L'énergie éolienne, une énergie d'avenir loin de faire l'unanimité !

Le vent est utilisé depuis l'antiquité pour servir l'homme. Les moulins ont permis à nos ancêtres d'assécher des marais, de créer des polders et de moudre les céréales. L'avènement de la société industrielle et la généralisation des moteurs thermiques a mis dans l'ombre cette source d'énergie inépuisable mais intermittente. Aujourd'hui, l'heure est au développement des énergies faiblement émettrices de gaz à effet de serre. Cette énergie est incontournable car de toutes les énergies renouvelables, c'est celle dont le prix de revient est le plus faible. L'énergie éolienne a donc le vent en poupe et les milieux écologistes hostiles au nucléaire se chargent de promouvoir cette énergie renouvelable. 

Cependant l’énergie éolienne est une énergie intermittente, puisque le vent n’est pas constant. Il faut donc prévoir d'autres sources ou stocks d'énergie pour faire face aux pénuries de vent, dans le cadre d'une fourniture constante d'électricité. Il faut aussi se poser la question de l'utilité de l'énergie éolienne couplée à un réseau alimenté par des centrales nucléaires. De plus, pour diverses raisons (paysage, bruit...) les grandes éoliennes suscitent un rejet de plus en plus important des riverains.

Au final, l'énergie éolienne est une énergie qu'il faut défendre, mais il faut comprendre ses limites et lui trouver sa place dans le mix énergétique que nous avons à notre disposition pour lutter contre les dérèglements climatiques. 

Les différentes catégories d'éoliennes.

Il existe trois catégories d'éoliennes à axe horizontal (les éoliennes lentes, les éoliennes rapides et les grandes éoliennes) et trois types d'éoliennes à axe vertical (rotor de Darrieus, rotor de Savonius et statoéolienne).

Les éoliennes lentes

Les éoliennes lentes sont caractérisées par une multitude de pales qui couvrent toute la surface de la roue. Elles sont adaptées aux vents de faible vitesse. Le diamètre des plus grandes éoliennes de ce genre que l'on construit actuellement est de l'ordre de 5 à 8 mètres. Le couple de l'éolienne est élevé et permet de fournir un effort appréciable dès le démarrage, ce qui prédestine ces éoliennes au pompage des nappes aquifères. On les rencontre beaucoup dans nos campagnes.

Les éoliennes rapides

Les éoliennes rapides ont un nombre de pales beaucoup plus restreint puisqu'il varie entre 2 et 4. L'intérêt des éoliennes rapides est qu'elles sont à puissance égale beaucoup plus légères et donc moins chère que les éoliennes lentes. Elles présentent, par contre, l'inconvénient de démarrer difficilement. Il faut un vent de 18 km/h au moins pour qu'elles se mettent à tourner. Des progrès ont été faits cependant en couplant une génératrice de faible puissance avec des pales de grandes dimensions. Davantage d'énergie est alors produite tout au long de l'année et ces petites éoliennes de faible puissance démarrent avec des vents de 6 km/h.

Les grandes éoliennes

Les grandes éoliennes ont généralement trois pales installées au sommet d'un mât d'au moins 50 mètres, ceci leur assure un bon rapport puissance/poids et économise les matériaux de construction. Bien que ce petit nombre de pales soit une caractéristique des éoliennes rapides, ces grandes hélices tournent plutôt lentement. Elles entraînent un générateur par l'intermédiaire d'un multiplicateur de vitesse. Celui-ci fait passer la fréquence de rotation de 19-30 révolutions par minute à environ 1500 révolutions par minute. En cas de vent violent, un frein à disque limite la fréquence de rotation pour ne pas forcer le générateur. Les grandes éoliennes démarrent lorsque le vent atteint environ 20 km/h. La puissance optimale est obtenue avec un vent de 50 km/h et aux environs de 90 km/h, l'éolienne se met en veille pour éviter tous problèmes mécaniques.

Les éoliennes à axe vertical de type panémone de Darrieus

Il existe aussi des éoliennes à axe vertical comme les éoliennes Darrieus. Il existe quatre sortes de rotors de Darrieus: le rotor cylindrique, le rotor tronconique , le rotor à variation cyclique et le rotor parabolique. Toutes ces machines ont besoin d’être haubanées, c’est-à-dire soutenues par des câbles ou des cordages.
Ces éoliennes disposent d'un très bon rendement et semblent prédestinées pour équiper les futurs bateaux de commerce. Cependant, leur géométrie ne leur permet pas de démarrer seule. 

Les éoliennes à axe vertical de type rotor de Savonius

Le rotor de Savonius est constitué de deux demi-cylindres dont les axes sont décalés l’un par rapport à l’autre. Le rotor de Savonius est caractérisé par un grand couple de démarrage. Des machines de plusieurs kilowatts ont été réalisées pour assurer le pompage de l’eau dans les pays du Sahel; elles démarrent à des vitesses de vent faible, voisines de 2 à 3 m/s. Ces systèmes présentent cependant beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages dans les réalisations actuelles, en particulier ils nécessitent un dispositif d’orientation. La récupération de l’énergie produite est en général beaucoup plus compliquée et se traduit souvent par une perte sensible du rendement global.

La statoéolienne de Gual Industrie

Une société française, Gual Industrie, développe une génération originale d'éoliennes à axe vertical. Il s'agit d'éoliennes compactes qualifiées de statoéoliennes. Le rotor se présente comme une roue de moulin à aubes, basculée sur un axe vertical. Soutenu par l'Ademe, le projet a conduit à trois modèles de 3 à 8 m de diamètre, destinés à l'habitat individuel ou collectif. Parce que sa production croît avec le vent, et ce jusqu'à 150 km/h, la statoéolienne promet 30% d'électricité en plus comparée aux éoliennes classiques, dont la plage de fonctionnement est plafonnée entre 54 et 90 km/h.


Pendant combien de temps peut-on produire de l'électricité à partir du vent sur une année ?

Cette question est cruciale car le vent est une énergie intermittente. Sur une année, pendant combien de temps tourne une éolienne ? Cette question revient répondre à celle-ci : Comment passe-t-on de la puissance installée à l'énergie produite réellement ? 
Comment passe-t-on des GW (puissance) aux TWh (énergie) ?   Voici la formule :  Energie (Wattheure) = Puissance (Watt)  *   Temps (heure)
Sur une année, combien y-a-t-il d'heures ?  365 jours * 24 heures = 8760 heures/an

D'après l'observatoire des énergies renouvelables, voici un tableau comparant les pays européens sur l'éolien :

Pays Puissance installée Production Coefficient observé
(heures/an) 
2001  (MW) 2002 (MW) 2002 (TWh)
Allemagne 8754 12001 19.4 1616
Espagne 3337 4830 7.66 1585
Danemark 2417 2889 5.92 2049
Italie 697 785 1.47 1872
Pays-Bas 493 688 1.2 1744
Royaume-Uni 474 552 1.48 2681
Suède 293 328 0.62 1890
France 94 153 0.25 1633
Total 16559 22226 38 Moyenne : 1709

Ce tableau nous montre que nous avons effectivement un vrai retard sur un grand nombre de nos voisins, et on ne peut que favoriser l'installation d'éoliennes à condition de prendre quelques précautions. Il nous montre également que les coefficients obtenus par l'observation sont de 1700 en moyenne sur l'Europe.

D'après Jean-Marc Jancovici ( http://www.manicore.com ) : "L’observation montre que pour passer de la puissance maximale d’une éolienne (en watts) à l’énergie fournie sur une année ( en wattheures), il faut multiplier par un coefficient valant 2000 dans la majorité des cas favorables, à savoir les sites côtiers ou les crêtes de montagne. Par ailleurs, la puissance installée par unité de surface d’un champ d’éoliennes est en première approximation indépendante de la taille des engins utilisés. Il en résulte que n’importe quel champ d’éoliennes possède une densité de puissance de l’ordre de 10 MW par kilomètre carré, et permet de produire annuellement, en zone favorable, 20 GWh par kilomètre carré." 

Toujours selon Jean-Marc Jancovici : "Pour fournir les 350 TWh d'électricité que la France consommait en 1997, il faudrait couvrir d’éoliennes 3.5% du territoire métropolitain, sur des sites favorables. Cette surface est utilisable par l’agriculture car l’éolienne occupe une petite surface dans un champ. Cependant le coefficient de 2000 heures utiles ne se trouve pas partout et c’est plutôt 5 à 10% du territoire qu’il faudrait consacrer aux éoliennes, soit la moitié des forêts. Il faudrait entre 175 000 et 500 000 éoliennes pour produire les 350 TWh de notre consommation, ce qui représente 5 à 10 fois le nombre de pylônes à haute tension. Rappelons que le Danemark, champion toutes catégories de l’éolien dans le monde, n’a produit que 6% de son électricité par ce moyen en 1997, et qu’il reste un très gros émetteur de gaz à effet de serre. Si nous décidons de stocker l’énergie pour faire face à l’intermittence du vent, il faudra multiplier par deux la surface couverte par des éoliennes car le stockage induit 50% de perte."

