Le diesel à 3 euros en 2010 !

La bulle énergétique : son éclatement signera le déclin de notre monde moderne.

Ne pas s'y préparer pourrait s'avérer extrêmement dangereux.

        Une petite comparaison pour commencer : Le pétrole est comme un arbre dont les fruits ne se renouvellent pas. Au début, on cueille les fruits qui sont directement à portée de main. Petit à petit, on doit monter dans les branches, il faut s'équiper pour pouvoir récupérer plus de fruits car la demande augmente. Le prix de revente s'en ressent et augmente à cause des tensions du marché. Approche le moment où les seuls fruits qui restent au sommet de l'arbre sont tellement hauts et tellement verts, qu'il devient hors de prix d'aller les cueillir, alors qu'ils sont de moins en moins comestibles.

        Depuis quelques mois, je m'intéresse beaucoup au phénomène de la bulle immobilière à travers le site de JM Pouré ( http://www.bulle-immobiliere.org  ) et j'en ai rendu compte sur mon site à travers cette page : la bulle immobilière d'Olduvai. Ce phénomène m'a ouvert les yeux sur de nouveaux concepts qu'il me semble important d'exposer maintenant.

        La bulle énergétique est un monde imaginaire, un rêve, où la croissance de notre consommation de pétrole, de gaz, de charbon, d'uranium et d'énergies renouvelables est permise à l'infini grâce aux progrès de la technique, sans qu'à aucun moment on se pose la question des déséquilibres écologiques que cela entraîne, et aussi tout simplement la question de l'état de nos réserves pour tenir à une telle cadence.

        De même que nous sommes dans une bulle immobilière, nous vivons aussi dans une véritable bulle énergétique. Notre croyance collective dans cette bulle et dans ses corollaire : la sainte croissance et la sainte science, nous aveugle et il est difficile aujourd'hui de parler d'une autre perspective au risque de passer pour un "doux rêveur" ou pire d'un membre d'une "secte" à visée eschatologique. Au bout d'un moment, lutter contre cette bulle devient épuisant et personnellement, cela m'épuise... Je me dis parfois : "Restez donc dans votre bulle ! Vous verrez les dégâts quand elle aura éclaté."

        La bulle énergétique est entretenue collectivement car elle arrange tout le monde. Il s'agit d'un rêve dont nous sommes tous toxico-dépendants. Ce rêve est possible grâce à la contraction de dettes auprès des organismes financiers. Dans une bulle, nous vivons donc majoritairement au-dessus de nos moyens, et accessoirement au-dessus des moyens de la nature. Et paradoxalement, plus nous avons de dettes, plus nous sommes enclin à en contracter d'autres, ce que les organismes créditeurs ne peuvent refuser par peur de tout perdre. Les créditeurs deviennent ainsi dépendants des débiteurs, ce qui semble quelque chose de contraire à la morale. Il est très difficile de faire dégonfler une bulle, cela exige trop de sacrifices que nos démocraties semblent incapables d'assumer. Le devenir d'une bulle est son éclatement. Plus la bulle gonfle, plus l'explosion finale sera violente. Ce qui est difficile, c'est qu'on ne peut être sur d'une bulle que lorsqu'elle a éclatée, auquel cas il est déjà trop tard. Le phénomène de la bulle est donc un phénomène difficile à enrayer à moins qu'une conscience populaire réagisse courageusement pour préparer une décroissance volontaire. L'histoire nous a malheureusement montré que l'éclatement de bulle n'a mené qu'à des périodes troubles marquées par la violence et la misère. 

        La chute de l'Empire romain est largement due à l'éclatement d'une bulle énergétique. Le résultat en a été une période de trouble et de régression de l'humanité qui dura plus de 1000 ans et que l'on appelle aujourd'hui le Moyen Âge. Ce qui nous attend avec la bulle pétrolière et gazière pourrait bien être dix fois pire. Pour jeter un oeil sur ce qui nous attend probablement dans trente ans, visitez cette page : Le monde de Simon du Fleuve.

