de l’impact sur l’emploi n’existe à ce jour.

Travaillez jusqu’à 80 ans ? (page 292)
L’idée de travailler plus longtemps aggravera-t-il le chômage des jeunes ? En fait, c’est l’inverse qui se passe. Si les jeunes doivent supporter le fardeau de plus en plus lourd des retraites, le coût de leurs emplois augmente d’autant. Les emplois finissent par être trop chers, ce qui entraîne leur diminution. En outre, les personnes âgées seront orientés vers des métiers nécessitant une longue expérience (réparation, soins dans les hôpitaux)
De toute façon, il faudra réduire le fardeau financier que sont les retraites.

Le libre-échange renforce le capital et affaiblit le travail et l’environnement.

Plutôt que de taxer le travail, il vaudrait mieux taxer le capital.

La concurrence, c’est la guerre ; il faut détruire son rival. Il n’y a pas de place pour l’éthique dans une telle philosophie. Pas étonnant que les perdants se montrent agressifs envers l’attitude conquérante des gagnants. (page 296)

Selon Jimmy Goldsmith, avec l’arrivée dans l’économie mondiale de 4 milliards de personnes payées 20 fois moins cher que les salariés de l’OCDE, il est impossible de créer des emplois stables en Europe de l’Ouest.

Pays en voie de développement ou d’épuisement ? ?
Cette expression me paraît digne d’intérêt.

Les ressources dont nous avons le plus besoin actuellement ne sont pas celles du monde matériel, mais sont enfouies en chacun de nous.

Conclusion

J’espère que ces quelques lignes de ce livre très complexe vous ont ouvert les yeux sur les énormes possibilité de la révolution de l’efficacité. Ce message n’est pas destiné à rester dans le fond de votre ordinateur, il doit voyager car comme le dit ce livre à la fin : Il est urgent d’Agir.

Je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à ce travail.

Eric Souffleux, 24 ans, diététicien et éducateur sportif en karaté et en musculation à Nantes.

Retour à la page d'introduction du site generationsfutures.net

Dernière mise à jour : 29 janvier 2006
Cliquez ici pour contacter l'auteur du site, Eric Souffleux.

Retour à la page précédente