Un cas pratique dans ma région : Quelle quantité annuelle d'électricité produisent les éoliennes de Bouin ?

Le parc de Bouin en Vendée comporte 8 éoliennes pour une puissance installée totale de 19,5 MW. Il comporte 5 éoliennes de 2.4 MW et 3 éoliennes de 2.5 MW. 

Ce parc a été inauguré en juillet 2003 et pour sa première année pleine de fonctionnement, il semble être en grave difficulté économique. Il était prévu lors de l'inauguration de la centrale une production annuelle de 45 millions de kWh (l'équivalent de la consommation électrique hors chauffage de plus de 22000 foyers (remarque : chiffre annoncé lors de l'inauguration qui semble discutable puisque d'après l'ADEME la consommation moyenne des ménages français est de 3977 kWh, ce qui revient à dire que le parc devrait fournir 11315 ménages et pas 22000 !)) avec un coût d'investissement de 23 millions d'euros.  Avec un facteur de charge de 1800 heures (au lieu de 2500heures  soit 70% des prévisions)  .La production annuelle aurait donc été de 35 millions de kWh au lieu de 45 millions. Ce qui surprenant pour un site crédité selon les cartes de potentiel de 475 W/m² (Source ADEME et région Pays-de-Loire).

Voici un extrait du Ouest France que m'a envoyé Jean-Marie Wallut de l'association vent de colère :

Journal Ouest France du lundi 20 décembre 2004 Édition : Vendée Ouest Littorale - Rubriques : Bouin

Conseil : bilan très mitigé du fonctionnement des éoliennes .Jean-Yves Gagneux, maire de Bouin, a invité son conseil municipal mardi 14 décembre à une réunion publique qui s'est déroulée en mairie afin de traiter différents dossiers dont celui de la RD 758. Cyril Perrin de la Régie d'électricité de Vendée (Rêve) a présenté en premier lieu le bilan de fonctionnement du parc éolien du polder du Dain.
Cyril Perrin, responsable de la Rêve, a présenté aux élus bouinais le bilan de fonctionnement du parc éolien de Bouin. La régie possède trois éoliennes sur les huit installées dans le polder du Dain, pour un coût d'investissement de 10 millions d'euros, pour une production annuelle de 18 500 394 kW, et une recette annuelle attendue de 1 575 300 €. « De juillet 2003, date de fonctionnement des trois éoliennes à novembre 2004, le vent n'a pas été de la partie avec un été caniculaire, malgré un pic exceptionnel en janvier, nous sommes en dessous des prévisions, souligne le responsable. Nous avons profité de réparations sur nos éoliennes pour réaliser une remise aux normes des tours. Des modifications du raccordement du parc sur le poste source de Beauvoir-sur-Mer ont du être réalisées en urgence. » La recette réalisée au total est inférieure à celles attendues
avec un écart de 406 009 €, soit une pénalité de 237 000 € HT pour le constructeur. « Nous avons revu les chiffres à la baisse pour l'an prochain, nous espérons une production annuelle de 16 000 000 kW. » Actuellement, la régie a déposé six permis en Vendée.

Voici aussi la réaction de Jean-Marie Wallut à cet article : "Je suis triste en constatant le gâchis pour les finances publiques et les difficultés prévisibles pour les collectivités locales qui se sont  grugées par ce mirage sans oublier celles qui sont sourdes aux avertissements que nous leurs donnons."

Je vais tâcher dans l'avenir de suivre avec attention les péripéties du parc de Bouin. Probablement qu'une page spécifique lui sera consacrée.

Quels pays font des efforts dans le domaine de l'éolien ?

Comme on le voit sur le graphique ci-contre, l'Allemagne est en très bonne position sur le plan mondial. Les Allemands ont installé une puissance totale de 14609 MW (en 2003). Ils sont les champions incontestés devant les Espagnoles (6202 MW), les Américains, les Danois (3110 MW), les Indiens et le reste du monde. 

A l'échelle de l'Europe, la France fait pâle figure avec seulement 274 MW. Mais vous comprendrez en lisant la suite qu'en installer davantage relève davantage du gaspillage et de la bonne conscience écologique, que de l'efficacité réelle pour nous permettre une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.  

 

Puissance éolienne installée dans le monde en 2003, source : BP. 

L'éolien a progressé de 20% dans le monde en 2004 !

Le Global Wind Energy Council (GWEC), syndicat des industriels de la branche éolienne, a réalisé une étude montrant que la capacité de production d'énergie éolienne avait progressé de 20% dans le monde en 2004 pour atteindre 47.317 megawatts (MW).

En tête du classement par pays, on retrouve l'Allemagne (16.629 MW), l'Espagne (8.263 MW), les États-Unis (6.740 MW), le Danemark (3.117 MW) et l'Inde (3 000 MW). De nombreux pays comme l'Italie, les Pays-bas, le Japon et le Royaume-Uni sont affiche des productions proches des 1.000 MW. La France qui dispose pourtant du meilleur potentiel éolien après la Grande-Bretagne se situe aux alentours des 400 MW... L'Espagne est le pays qui a le plus accru sa capacité en 2004 avec une augmentation de 2.065 MW. Juste derrière, l'Allemagne a progressé de 2.037 MW et reste le champion mondial du secteur avec une part de marché de 35%. Les États-Unis, en 3e position, ont peu progressé l'année dernière (389 MW). Le Danemark, à la 4e place avec 7% de part de marché, n'a installé que 7 MW. Rappelons qu'en France, le Gouvernement s'était engagé dans le cadre de la programmation pluriannuelle des investissements de 2003, à installer entre 2.000 et 6.000 MW d'éoliennes d'ici à 2007.

En comparant les continents, l'Union européenne arrive en tête avec 34.205 MW installés fin 2004 soit 72% du total mondial. Le continent nord-américain (Etats-Unis, Canada) est deuxième (7.184 MW)
devant l'Asie (4.674 MW dont 3.000 MW pour l'Inde, 873 MW pour le Japon et 764 MW pour la Chine).

(Source du paragraphe : un mail reçu le 17 mars 2005 avec le lien suivant http://www.actu-environnement.com/ae/news/992.php4 )

Voici maintenant quelques courriers électroniques qui montrent le manque de volonté politique en faveur de l'éolien :

Éolien: L'Europe à la traîne derrière trois bons élèves, afp, 07/12/04.
 
        L'Europe est très en retard sur ses objectifs volontaristes de développement de l'énergie éolienne, à l'exception de trois bons élèves, le Danemark, l'Allemagne et l'Espagne. Avec une puissance installée de 28.700 mégawatts fin 2003, l'Union européenne --dont un état des lieux éolien sera dressé cette semaine à Caen lors d'un colloque-- fait cependant figure de leader mondial, loin devant les Etats-Unis (6.374 MW) et l'Inde (2.110 MW). 
        Au sein de l'UE, le Danemark bat tous les records, avec 21,1% de la consommation électrique totale du pays fournis par plus de 3.100 éoliennes. Ce pays scandinave est également le premier exportateur mondial d'éoliennes. Sur les dizaines de milliers de turbines installées à travers le monde, 45% ont été fournies par les fabricants danois, avec à leur tête Vestas Wind System. Le Danemark s'oriente de plus en plus vers l'installation de turbines en mer, par manque de place sur terre, et pour tenir compte de l'environnement et des plaintes de voisinage des éoliennes. Le pays compte ainsi les deux plus grands parcs maritimes du monde: Horns Rev à l'ouest (160 MW), et Roedsand au large de Nysted à l'est (165,6 MW). A titre de comparaison, le plus grand parc éolien français produit 19,5 MW.
        L'Allemagne détient quant à elle le plus grand nombre d'éoliennes (16.017), qui représentent 15.688 MW (septembre 2004) soit 6,2% de l'électricité consommée, selon la Fédération nationale de cette énergie (BWE). Le pays dispose aussi de la plus grande éolienne du monde (près de 180 m de haut) à Emden (côte nord). Contrairement à d'autres pays de l'Union, il existe peu d'opposition à l'éolien en Allemagne. 
        C'est également le cas en Espagne, où l'éolien représente une capacité installée de 7.600 MW avec plus de 6.200 machines fin 2004. Ainsi, en Navarre (nord), le développement éolien s'est fait dans le respect de l'environnement, selon les écologistes. Ils assurent que pas un seul parc éolien n'a été installé dans des sites où la faune ou la flore auraient pu courir un risque.
        A l'inverse, la plupart des autres pays européens, malgré des politiques volontaristes, peinent à développer l'éolien, en raison des oppositions locales --particulièrement en France, en Italie, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas-- et de freins administratifs --en Grèce, France et au Portugal notamment--. Ainsi aux Pays-Bas, "la population est favorable aux éoliennes, jusqu'à ce qu'on tente de les installer près de chez eux", explique Johanna Cuelenaere, du Centre d'information Energie Durable: "alors, ce sont les opposants qui prennent le dessus, ce qui provoque de grands retards dans l'installation des éoliennes, car les recours sont nombreux". Beaucoup auront du mal à se conformer aux directives européennes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
        L'éolien ne représente ainsi que 1% de l'énergie consommée en Grèce (une trentaine de parcs éoliens (500 MW), 0,45% des besoins en Italie éoliennes fin 2003), 0,4% de la consommation en Grande-Bretagne (649 MW) et moins de 2% des besoins aux Pays-Bas (1.600 machines et 1.070 MW produits). La France, malgré le second potentiel éolien européen derrière la Grande-Bretagne, atteint péniblement 337 MW avec 68 parcs. Certains pays ont fait le choix d'autres énergies renouvelables. En Suède, l'éolien ne représente que 0,45% de l'énergie produite en 2003, mais l'hydraulique en fournit plus de 40%. En bas de tableau, l'éolien reste quasi-inexistant dans la plupart des nouveaux pays qui ont rejoint cette année l'Union européenne.