        La bulle énergétique actuelle est entretenue par des acteurs ou agents de la bulle. Des agents qui n'ont aucun intérêt à ce que notre consommation d'énergie baisse.

• Les premiers agents que je cite sont les lobbies industriels. Il y a dans ce groupe les compagnies pétrolières et gazières, les grands producteurs d'électricité, les industriels du secteur de l'automobile, de l'agriculture, de la chimie, de l'aviation et du tourisme... etc. Pour faire des bénéfices et ainsi récompenser les actionnaires (souvent des retraités), il faut que ces lobbies fassent des bénéfices et ceux-ci ne sont possibles que dans un marché en croissance.
• Les seconds agents de la bulle sont les lobbies scientifiques qui soutiennent la croissance de la consommation d'énergie en la justifiant car ils ont des super solutions alternatives à l'épuisement des ressources. Mais, problème, ces alternatives tardent à pénétrer sur le marché et il nous est maintenant permis d'en douter. L'objectif des lobbies scientifiques est d'accaparer tant qu'il en est encore temps le maximum de crédits de recherche, non pas tant pour faire des recherches, mais surtout pour pouvoir consommer. L'alternative serait la voie de la simplicité volontaire, celle qui se passe de progrès scientifiques ou techniques et qui se base principalement sur les progrès spirituels d'une population qui aurait choisi d'être protectrice de la nature.
• Les troisièmes agents de la bulle sont les lobbies politiques qui n'envisagent que la croissance pour résoudre les problèmes sociétaux qui se posent à nous. Ils n'envisagent que de fournir au peuple du pain (avec toujours plus de choses entre les tartines) et des jeux (télévisés notamment) pour se maintenir. Les lobbies politiques s'engagent rarement sur le terrain de la morale ou sur la sobriété et la sagesse. Ils préfèrent rester dans la démagogie propre à leurs camps et leur point commun à tous, c'est la croissance, c'est la bulle de la croissance. Alors que nous habitons une seule planète aux ressources limitées.
• Les quatrièmes agents de la bulle sont les médias car ils véhiculent avec la publicité les mythes de la bulle énergétique. On pourrait penser que les médias pourraient nous aider à percevoir la réalité, mais comme ils sont dépendants de la publicité, ils sont pieds et mains liés aux lobbies industriels. Les médias semblent se réveiller amnésiques chaque matin, tant et si bien qu'ils commentent l'actualité en n'établissant aucune relation avec le passé et en ne sachant pas hiérarchiser les évènements par rapport à des échéances plus lointaines. Avec une telle attitude, il est très difficile de prendre du recul, de construire une pensée politique stable et argumentée. J'ai l'impression que nous sommes tous les jours dans l'urgence et que comme notre maison brûle, nous sommes incapables de nous projeter dans l'avenir pour en imaginer une autre.
• Le dernier acteur de la bulle, c'est nous ! les mougeons (terme issu de la contraction de mouton et de pigeon). Notre cerveau est tellement passé au mixeur par l'abrutissoir (la télévision, et aussi la radio) que notre vie est une quête vers l'accomplissement du rêve télévisuel. Il faut gagner du temps partout, au travail (les 35 heures), dans ses déplacements (avec les chars d'assaut rapides), dans ses repas (grâce à l'industrie agro-alimentaire) et au final c'est pour perdre son temps à buller passivement devant l'abrutissoir et la publicité qu'il véhicule. Nous nous laissons enfermer dans ces rôles d'exploités et d'exploiteurs, de consommateurs et de cons tout court. Tant que l'essentiel de notre vie se borne à assouvir notre rêve télévisuel, nous sommes contents. Le comportement des mougeons est semblable au comportement des grenouilles qu'on veut cuire. Si on met les grenouilles dans de l'eau bouillante, elles réagissent, se rebellent. Mais si on dépose les grenouilles dans de l'eau froide, que l'on chauffe l'eau progressivement, les grenouilles se laissent endormir par la chaleur graduelle et elles finissent par cuire sans jamais réagir. 

