L'Allemagne, un trou noir de l'immobilier
Un vent de panique souffle en Allemagne sur le marché des fonds
d'investissement immobilier,
qui pèsent près de 90 milliards d'euros.
En France, la presse a publié quelques articles alarmants :
- Le
Monde: En Allemagne, la débâcle des fonds immobiliers sème la panique
- Les
Echos : La crise des fonds immobiliers inquiète l'Allemagne
- France-Info
: Vent de panique sur les fonds immobiliers allemands
- La
Tribune : Scénario de crise sur les fonds immobiliers allemands
Nous pensons que cette panique est due à la prise de conscience de l'existence
d'une situation de déflation immobilière, pour lequel nous avons inventé le
qualificatif de « trou noir de l'immobilier ». Cet article éclaire la
situation allemande sous un angle nouveau :
-> L'Allemagne, un trou noir de l'immobilier
Par analogie avec l'astronomie, un trou de noir
de l'immobilier est une énorme masse de
capitaux immobiliers prise au piège, s'effondrant
lentement sur elle-même, aspirant les capitaux
du monde entier, comme attirés de manière irrésistible
vers elle.
La particularité d'un trou noir est d'être « indécelable
» et « invisible ».
A ce jour, aucun analyste économique n'avait décelé l'effondrement
des prix en Allemagne. En effet, les études économiques montrent une
baisse spectaculaire des prix, mais pas un effondrement tendanciel vers zéro.
Le gel des fonds immobilier allemands est le signe d'une crise spectaculaire de
l'immobilier en Allemagne.
Quand des investisseurs ne peuvent plus vendre les titres de fonds immobiliers
qu'ils détiennent, l'avantage d'investir en bourse
dans les valeurs de pierre-papier disparaît. Les actionnaires de fonds
immobiliers allemands sont l'équivalent moderne des investisseurs dans le transibérien
d'avant la révolution russe. Ils sont pris au piège d'un investissement
gigantesque, n'ayant plus que de la pierre-papier
pour tapisser et décorer leurs rêves.
La nouvelle de l'effondrement des fonds immobiliers allemands remet en cause
notre modèle financier. La décision de geler les fonds signifie que l'immobilier
pourrait, dans un proche avenir, cesser d'être un étalon ultime gageant les
dettes et la monnaie des Nations. Cette nouvelle est aussi importante que
la fin de la convertibilité Or en 1971.
-> La fin de l'étalon-immobilier va-t-elle provoquer une crise économique ?
Tout comme l'abandon de l'étalon-Or en 1971, le déclassement de l'immobilier
comme étalon ne va pas provoquer de récession. Aujourd'hui, les fondamentaux
de l'économie traditionnelle demeurent : les hommes produisent les richesses
que nous consommons. A long terme, seules les entreprises ont réellement de la
valeur. Les Allemands vivent en démocratie, ils seront toujours un grand peuple
car ils sont travailleurs et créatifs. La chute des prix immobilier ne va pas
changer grand chose à leur mode de vie.
Le crise de l'immobilier allemand signifie que l'immobilier est un produit
comme les autres, soumis aux lois de l'offre et de la demande.
Les méchanismes de la déflation immobilière en Allemagne sont connus : dans
un pays, dont la population devrait passer de 80 millions d'habitants à 50
millions d'habitants durant le siècle, les besoins en immobilier sont faibles -
voire nuls si l'on considère uniquement le nombre de logements. Dans certaines
régions, sous l'effet des lois de l'offre et de la demande, les prix seront
tendanciellement proches de zéro. Pourtant, parce que les Allemands
s'enrichissent, ils vont continuer à construire de nombreux logements neufs,
aggravant la crise de l'immobilier, qui devrait s'étendre progressivement à
tout le pays.
Pour l'Allemagne, l'immobilier presque gratuit a de nombreux avantages :
La chute des prix de l'immobilier vers zéro va accroître
le pouvoir d'achat des ménages. Dans un proche avenir, les Allemands vont
disposer d'avantages compétitifs, car les ménages
allemands auront moins de frais que les ménages français ou anglais, paralysés
par le service de leurs dettes immobilières.
-> L'internet, l'information parfaite et égale pour tous
En Allemagne, on est au courant que les prix de l'immobilier ont baissé de 50%
à 75% en l'espace de dix années. Mais aucun économiste sérieux n'avait émis
l'hypothèse d'une dépression durable, tirant
certains prix, dans certaines régions, vers des niveaux presque nuls.
Sur le site de bulle-immobiliere.org, nous sommes les seuls à avoir décelé
les premières ventes à prix presque nuls, effectuées sur Internet, illustrant
la théorie de l'immobilier presque gratuit développée dans l'étude de la
bulle immobilière. Cette particularité fait de notre communauté un think-tank
reconnu. Nous sommes les seuls (ou presque) à avoir compris ce qui se
passait.