La France en état de léthargie énergétique, Libération, 02/02/05.

        Ça tempête dans les énergies vertes. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a poussé un coup de gueule policé, hier, pour dénoncer la schizophrénie gouvernementale. La France doit atteindre les objectifs de la directive européenne, qui a fixé la part d'électricité «verte» à 21 % en 2010, mais elle ne s'en donne toujours pas les moyens, selon le syndicat.
Aujourd'hui, cette part d'énergie renouvelable ne cesse de décroître : de 18 % en 1990, elle est passée à 13,5 % en 2003. Et pour les industriels du secteur, ce n'est plus un coup de pouce qu'il faut donner, mais un violent coup de rein. «L'année 2004 devait être un point d'orgue, c'est devenu un point d'horizon.»
        Permis refusés. André Antolini a beau philosopher, il est en colère. Le président du SER fustige la dangereuse lenteur française dans le domaine de l'éolien et du photovoltaïque. «Dans l'éolien, on installe vingt fois moins de mégawatts (MW) qu'on devrait. Les permis de construire d'éoliennes sont systématiquement refusés par les préfets, nous sommes dans une situation critique.» La filière du vent a augmenté ses capacités de 133 MW en 2004. Autant dire, rien. Avec 386 MW de capacité totale installée, le pays flotte loin derrière l'Allemagne et ses 16 600 MW de puissance, l'Espagne (8 200
MW) ou l'Italie (1 125 MW). Pour atteindre les objectifs de la directive européenne, la France devrait installer 2 000 MW par an. «Il faut cesser le bricolage et lancer un grand projet de 6 000 à 7 000 MW sur trois ans», plaide André Antolini. On attend toujours les résultats des appels d'offres de 2004 sur l'éolien offshore et terrestre, et qui portent sur une capacité
totale de 1 500 MW. Pour la filière photovoltaïque, le vice-président du SER, Arnaud Mine, demande des incitations tarifaires immédiates de crainte de voir la filière mourir. Les usines françaises autrefois compétitives devront à terme délocaliser si on ne les soutient pas.
        Crédit d'impôt. Des nouvelles encourageantes dans ce tableau tout noir ? A peine. Les biocarburants décollent lentement : les capacités de production ne seront multipliées que par trois d'ici à 2007. En 2004, un appel d'offres sur des installations fonctionnant à partir de biomasse ou de biogaz, a permis de retenir 15 projets pour 230 MW. Applicable depuis le 1er janvier, un crédit d'impôt de 40 % sur le coût de l'équipement donnera, lui, un bol d'air au solaire thermique.
        Tout cela ne suffit pas à calmer les craintes du SER. Pour doper les filières renouvelables, il faut «un fort engagement de l'Etat», estime Antolini. Dans l'éolien notamment, le SER suggère de donner aux préfets des objectifs chiffrés avec des capacités annuelles de mégawatts à installer. Pour Hervé Majastre, patron d'Hydrohélix, une société qui essaie
douloureusement de monter un projet d'«éoliennes sous-marines» (Libération des 29 et 30 janvier), la France s'endort sur ses vieux lauriers. «Pendant que nous nous focalisons sur notre énergie d'après-guerre, le nucléaire ­ énergie sans avenir et non exportable ­, les autres pays investissent dans les nouvelles énergies vertes, compétitives et inépuisables. Et nous restons
à la traîne.»

par Laure NOUALHAT


Est-ce que les éoliennes peuvent tomber en panne ?

Les éoliennes sont des machines très sûres mais pas infaillibles, un trop fort vent peut entraîner la rupture du système d'hélices comme ce fut le cas au parc éolien de Burgos, le 9/12/2000. Les "croix" ont atterri à près d'un kilomètre après avoir traversé une route.

A Bouin site qui pour l’ADEME est une vitrine de l’éolien industriel, des fissures sont apparues dans le socle, en juin 2004, à tel point qu’on a du souder en urgence des équerres à la base des mats pour empêcher la chute des machines. 

 

Objections fréquentes au développement de l'énergie éolienne terrestre :

" Éoliennes : des machines à broyer les oiseaux, à dénaturer les paysages, à polluer les riverains de nuisances sonores et visuelles. Vous avez dit "Energie propre"?... "   L'Interdépartemental chasse Drome-Ardèche.

Les éoliennes défigurent le paysage ! 

L'esthétique particulière de cette nouvelle filière énergétique n'est pas toujours en adéquation avec le respect du paysage, nouvelle notion patrimoniale de mieux en mieux intégrée par la population, surtout sur des sites côtiers, là où le vent souffle le plus, en Corse comme en Bretagne.

Les éoliennes sont un désastre esthétique !

Il est certain que cet argument subjectif invoqué par des riverains amoureux de leur paysage reste le plus solide pour empêcher l'implantation de grandes éoliennes. Je tiens cependant à dire que les grandes éoliennes sont à comparer avec d'autres constructions "gratte ciel" qui sont rarement mises en cause sur cet aspect. Par exemple, les relais de télécommunications pour les téléphones portables ont fleuri un peu partout dans nos campagnes, et nous n'entendons personne s'offusquer de la dégradation du paysage qu'occasionnent ces pylônes de plus de 40 mètres de hauteur. J'ai d'autres exemples en tête : les pylônes à haute tension (au nombre de 200 000 en France), les cheminées des usines, les châteaux d'eau, les autoroutes, les zones industrielles, l'agriculture intensive et spécialisée (qui supprime le bocage)... etc. 
Pour respecter ses engagements, la France doit construire environ 7000 aérogénérateurs à l'horizon 2010, dont 20% en mer, ce qui est finalement peu. 

J'ai une proposition pour faire passer la pilule aux riverains des éoliennes. Il s'agit d'obliger les exploitants des grandes éoliennes (les municipalités et les industriels) à redistribuer une partie des bénéfices aux riverains devenus actionnaires du champ d'éoliennes (dont une loi déterminerait le rayon de nuisance) à qui ces grandes constructions gâchent le paysage. On peut tout à fait comprendre le refus de gens à qui on impose des constructions gigantesques ne leur rapportant pas un euro. En devenant propriétaire et bénéficiaire des éoliennes toute opposition risque de tomber à l'eau.  
Enfin, si les grandes éoliennes défigurent le paysage, les petites éoliennes de moins de 30 mètres de hauteur passent complètement inaperçues dans le paysage. Pour habituer les gens à ces grandes hélices, on pourrait commencer par assouplir la législation concernant l'implantation d'éoliennes domestiques. Aujourd'hui pour construire une éolienne de plus de 12 mètres de haut il faut demander un permis de construire, et donc se trouver en terrain constructible ce qui freine bien des projets de citoyens désireux de se couper du tout nucléaire d'EDF. Revoir cette législation contraignante permettrait un développement facilité des éoliennes domestiques. 

La Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France demande au gouvernement de fixer des règles de nature à concilier énergie renouvelable et protection des sites. Parmi ces mesures, il y a :
" La définition de cônes de visibilité protégés d’où seront exclues toutes implantations d’éoliennes, tant pour les paysages remarquables que pour les monuments classés et inscrits."
" Le refus de toute implantation d’éoliennes dans les sites protégés (classés et inscrits), dans les parcs naturels nationaux, et dans les propriétés du Conservatoire du littoral."

Je vous laisse imaginer l'impact "éolicide" de telles mesures et le retard que prendraient certains projets.  

Et franchement, trouvez-vous cela si moche ? Cette photo a été prise dans le sud de la France au abord d'une voie rapide. Elle montre un champ d'éolienne plutôt joli.

Ce qui est certain, c'est qu'il faut rendre hommage aux défenseurs du beau. Il faut les remercier de donner à cette appréciation esthétique personnelle toute la place qu'elle mérite, face aux problèmes négligeables posés par l'effet de serre, l'accumulation des déchets nucléaires et l'épuisement des réserves de pétrole.

Les éoliennes font du bruit ! 


Moi-même à Bouin !
Le vent fait davantage de bruit que les éoliennes.

"On dirait des moissonneuses-batteuses en plein ciel ! C'est pire qu'un marteau-piqueur !"

Pensez, au pied du pylône, cela fait autant de bruit qu'un frigo, alors, à 500 mètres, imaginez le vacarme !

Les petites éoliennes domestiques sifflent un petit peu mais sans jamais faire plus de bruit que l'agitation des arbres et de la végétation que l'on peut trouver autour de ce type de machine. Par contre les grandes éoliennes récentes ne font absolument aucun bruit. Même au pied du mât, comme on peut me voir sur la photo ci-contre, le bruit du vent couvre le bruit des pâles qui fendent l'air. Le bruit régulier occasionné ressemble au déferlement des vagues en bord de mer. Rien de bien désagréable ! A 300 mètres, on n'entend strictement rien. Ceci est d'autant plus vrai que le vent est fort, car les turbulences occasionnées autour des oreilles du promeneur empêchent toute perception d'une quelconque nuisance sonore. A l'intérieur de la maison, on ne perçoit rien.

Cependant, les éoliennes que j'ai pu entendre sont peut-être des machines récentes très silencieuses et ailleurs certains riverains peuvent être confrontées à des machines plus bruyantes. 

Si les éoliennes de première génération vibraient, sifflaient et grinçaient de façon gênante pour les riverains, les modèles fabriqués depuis une dizaine d'années émettent environ 45 dB à 300 mètres. Les améliorations sont nombreuses. Côté mécanique, les nouveaux multiplicateurs ont été dotés d'engrenages de précision silencieux quand ils n'ont pas complètement disparu sur certains modèles où le rotor est en prise directe avec un générateur adapté. Les arbres de transmission sont désormais montés sur des coussinets amortisseurs. L'utilisation de modèles numériques a ensuite permis aux ingénieurs de maîtriser l'effet amplificateur des pales : ces dernières se comportent en effet comme des membranes et peuvent retransmettre les vibrations en provenance de la nacelle ou de la tour. Enfin, les nacelles ont été capitonnées, pour étouffer les bruits aigus et médiums. Côté aérodynamique, les nouvelles pales empruntent les matériaux issus de l'aéronautique. Leurs profils ont été sans cesse redessinés, atténuant au passage le son caractéristique du souffle, provoqué par l'écoulement et le freinage du vent. Enfin, dès que le vent atteint 28 km/h, son bruit masque celui émis par les machines.

source du graphique : science et avenir - juillet 2004

N'en déplaise à l'association vent de colère qui maintient que la "nuisance sonore est insupportable jusqu'à au moins 1500 m" (citation tirée du magazine Science et Avenir de juillet 2004), cet argument me semble aujourd'hui complètement bidon.

Les éoliennes J48 de Jeumont Industrie, fonctionnelles depuis juillet 2003, sont particulièrement bruyantes.

Le cas de Plougras : un enfer pour une vingtaine de riverains.
A Goariva, sur la commune de Plougras (dans les côtes d'armor), la récente centrale éolienne fait réagir les proches riverains. Dénonçant des nuisances sonores insupportables et des travaux d'insonorisation longs et peu efficaces, ils exigent qu'une solution soit apportée rapidement.
"C'est un supplice chinois, ce sifflement continue vous coule dans les oreilles, même quand elles sont éteintes, on a l'impression que cela continue."  
"Un bruit type alarme de voiture quand les pales tournent vite."
La vingtaine de riverains concernés souffrent de "maux de tête, acouphènes, insomnies, voire dépression." Ils se demandent "si les fréquences très aiguës des éoliennes ne sont pas à l'origine de ces maux."
Pour lire l'article complet visitez : http://www.ventdecolere.org .

Sur le même sujet voici un courrier électronique reçu début décembre 2004 :

Éoliennes: les riverains se plaignent d'un bruit" très éprouvant", afp, 03/12/04.

        Quand le vent forcit, les pâles s'emballent et font un bruit "très éprouvant", vite ressenti comme une "torture quotidienne" selon certains riverains de sites éoliens qui n'hésitent pas à plier bagage en bradant leur maison. "Elles vous bouffent le cerveau", s'écrie Florence Tallec, sculpteur, qui a fini par vendre, à perte, maison et jardin de Plougras (Côtes-d'Armor), amoureusement réhabilités et aménagés depuis plus d'une dizaine d'années. "Vous passez votre temps à regarder les vents. Quand ils dépassent un certain seuil, c'est infernal. En outre, avoir des choses énormes qui tournent tout le temps devant les yeux, c'est épuisant nerveusement", ajoute-t-elle. "Je n'ai jamais connu un tel phénomène d'usure. Même pendant les 30 ans où j'ai résidé à Rennes le long de la 4 voies", poursuit Florence, qui a très mal vécu l'apparition de ce vis à vis métallique, 5 éoliennes de 70 mètres de haut dominant sa maison à 700 mètres en contrebas. 
        "A 14 tours minute, ça va. A 18 tours, bonjour les dégâts", confirme de son côté Joseph Guivarc'h, retraité dont la maison et notamment les pièces de vie donnent sur un site de 5 éoliennes d'une centaine de mètres de haut inauguré en septembre à Plouguin (Finistère). "Quand le vent souffle, ça me rappelle la tempête de 1987" (qui avait ravagé la Bretagne et occasionné de très nombreux dégâts), explique Joseph, 58 ans, qui comptait profiter de sa retraite pour observer la nature, étudier les oiseaux et travailler au jardin avec le privilège de pouvoir "entendre le silence". Un bruit obsessionnel. "Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'un camion est continuellement garé dans la cour ou encore qu'un avion passe très près du toit", ajoute-t-il, précisant que les 480 mètres le séparant du champ éolien étaient loin d'être suffisants. La nuit ? c'est encore pire, avec les bruits qui se développent, enflent, accompagnés de ces petites lumières rouges qui clignotent en haut des mâts comme sur les tours de la Défense à Paris pour prévenir les avions.
        "La campagne ne devient rien d'autre qu'un immense vrombissement, c'est stressant", rapporte Florence, ajoutant que les sons basse-fréquence émis par les éoliennes "agissaient sur le corps tout entier". Bruit saccadé, hâché, permanent, vibrant, obsessionnel... Joseph a laissé tomber le jardinage, tant il a la "grosse tête" quand il y travaille plus d'une heure. Quant à la terrasse, elle appartient au passé, lorsqu'elle accueillait transat pour la lecture et longue-vue pour observer les étoiles.
Le soleil couchant passe désormais derrière les éoliennes et projette l'ombre des pales sur les murs de la maison. Même si vous ne regardez pas à l'extérieur, "ça tourne chez vous", c'est ce qu'on appelle les effets "stroboscopiques". Y compris sur la télévision où les éoliennes perturbent la réception hertzienne sur plusieurs dizaines de kilomètres. Pressés par le CSA, les gestionnaires du parc ont affirmé qu'ils installeraient un réémetteur.

Dans la mesure ou il y a une grande disparité sur le bruit d'une éolienne à l'autre, suivant leur type et leur taux d'usure, le seul
critère significatif serait d'imposer un seuil sonore (diurne et nocturne) au-delà duquel le promoteur doit dans les 48 Heures intervenir sous peine d'amende. L'entretien doit être très suivi. Il a été plusieurs fois demandé aux promoteurs éoliens de s'engager auprès des riverains par une charte sur le bruit. Ces demandes sont restées sans réponses et cela montre que cette question du bruit n'est pas traitée avec suffisamment de sérieux.

Mais bon, dans l'ensemble, à part quelques exceptions dues davantage à la conception des éoliennes, les aérogénérateurs font très peu de bruit.   