        Venons-en aux fameux mythes ! Une bulle est un monde imaginaire entretenu par des mythes. Pour la bulle énergétique, je cite : 

• On trouve toujours de nouveaux gisements de pétrole (c'est vrai mais aujourd'hui en 2005, on consomme quatre à cinq fois plus de pétrole qu'on en découvre, donc on est pas loin du fond du réservoir.), 
• Il y a le gaz naturel (Certes mais le gaz est aussi une énergie fossile et le pic de production suivra de 10 à 20 ans celui du pétrole, c'est donc une fuite en avant où nous reportons notre responsabilité de sortir de la bulle sur nos enfants), 
• Il y a le pétrole non conventionnel (Oui, mais il est extrêmement coûteux en énergie (pour obtenir 1 baril de pétrole, il faudra en brûler plus d'un autre) et donc très polluant.),
• Les bio-carburants vont nous sauver, faisons bosser nos paysans... (Le hic c'est qu'il faudrait couvrir en France 30 à 40 % de nos terres cultivables pour fournir seulement 10 % du carburant automobile que nous consommons annuellement. Bilan : Manger ou se déplacer, à vous de décider ! Et en plus, la solution n'est pas viable car il faut brûler du pétrole ou du gaz pour produire des engrais et des pesticides nécessaires à la production des bio-carburants.)
• L'hydrogène ! (Trop cher à utiliser à cause des métaux précieux que réclament les piles à combustible, il faut en outre le produire à partir d'une autre source d'énergie (le nucléaire serait le plus adapter mais souhaitons-nous multiplier par deux ou trois notre parc de centrales nucléaires ?) et enfin le stockage de l'hydrogène est problématique, il y a des fuites permanentes de ce gaz qui traverse les métaux.).
• Le moteur à eau dont les brevets ont été rachetés par les compagnies pétrolières et certaines firmes automobiles. Pensez donc que nous aurions sous la main le mouvement perpétuel ? Il faut être sérieux et pour avoir vu de mes propres yeux des montages de moteurs dopés à l'eau, je peux vous assurer qu'il n'y a rien de miraculeux. Dans le meilleur des cas, la combustion est améliorée et il semble y avoir moins de rejets de particules non brûlées. On constate parfois une baisse de la consommation de carburant de l'ordre de 20 à 30% (avec parfois une baisse de puissance équivalente) mais la dépendance vis-à-vis des carburants fossiles reste extrême. Vous ne verrez jamais un moteur fonctionner qu'à l'eau. Si tel était le cas, le pouvoir de son inventeur serait tel qu'il serait à la tête d'un empire industriel capable de balayer tous les autres. La légende populaire qui entretient le moteur à eau est bel et bien un mythe de la bulle énergétique. Un mythe qui nous permet de ne pas remettre en cause l'organisation de notre monde et de sa boulimie énergétique. Ce mythe est probablement le plus dangereux car il nous incite à l'inaction et reporte notre responsabilité sur celle des gouvernements ou des industriels.
• Le mythe des taxes faciles. Je suis certain que vous avez déjà entendu ce genre d'argument. Sans le pétrole, l'état ne pourrait pas taxer le peuple. Si le peuple roulait au colza, au solaire ou mieux à l'eau de pluie, cela serait la ruine de l'état car on ne pourra jamais taxer le soleil ou l'eau tellement ces ressources sont abondantes. Le pétrole serait avant tout une manne fiscale. Ce raisonnement ne tient pas pour plusieurs raisons. D'abord, les taxes sur le pétrole rapportent moins de 10% des recettes fiscales derrières l'impôt sur les sociétés (16%), l'impôt sur les revenus (17%) et la TVA (plus de 50% des recettes). S'il n'y avait pas de pétrole il serait facile de transférer ces recettes sur les autres impôts. On verrait peut être le retour de la vignette automobile. Ensuite, l'état, c'est nous ! Et nous sommes bien contents de pouvoir rouler sur des routes entretenues, d'envoyer nos chers bambins dans des écoles correctes, de disposer de bons hôpitaux ou tout simplement de vivre dans un pays à peu près sûr avec une police et une armée suffisante. Les taxes sont donc nécessaires et compte tenu de la pollution qu'engendre la combustion du pétrole, il me semble logique que le pétrole soit plus taxé que les autres produits en vente. Enfin il me semble qu'il faut également comparer les taxes qui touchent les carburants et les taxes (En fait, on parle de charges.) qui pèsent sur les salaires. Les gens devraient davantage s'insurger contre les taxes qui pèsent sur leurs emplois que contre les taxes qui pèsent sur l'énergie des machines. Car du fait que l'énergie soit finalement peu taxée, les machines peuvent facilement remplacer des salariés actuellement très taxés. La concurrence est déloyale et je ne vois jamais les syndicats manifester pour réclamer une taxation importante de l'énergie profitant aux salariés et petits artisans.