Comment le krach s'est-il brutalement déclenché en Allemagne, de manière
pratique ?
Aujourd'hui, en Allemagne, de nombreuses sociétés mettent en vente des biens
immobiliers à des prix presque gratuits. Ces biens sont visibles sur Internet
du monde entier. On peut voir des photos et constater que les prix sont 100 fois
moins élevés qu'à Paris ou à Londres. Dans certains cas, on peut vendre une
chambre de bonne à Paris ou un studio à Londres et acheter plusieurs immeubles
dans une grande ville, par exemple Berlin.
Nous pensons que les ventes de biens immobiliers à prix zéro qui ont lieu
actuellement en Allemagne, via Internet, ont été analysées
par les fonds de pension américains.
Les fonds de pension américains ont investi en Allemagne après la chute du mur
de Berlin. Depuis plus de 10 ans, les investisseurs constatent la baisse de
valeur des biens immobiliers, ainsi qu'une chute tendancielle des revenus
locatifs. Aujourd'hui, dans une Allemagne en décroissance démographique, les
fonds de pension ont compris qu'il n'existait pas de solution à la déflation
des prix immobilier en Allemagne - et ont conclu qu'il valait
mieux vendre que de risquer de tout perdre.
L'internet est ici novateur, car il a permis de découvrir l'incroyable descente
des prix vers zéro. En utilisant Internet, les acteurs du marché bénéficient
d'une information à la source.
-> La quasi-faillite des fonds immobiliers va-t-elle déclencher un
cataclysme financier ?
On pourrait penser que l'information de la quasi-faillite
de l'immobilier allemand devrait provoquer un cataclysme
financier, car l'immobilier n'est plus la valeur refuge qu'il était
autrefois, avant le krach immobilier allemand. Hors, les bourses n'ont pas chuté.
Normalement, la Deutsche Bank devrait déjà être en
faillite, sous l'effet d'une vague de défiance mondiale et de retraits
importants. Hors, elle ne l'est pas et ne le sera pas.
Pourquoi ?
Parce que l'immobilier intéresse uniquement les
investisseurs et les foules lorsque les prix montent,
pas lorsque les prix baissent. La bulle immobilière
repose sur une série de mythes totalement
burlesques et personne n'ignore que les prix sont surélevés dans tous les pays
d'Europe occidentale. Quand l'immobilier s'effondre, personne
ne s'en rend compte et surtout personne ne se plaint.
Le jour du krach allemand, certaines valeurs immobilière cotées en bourse,
investissant en Europe de l'Est, dans des pays en décroissance démographique,
ont progressé fortement. Pourtant, dans le monde financier, tout le monde connaît
le nom des valeurs cargo qui rachètent
en continu les biens immobiliers sans valeur.
Chaque jour, une multitude de biens immobiliers sont achetés, à des prix aussi
bas que 10¤ par mètre carré pour être vendus ensuite à des investisseurs
anglais, américains et français, heureux de s'être fait gruger. Cette
pratique de navires financiers cargo était courante durant la bulle Internet.
On la retrouve sous d'autres formes durant la bulle immobilière. Certains spéculateurs
vont même jusqu'à acheter des champs de blé en pleine campagne pour les faire
ensuite coter en bourse.
Mais le consensus financier consiste à faire l'autruche.
Demain, il se trouvera des investisseurs assez bêtes
pour investir, à moitié prix, dans les fonds immobiliers allemands. Après-demain,
c'est à dire dans 2 ans, ces mêmes investisseurs auront compris qu'ils ne
peuvent rien tirer de biens dont la valeur intrinséque est de 10¤/m2, avec des
loyers de 100¤ par mois, comme à Berlin.
Il ne faut donc pas attendre de cataclysme financier
immédiat de ce trou noir. Il est presque certain que ce trou noir de
l'immobilier va continuer à aspirer les
richesses du monde entier et les détruire, sans
bruit et sans plainte.
Les prochains candidats au trou noir de l'immobilier
sont par ordre d'importance la Russie,
l'Espagne, l'Italie,
la Pologne, la Hongrie
- autant de pays en pleine décroissance démographique, où les femmes ont cessé
de faire des enfants, où il est impossible d'espérer le moindre profit dans
l'immobilier à long terme.
Cordialement,
Jean-Michel Pouré
Animateur du site www.bulle-immobiliere.org
Texte mis en ligne pour la première fois le 26 janvier 2006 sur le site
bulle-immobiliere.org
Dernière mise à jour : 2 mai 2006 |