On va mettre des éoliennes partout ! 

La France sera-t-elle submergée d'éoliennes ? Ceci est impossible pour la simple raison que l'installation d'éoliennes est bien le secteur du bâtit le plus réglementé qui soit. Les parcs doivent être limités à 12 MW de puissance installée. Cette limite correspond au fait qu'EDF ne rachète l'électricité d'origine éolienne 0.08 centimes d'euro que jusqu'à 12 MW. En installer davantage peut donc se révéler risqué financièrement. Une enquête publique avec étude d'impact environnemental et paysager est obligatoire à partir d'un projet de 2.5 MW. Désormais l'obtention d'un permis de construire éolien nécessite 4 ans et 27 avis ou autorisations administratives. Voilà qui devrait réfréner pas mal d'implantation d'éoliennes. 

Aux dernières nouvelles, j'ai entendu sur RMC (le 18 mars 2005 vers 8h15) que des députés UMP avaient voté un amendement fixant l'obligation de rachat de l'électricité d'origine éolienne par EDF à partir d'un parc de 30 MW ! Cela signifie que seuls les gros, très gros, parcs d'éoliennes seront subventionnées par EDF. Les députés ont voté cet amendement pour relancer l'implantation d'éoliennes mais je crois que cela aura l'effet inverse car les grands parcs susciteront davantage d'opposition de la part des riverains. Donc le titre de ce paragraphe est plus que jamais d'actualité, on ne va pas mettre des éoliennes partout !

Pour confirmer ce que j'ai entendu sur RMC, voici un mail que je viens juste de recevoir et qui précise cette information avec notamment le fait que les petites éoliennes seraient subventionnées :

Pour toutes les installations de taille moyenne, c'est la quasiment fin de la possibilité de revendre l'électricité produite à EDF. Soi disant pour éviter un développement anarchique ...

La commission des Affaires Économiques de l’Environnement et du Territoire de l’Assemblée Nationale a adopté le 16 mars 2005 un amendement déposé par Monsieur Serge Poignant, rapporteur du projet de loi d’orientation sur l’énergie qui, s’il était adopté définitivement, signerait l’arrêt de mort de la filière éolienne dans notre pays.
Cet amendement stipule en effet que ne peuvent bénéficier du tarif d’achat prévu pour les énergies renouvelables par la loi du 10/02/00 :
a) que les installations de puissance inférieure à 300 kW  c’est-à-dire les très très petites installations ;
b) les très grandes installations (entre 30 et 50 MW) situées dans des zones de développement définies par le Ministre en charge de l’énergie à l’issue d’un processus long, aléatoire et semé d’embûches.
Le Syndicat des Énergies Renouvelables qui réclame depuis toujours un encadrement clair et lisible au développement de l’éolien et notamment depuis 3 ans, l’institution d’un comité national de pilotage ne peut que s’insurger avec la plus grande énergie contre cette nouvelle tentative « d’assassinat » de la seule filière capable de contribuer de façon rapide et significative à l’accomplissement des engagements internationaux de la France au titre de la directive de septembre 2001 et du protocole de Kyoto. Les menaces qui pèsent sur la filière hydroélectrique au titre de la loi d’orientation sur l’eau et l’état d’abandon total dans lequel est laissée la filière photovoltaïque ne peuvent que renforcer ses inquiétudes.

Les éoliennes tuent les oiseaux migrateurs !

"Aucun problème environnemental seul n'a causé autant de consternation parmi les défenseurs de l'éolien et les environnementalistes que l'existence ou la potentialité d'impacts des fermes éoliennes sur l'avifaune." Paul Gipe, 1995

Une éolienne de 70 mètres de diamètre, qui tournerait à 19 tours minutes (vitesse courante de fonctionnement) a une vitesse en bout de pale de ...250 km/h ! A cette vitesse les volatiles imprudents ont peu de chance d'éviter la lame qui fend l'air. On comprend mieux le risque qui pèse sur l'avifaune.

Les moulins à vent ne sont pas pour autant des hachoirs à oiseaux. Les oiseaux migrateurs adaptent leur trajectoire à l'approche d'un parc éolien s'il contient des trouées. De plus, les mâts tubulaires des éoliennes installées en France empêchent les oiseaux de se percher. Les éoliennes sont ainsi moins attractives et cela réduit les risques de collision. Enfin chaque projet d'installation fait l'objet d'une étude d'impact sur la faune et la flore locales. 
La ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a mené une étude et conclu à une mortalité de 0.4 à 1.3 volatile par aérogénérateur et par an, soit bien moins que, par exemple, la circulation routière ou... les baies vitrées ! 
Aux États-Unis, la moyenne est estimée à 2.19 oiseaux par turbine et par an (OTA) pour un pays possédant un parc de plus de 15 000 turbines.
Cependant, une étude espagnol soi disant indépendante de tout milieu écologiste a montré que les éoliennes pouvaient être responsables d'une véritable hécatombe. Cette étude est en contradiction avec d'autres, où l'impact sur l'avifaune serait beaucoup plus modeste. En fait, la situation dépend du contexte local : si les éoliennes sont implantées sur des axes migratoires importants les dégâts sont plus importants, c'est évident. D'où l'importance d'une bonne connaissance des flux migratoires pour un site donné. Mais aucune généralisation n'est possible du fait notamment de l'influence de la météo. Les risques sont importants dans des conditions de mauvaise visibilité (nuit, brume, pluie).

         L'énergie éolienne, la plus grande agression pour la faune protégée de Navarre.
Une étude menée par le département de protection de l'environnement espagnol a porté sur 11 des 22 centrales éoliennes construites en Navarre. 400 éoliennes ont été étudiées de mars 2000 à mars 2001. Durant cette période, 138 oiseaux et 3 chauves-souris ont été retrouvés morts pendant les visites hebdomadaires des biologistes.
Les résultats de cette étude montrent l'incompatibilité de certaines centrales éoliennes avec le maintien de la faune ornithologique en Navarre. En appliquant la formule de Winkelman (scientifique qui a travaillé sur l'agression de l'avifaune par les éoliennes) pour faire l'estimation réelle de la mortalité réelle que les éoliennes peuvent occasionner dans chaque centrale, on arrive à des chiffres complètement fous qui me font douter du sérieux de cette méthode d'estimation. Certes le nombre d'animaux morts découvert n'est probablement pas significatif de l'impact réel de ces machines, une partie importante des cadavres peut être prélevée par des prédateurs et des charognards mais cela ne m'explique pas les chiffres suivants : "5 centrales éoliennes de Navarre seraient responsables de la mort de près de 8000 volatiles par an ! dont près de 500 rapaces (vautours essentiellement) et 750 chauves-souris !
Source : http://www.pyrenees-pirenens.com

Plus généralement les estimations de mortalité annuelle connues sont les suivantes :

Ces chiffres sont impressionnants mais la population d'oiseux migrateurs est aussi très importante. Par exemple : San Gorgonio (Californie) est une importante plaque tournante de la migration, on estime que sur l'ensemble du site, le passage annuel est de 69 000 000 d'oiseaux parmi lesquels 6800 sont tués chaque année par le parc éolien (soit 0.01%). Ce dernier comprend pas moins de 3750 turbines. L'impact est donc, en proportion, extrêmement réduit.   

Un autre problème qui pèse sur l'avifaune est la perte d'habitat. Sur certains sites favorables à l'implantation d'éoliennes, il faudra adapter la végétation à ces machines, et notamment abattre des arbres qui hébergent normalement les oiseaux. Dans le même registre le dérangement occasionné par les turbines, ou les travaux lors de la construction, peut empêcher des espèces sensibles d'accéder à une ressource potentielle ou tout simplement une zone de repos. 

La menace sur les oiseaux seraient donc bien réelle. Elle doit être prise en compte de manière à ce que les éoliennes causent le moins de dommages à l'avifaune. Un suivi post-implantation doit permettre de mesurer la mortalité des animaux, d'identifier la cause et de proposer des solutions. En cas d'hécatombe persistante, le démontage des turbines devient évident.

Un autre courrier électronique sur ce sujet :

Impact minime des éoliennes sur les oiseaux (étude), afp, 07/12/04.

        Le risque de collision des oiseaux avec les éoliennes est "minime" par rapport aux risques rencontrés avec les pylônes électriques, lignes à haute tension et tours de communication, selon une étude de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Les études européennes font état d'une moyenne de 0,4 à 1,3 oiseau tué par éolienne et par an, un chiffre très faible par rapport aux dommages causés par la circulation routière, les lignes électriques aériennes ou encore les baies vitrées, relève l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. La plupart des oiseaux évitent les éoliennes lorsque les conditions météorologiques sont normales. Mais certaines espèces sont plus vulnérables que d'autres: les rapaces et les migrateurs nocturnes (qui volent plus haut) sont plus exposés au risque de collision. La moitié des cas de collision observés concernent des rapaces, note l'étude de l'ONCFS (Impact des éoliennes sur les oiseaux). 
        La localisation des éoliennes est très importante: les sites protégés, les zones humides très fréquentées par les oiseaux, les axes migratoires importants doivent être évités impérativement. Un taux de mortalité moyen de 33 oiseaux par éolienne et par an a été constaté sur des axes migratoires importants (Toronto, 2000). Les éoliennes peuvent aussi perturber les oiseaux dans le cycle de reproduction et dans les trajets migratoires: ils dépensent de l'énergie pour éviter les sites, peuvent se détourner vers des zones plus dangereuses pour eux comme les autoroutes, les lignes ferroviaires.
        La conception des parcs éoliens permet de prévenir l'essentiel des accidents, en évitant les alignements de turbines, qui sont autant de "barrières" pour les oiseaux, ou en aménageant des "portes d'accès". Les tours en treillis sont à proscrire, car elles attirent les rapaces qui les adoptent comme tour de guet et peuvent être fauchés par les turbines.
        Les Américains procèdent depuis 1994 à des études standardisées d'impact (BACI) avec un comptage des oiseaux sur une période d'au moins un an avant l'installation des turbines. L'ONCFS recommande de standardiser en France ce type d'étude. La législation française impose pour tout projet éolien de plus de 2,5 mégawatts une étude d'impact, avec les incidences sur le paysage, la faune, la flore et l'acoustique notamment.

Les éoliennes tuent certaines chauves-souris !

Effet secondaire inattendu de l'énergie éolienne: des chauves-souris en migration dans certaines régions des États Unis ont une tendance inexpliquée à percuter les pales des éoliennes. Les chauves-souris sont pourtant essentielles pour l'équilibre de l'environnement et pour le bien des activités humaines. Ce sont des prédateurs pour les insectes nocturnes, dont beaucoup d'insectes très nuisibles pour l'agriculture et certaines espèces jouent un rôle important pour disperser le pollen et les graines.
La société internationale de protection des chauves-souris (BCI), l'association américaine de l'énergie éolienne, le département américain de la faune sauvage et des poissons (USFWS) et le laboratoire national des énergies renouvelables du département américain de l'énergie ont formé une alliance hors du commun pour comprendre comment ces chocs se produisent et comment on peut les empêcher. 

Les éoliennes font fuir le gibier !

Une étude sur ce sujet arrive aux conclusions suivantes : " On constate en effet que les animaux sauvages beaucoup plus sensibles et réceptifs (aux ultrasons) désertent définitivement les zones industrielles que sont les forêts d'aérogénérateurs ".
C'est une des raisons qui incite les fédérations de chasseurs (Tarn, Hérault) à s'élever assez vigoureusement contre les éoliennes.

L'énergie éolienne est trois fois plus chère que l'énergie nucléaire. 

Les antiéoliens dénoncent volontiers "la subvention scandaleuse (le rachat par EDF de l'électricité éolienne à 0.07 euro/kWh, alors que le kWh nucléaire coûte 0.03 euro), avec nos impôts, d'une énergie non rentable". (citation tirée du magazine Science et Avenir de juillet 2004)

Je pense que ceci est un raisonnement capitaliste... à courte vue qui oublie que le nucléaire est en France une énergie développée par l'Etat, unique actionnaire d'EDF (plus pour longtemps maintenant...), qui a investi massivement avec nos impôts dans un système de production d'électricité très concurrentiel aujourd'hui, à cause de la flambée du pétrole et du gaz. Si le nucléaire avait été géré par des sociétés privées, ces sociétés auraient été obligées, par l'intermédiaire d'un système d'assurance, de prévoir une réserve financière qui aurait rendu cette énergie beaucoup plus chère et donc beaucoup moins compétitive. Cette réserve d'argent aurait été nécessaire pour assurer la bonne gestion des déchets nucléaires et les risques d'accidents majeurs du type Tchernobyl. Aujourd'hui c'est l'Etat, c'est-à-dire nous tous, qui provisionne cette réserve d'argent, et tant mieux ! Mais peut-on être certain que le prix du kWh nucléaire restera à un si bas coût et philosophiquement ne faudrait-il pas taxer ce kWh pour favoriser aussi les économies d'énergie dans le domaine de l'électricité ? 

Cela ne me dérange pas que l'énergie éolienne soit subventionnée par l'intermédiaire d'EDF, même si je préférerai une déconnexion des deux réseaux. Ce qui me dérange c'est que les antiéoliens disent que l'éolien est trois fois plus cher que l'énergie nucléaire, car je juge que cette dernière n'est pas payée à son juste prix. Il faut arrêter de croire que l'électricité d'origine nucléaire est quasi gratuite. Le nucléaire nécessite depuis des décennies de lourdes dépenses en matière de recherche et de développement, sans que le problème des déchets qu'il engendre soit pour autant réglé. La filière des surgénérateurs est totalement à relancer pour limiter la production des futurs déchets et la filière du MOX est loin d'être satisfaisante sur le plan technique comme sur le plan économique. Et je ne parle pas du démantèlement des centrales les plus vétustes. Nous aurons encore beaucoup à dépenser dans l'avenir pour gérer le nucléaire et il faut vraiment arrêter de croire que l'énergie nucléaire est la plus compétitive financièrement. C'est le si faible prix du kWh nucléaire qui est un scandale et qui permet toute une série de gaspillages, que je ne cautionnerai jamais. Les économies d'énergie électrique sont essentielles, et ne peuvent être favorisées qu'en augmentant le prix de l'électricité, surtout dans un contexte où l'électricité aurait à remplacer l'usage du pétrole dans un domaine aussi vital que celui des transports. La compétitivité par rapport aux énergies fossiles pourrait être assurée si le corps social, autrement dit l'ensemble des citoyens, se décide à taxer lourdement le gaz, le charbon et le pétrole dans le cadre d'un plan de limitation des changements climatiques. Aujourd'hui, l'ennemi numéro un, si nous tenons à modérer le réchauffement climatique, est bien le gaz carbonique. Dans ce cadre, le nucléaire aurait au même titre que les énergies renouvelables un avantage compétitif très important. Mais cela ne serait pas une raison pour se permettre de continuer à gaspiller l'électricité.  

Comme vous l'avez certainement lu, je suis loin d'être un opposant à l'énergie nucléaire, puisque je me qualifie moi-même de nucléo-tolérant. Nous ne pouvons pas faire l'économie de cette aide technologique pour diviser par quatre (voire par huit) nos émissions de gaz à effet de serre. Les énergies renouvelables (adaptées aux sites dispersés) et l'énergie nucléaire (nécessaire à nos villes et à nos industries) peuvent être complémentaires. Mais je reconnais cependant que ce n'est pas une raison pour brader cette énergie. Le nucléaire doit être payé à sa juste valeur pour que soient privilégiées les énergies renouvelables. Le drame de notre époque est que les énergies fossiles, responsables des changements climatiques, sont pour ainsi dire gratuites, et qu'il est par conséquent difficile de les mettre en concurrence avec des énergies renouvelables ou nucléaires forcément plus chères.

Les aléas de l'éolien vont nous obliger à construire des centrales thermiques !

Pour utiliser le vent en France, dans le cadre d'une fourniture constante de l'électricité, nous devrons brûler du gaz, du pétrole et du charbon ce qui contribuera à l'accroissement de nos émissions de gaz à effet de serre.

Le taux de charge (ou de fonctionnement) des aérogénérateurs est en moyenne de 25% en France pour l'éolien terrestre. On voit ci-dessus à gauche un graphique fictif représentant le taux de charge (l'énergie fournie) d'une éolienne sur une année. Les pics représentent des périodes très venteuses. A droite, on a compressé l'énergie produite sur l'année pour mettre en évidence un taux de charge moyen de 25%.

L'énergie éolienne est en effet intermittente.  Lors des passages d'anticyclones sur l'hexagone, on a déjà observé des périodes de plus de deux semaines, l'hiver comme l'été, sans le moindre brin d'air sur toute la France et même une partie de l'Europe. Une machine tourne 25% du temps en moyenne (heures/an) et sa production, liée à la force du vent, est irrégulière. Pour obtenir de l'électricité d'une façon constante, il faut donc la coupler à une centrale thermique, ce qui a l'inconvénient majeur de contribuer énormément à l'émission de gaz à effet de serre. Le CO2 économisé par l'éolien industriel est produit au moins trois fois par le thermique servant à la réguler. 

Des détracteurs de l'éolien vont jusqu'à dire que "les économies de CO2 obtenues par l'énergie éolienne seraient disproportionnellement coûteuses". Selon certains experts allemands, "on pourrait, en modernisant une centrale à charbon, obtenir la même économie, avec 4 à 8% des coûts.
A mon avis cet argument ne tient pas car nous devons tout faire pour limiter au MAXIMUM les émissions de CO2. S'il coûte si peu cher de moderniser une centrale à charbon pour économiser 25% d'émission, faisons-le ! et vite ! Ces 25%, qui me semblent tout de même improbables, s'ajouteront au 25% de réduction d'émission liée à l'éolien. 

En France, les centrales nucléaires n'ont pour le moment aucune capacité à s'adapter aux aléas du vent pour devenir l'énergie complémentaire de l'éolien. L'éolien industriel nécessité donc un couplage avec des centrales thermiques et contribue à l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays.

J'ai appris par des salariés de la Centrale de Cordemais que toutes les centrales thermiques n'étaient pas apte à suivre les aléas du vent. Pour démarrer une tranche qui brûle du charbon, il faut 16 heures de chauffe avant que soit produit le premier MWh. Pour une tranche au fioul, il faut un délai de 8 heures ! Seul le gaz qui démarre instantanément peut suivre d'une façon précise la consommation des utilisateurs et les aléas de l'énergie éolienne.

Pour faire face à l'intermittence de l'énergie éolienne, RTE (Réseau de Transport d'Electricité) a étudié l'hypothèse d'un foisonnement de machines réparties sur toute l’étendue du territoire national : " La production peut, à n’importe quel moment, être presque nulle sur une zone étendue ; Mais le foisonnement au niveau national entre les productions de régions géographiquement très éloignées pourraient faire apparaître une puissance minimale pour l’ensemble du parc, garantie avec une assez bonne probabilité. … Par exemple, on pourra peut-être disposer de 15% de la capacité installée avec une probabilité de 90%. Une puissance minimale garantie à 100% serait probablement nulle ou très faible " Autrement dit, si on ne met pas de machines partout, on ne peut pas compter sur l’éolien. Et si on en met partout on pourra compter peut-être tout au plus sur 15% des machines avec une probabilité de 90%. Quelle gloire !

Cependant, le foisonnement des parcs éoliens en Europe, associés à d'autres sources d'énergies renouvelables (hydraulique, solaire et biomasse) et les progrès du stockage énergétique devraient grandement améliorer la situation. Par exemple, les grands parcs éoliens pourraient devenir les principaux producteurs d'hydrogène si nous arrivons à développer son usage dans la vie de tous les jours.

Les éoliennes vont pénaliser l'agriculture !

Une centrale nucléaire avec plusieurs réacteurs de 1.300 MW n'occupe que quelques hectares mais un parc avec 8 MW d'éoliennes exige 100 hectares. Mais 99% de la superficie reste utilisable pour les activités agricoles. 
Pour remplacer un seul réacteur nucléaire il faudrait 163 parcs de 100 hectares soit 16300 hectares. A comparer avec les 30000 hectares de forêt méditerranéenne brûlée en 2003, mettons la moitié de cette superficie avec des éoliennes, la preuve de l'existence de vent ayant été faite pour nettoyer le terrain. Et puis la végétation repoussera tout comme l'agriculteur peut cultiver (ou plantons des oliviers )
Dans ce domaine les viticulteurs en zone AOC sont particulièrement remontés contre les projets d'implantation d'éoliennes.

Les éoliennes ont un pouvoir d'hypnose sur les hommes et les animaux !

Le mouvement rotatif des éoliennes a inspiré l'imagination des détracteurs de cette énergie. Bien sûr aucune étude sérieuse vient corroborer cette affirmation.
Par contre, à contre jour la lumière coupée par les pales à 70-90 tours/minute ou dans la direction contraire, le reflet des pales sur le soleil provoquent un effet stroboscopique pénible à supporter pour certains sujets sensibles. Le Guide de l’Energie Éolienne produit par l’ADEME explique qu’avec une vitesse de rotation des pales de 26 tours/minutes, le mât voit passer devant lui 3x26=78 pales/minute. Il y a émission d’un bruit sourd et grave 78 fois par minute, proche du rythme cardiaque. Ce phénomène peut provoquer par résonance des troubles, nausées chez des sujets prédisposés fragiles. L’effet stroboscopique  peut entraîner des troubles épileptiques sur les enfants prédisposés. Le principe de précaution devrait imposer pour cette nuisance une distance minimale des habitations importante. L'association Vent de colère parle de "20 fois la hauteur en bout de pale". Je pense que c'est vraiment excessif, avec une telle précaution, on ne pourrait monter aucune grande éolienne à moins de 3 km de la moindre habitation. Comme mesure éolicide, on trouverait difficilement mieux !

Les éoliennes empêchent la réception des chaînes de télévision locales !

Perturbations sur les ondes hertziennes. Dans les situations les pires, et cas particulièrement défavorables, des perturbations sur la réception des postes TV analogiques peuvent être perceptibles à 3 kms . Selon le Rapport réalisé en 2002 par l'Agence Nationale des Fréquences. (extraits en fin de chapitre). Mais le plus souvent ce n'est qu'à une distance proche de l'éolienne que ses perturbations se ressentent.

Objections aux éoliennes offshore :

Les professionnels du tourisme n'en veulent pas pour des raison d'esthétisme.
Un projet d'éoliennes offshore sur le plateau de la Banche a été avorté, à 8 km au large du Pouliguen. 20 à 30 éoliennes  50 à 70 MW   cause : désastre esthétique Presse Océan du 26 septembre 2002

Il semble que les pêcheurs soient farouchement opposés aux éoliennes offshore au motif qu'ils vont perdre des zones de pêche. Or tous les pêcheurs ne sont pas gênés par les éoliennes offshore. Les pêcheurs traditionnels qui vivent correctement de la petite pêche artisanale ne voient aucun inconvénient à travailler à proximité des éoliennes. Au contraire puisque les supports éoliens constitueraient de véritables havres de paix pour les poissons qui y proliféreraient. Les pêcheurs qui en pâtiront seront ceux qui utilisent des grands filets et donc des bateaux de pêche industriels par ailleurs très gourmands en pétrole. Les éoliennes offshore sont une aubaine pour les petits pêcheurs côtiers qui vivent convenablement d'une pêche respectueuse des stocks de poissons. En empêchant la concurrence des bateaux plus gros ils pourront mieux vivre et même créer des emplois qui sont impossibles à créer dans le domaine de la pêche industrielle à cause de la diminution constante des stocks de poissons. 

Dans le Ouest France du 17 février 2004, on voit deux articles qui à mon sens sont contradictoires et illustre la schizophrénie que nous avons vis à vis de l'énergie. Des pêcheurs s'opposent aux éoliennes à l'ouest du Cotentin au motif que " Les projets face à Saint-Rémy-des-Landes interdiraient toute pêche sur une zone de 30 km², dans un secteur déjà très réglementé, notamment par les îles Anglo-Normandes." Et dans une autre rubrique du journal je lis que des scientifiques réclament un moratoire des pêches au chalut qui occasionnent des dégâts au fond des océans. En bref les pêcheurs ne veulent pas des éoliennes et la mer épuisée aurait bien besoin de davantage d'aires interdites de pêche pour régénérer les stocks de poissons. Alors éoliennes et pêcheurs sont-ils incompatible ? pas si sûr...

Récapitulons les contraintes "éolicides" qui pèsent sur les éoliennes terrestres :
- Nous vivons dans une société qui n'accepterait jamais l'intermittence de l'énergie électrique et aujourd'hui assurer la constance de la fourniture en électricité passe par les centrales thermiques à flamme qui émettent des gaz à effet de serre.
- Les amoureux des paysages déjà fortement marqués par l'action de l'homme
- Les touristes et ceux qui vivent du tourisme
- Les pêcheurs "industriels"  (uniquement pour les éoliennes offshore)
- Ceux qui ne supportent pas le bruit d'une mouche
- Les agriculteurs
- Les défenseurs des volatils en tout genre
- Les chasseurs qui craignent une disparition du gibier
- Les accros de la télévision
- Les pompiers ne peuvent intervenir avec des canadairs ce qui interdit toute construction d'éoliennes dans des zones boisées.
- Les militaires qui risquent de heurter ces machines avec leurs avions de combat

Récapitulons les avantages que l'on peut retirer de l'éolien :
- Une énergie faiblement émettrice de gaz à effet de serre à condition de ne pas utiliser des combustibles fossiles en complément. Et c'est malheureusement le cas des pays qui jusqu'ici ont fait le maximum d'effort dans ce domaine. Les danois par exemple ont la plus grande puissance installée par habitant mais restent de très gros émetteurs de gaz à effet de serre car ils sont également équipés de centrales thermiques. 
- Une meilleure répartition des devises énergétiques, davantage de personnes peuvent devenir des producteurs d'électricité et donc percevoir des bénéfices de l'exploitation du vent.
- Davantage d'emplois, quoique ces emplois bénéficient davantage aux constructeurs de ces machines (des danois et des allemands) qu'à ceux qui les entretiennent. Il faudrait créer sur notre sol une industrie de pointe que nous n'avons pas, pour nous dire que cela donnerait du travail aux français. Mais bon, qu'elles soient produites en France ou ailleurs en Europe, je vous avoue que tant que cela reste européen je m'en moque complètement. Donnons du travail à nos voisins européens si cela peut nous éclaircir l'avenir climatique.
- Il s'agit d'une énergie abordable par tous ceux qui souhaitent disposer d'une certaine autonomie énergétique. Le coût de l'électricité éolienne, de l'ordre de 7 centimes d'euro le kWh, restera faible et indépendant des fluctuations du prix des énergies fossiles et des matières premières.
- Par rapport à l'énergie solaire photovoltaïque, l'énergie éolienne est environ dix fois moins chère !
- L'éolien n'entre pas en concurrence avec l'agriculture ou l'élevage.
- Les éoliennes sont constitués de matériaux recyclables. Lorsqu'elles arrivent en fin de vie, il suffit de les démonter, et le site retrouve son aspect d'origine.

 

Conclusion

La conclusion de cette page va finalement vous surprendre autant qu'elle m'a surpris. Le développement de l'éolien industriel (les champs de grandes éoliennes) est un pur gaspillage dans notre France fortement nucléarisée. 
Pour l'écologiste convaincu que je suis, l'énergie éolienne paraît au premier abord magique et  vertueuse. Elle doit être développée. On a toujours de bons arguments pour répondre aux détracteurs de ces grandes et belles machines 
Pourtant il s'agit d'une énergie intermittente, et pas qu'un peu. Les éoliennes ne tournent à pleine puissance que 2000 heures dans une année qui en compte 8760. La société dans laquelle nous vivons est incapable de se satisfaire d'une énergie qui nous serait fournie un quart du temps. Nous avons développé des besoins nécessitant une constance de l'énergie avec des pics de consommation parfaitement indépendants des énergies renouvelables. Nous voulons allumer la lumière quand nous le voulons, tous en même temps, et pas uniquement lorsque les éoliennes tournent. Accepterions-nous que nos villes soient éclairées uniquement lorsqu'il y aurait du vent ? Nous allons travailler à l'usine ou au bureau selon des horaires établis à l'avance. Ces horaires où nous avons besoin d'électricité sont totalement détachés des périodes venteuses. Si nous étions moins exigeants sur les délais de livraison des choses que nous devons fabriquer, nous pourrions peut être nous accommoder de cette intermittence de l'énergie éolienne. Mais arrêtons de rêver, cette société calée sur le rythme des astres n'est pas pour demain. 
Il y a donc une inadéquation entre l'intermittence de la production d'électricité éolienne et la constance de notre consommation d'électricité. Comme la constance de notre consommation ne risque pas de changer, il faut trouver des énergies complémentaires faiblement émettrices de gaz à effet de serre. 
L'association énergie éolienne et énergie fossile est catastrophique d'un point de vue des émissions de gaz carbonique, puisque nous serions obligés de brûler du charbon, du pétrole ou du gaz les trois quarts du temps. De ce point de vue des pays à forte connotation écologique comme le Danemark, l'Allemagne et l'Espagne ont pourtant des émissions de gaz à effet de serre pas du tout écologiques. Il faut bien le dire, notre France nucléarisée reste un EXEMPLE par rapport au défi climatique !
Les énergies éoliennes et nucléaires ne sont pas complémentaires parce que les centrales nucléaires ont une inertie de fonctionnement qui les rend incapables de démarrer ou de s'arrêter à la demande au gré des sautes de vent. Les centrales nucléaires n'aiment pas les pics de production, elles sont adaptées à une consommation de base et de masse. Brancher des éoliennes sur un réseau alimenté par de tels monstres est un pur gaspillage. Les éoliennes ont une chance sur vingt de faire réellement face à un pic de consommation qui justifierait l'appellation "énergie d'appoint". En France ces pics de consommation sont couverts par les barrages hydrauliques et par quelques centrales thermiques assez polluantes. Y ajouter des éoliennes est tout simplement inutile, sauf pour donner bonne conscience à une partie de la population bercée par les milieux les plus hostiles au nucléaire. Mais il faut bien comprendre que si les éoliennes produisent de l'énergie lorsque le vent le veut bien, les centrales nucléaires en produisent en permanence et sont dimensionnées pour faire face, la plupart du temps, aux pics de consommation. En conséquence des éoliennes qui tourneraient la nuit, là où nous consommons le moins de courant, ne permettraient en aucun cas d'économiser du combustible nucléaire et des émissions de gaz à effet de serre. Le gaspillage aurait déjà été fait en construisant l'éolienne !
Les promoteurs de cette énergie propre semblent donc prisonnier du nucléaire et surtout prisonnier de la constance de notre consommation d'énergie qui est une caractéristique fondamentale de notre mode de vie. Les énergies intermittentes comme l'éolien ne nous sont d'aucune utilité lorsqu'elles sont branchées sur un réseau alimenté en permanence par des sources d'énergie aussi constante que les centrales nucléaires.
Comment sortir du nucléaire alors ? La question peut sembler incongrue de la part d'un nucléo-tolérant, mais c'est que je ne suis pas un pro-nucléaire ou un intégriste du tout nucléaire. Mon idéal serait d'aller vers une société totalement liée aux énergies renouvelables. Nous avons deux possibilités : soit nous nous adaptons à l'intermittence de l'énergie en adoptant par exemple des horaires de travail variables, soit nous adoptons les meilleurs solutions complémentaires et non émettrices de gaz à effet de serre pour maintenir la constance de la production énergétique. Quelles sont alors ces solutions ?

Finalement, l'énergie éolienne a-t-elle de l'avenir ?
L'éolien industriel a peu de chance d'avoir un grand avenir dans des pays incapables de s'adapter à l'intermittence de l'énergie. Les seules énergies utilisables en complément et dans les bons ordres de grandeur sont les énergies fossiles et la biomasse quand cela est possible. Les grandes éoliennes pourraient servir à produire de l'hydrogène (avec un rendement faible), mais il faut que la société est réussi à développer son usage, ce qui est loin d'être gagné. 

Mais si l'avenir de l'éolien industriel semble compromis, il n'en n'est pas de même pour l'éolien domestique. Dans des sites isolés ou chez des particuliers désireux de devenir autonomes en énergie. Un compromis est possible à petite échelle entre le solaire, l'éolien, la biomasse et des formes de stockage chimique ou mécanique de l'électricité. Cette autonomie énergétique domestique devrait être salutaire pour limiter le gaspillage actuel. Plus les habitants des campagnes, seront complètement autonomes des grands réseaux de distribution d'électricité et moins nous aurons besoin de centrales nucléaires. 

A ce propos les attitudes militantes et autonomes de la famille Dubourg et de la famille Baronnet sont absolument exemplaires.

A grande échelle, pour alimenter les villes et les industries, l'énergie hydrolienne, la géothermie et les surgénérateurs nucléaires représentent des solutions plus réalistes qui tiennent compte davantage de notre avenir climatique.
Seules les avancées dans le domaine de l'utilisation de l'hydrogène pourraient assurer un avenir aux grandes fermes éoliennes.

Pour finir sur l'éolien, je pense que cette énergie doit être liée à des stocks. Je ne pense pas en premier lieu aux batteries permettant de stocker l'électricité. Je pense plutôt aux stocks de froid et au stocks d'eau potable. Songez en effet que l'eau qui coule dans votre robinet provient d'un château d'eau dans lequel l'eau a été amené par des pompes électriques, actuellement branchées sur le nucléaire. L'eau est une ressource vitale qui mérite la plus grande sûreté, ce qui n'est possible qu'avec une multitude de source d'énergie. L'éolien serait parfaitement adapté. Une éolienne par château d'eau, est-ce que cela vous génêrait ?

Eric Souffleux

Retour à la page d'introduction du site generationsfutures.net

Dernière mise à jour : 29 janvier 2006
Cliquez ici pour contacter l'auteur du site, Eric Souffleux.

Retour à la page précédente