        Tous ces mythes sont abondamment véhiculés par les acteurs de la bulle énergétique. Qui visent-ils au final ? Ils visent les mougeons (terme issu de la contraction de mouton et de pigeon). Les mougeons, c'est nous ! En fait on est pris pour du bétail par une série d'acteurs que j'appelle désormais non sans humour "les éleveurs".
        Un des objectifs des éleveurs : nous vendre des voitures censées durées 10 ans alors que nous ne pourrons plus mettre de carburant dans nos réservoirs dans seulement quelques dizaines de mois (100 dollars le baril pour l'hiver 2005-2006 ou l'hiver suivant ? et ensuite l'escalade vers les 600 dollars ? ). La Prius est l'exemple typique d'une voiture que les industriels veulent nous vendre avec la complicité des politiques et des médias sous l'étiquette "voiture propre". Cette voiture n'est pourtant pas à la hauteur des enjeux. De grâce, n'investissez plus dans les délires de l'industrie automobile ! Si vraiment, vous ne pouvez plus vous passer de voiture, reportez votre achat automobile sur une voiture d'occasion simple et rustique des années 1990, vous regretterez d'autant moins votre achat lorsque vous devrez vous en séparer pour cause de pétrole trop cher. C'est incroyable de voir comment chaque partie tient son rôle. Les pires sont les journalistes. Ils tiennent toujours le bon rôle alors qu'ils sont les plus grands coupables d'inaction dans cette période critique qu'est le déclin de la production pétrolière.

        Cet éditorial est destiné à répondre à une question : Est-il encore judicieux d'investir aujourd'hui dans une automobile neuve, si la demande en véhicules à moteur à explosion est destinée à disparaître dans quelques dizaines de... mois !? Simplement parce que le prix du pétrole empêchera tout le monde de rouler avec comme nous le faisons maintenant. Je vais donc essayer de vous démontrer que d'ici quelques années, les voitures essences, diesels et aussi GPL seront invendables, et iront directement à la casse. Toutes les personnes qui s'achètent des voitures neuves de type "hybride" en croyant faire un calcul malin se mettent le doigt dans l'oeil s'ils comptent vendre dans quelques années leur voiture sur le marché de l'occasion. Les voitures n'auront plus aucune valeur. 

Je vais commencer par vous montrer l'évolution du prix du baril depuis 1860 à 2003.

        Ce graphique est issu du site de BP. Il montre l'évolution du prix du baril en dollars de l'époque et aussi en dollars d'aujourd'hui. On voit que le prix du pétrole n'a connu aucune variation notable dans toute la période qui suivit la seconde guerre mondiale et jusqu'en 1973.  Deux crises majeurs en 1973 et en 1979 expliquent les pics récents que l'on peut voir sur les courbes. On voit qu'en dollars actuels, le prix du baril a déjà été beaucoup plus cher qu'aujourd'hui. En 1979, le baril coûtait 80 dollars. Aujourd'hui il est encore en dessous des 70 dollars. Donc la période difficile est bien devant nous et on ne peut pas exclure que la flambée se poursuive d'autant plus que nous consommons exactement ce que nous produisons. 

Commençons par analyser l'évolution du prix du baril sur les deux dernières années.

        Comme vous pouvez le voir, il y a une certaine tendance. Cette tendance n'est plus comme en 1973 ou 1979 due à une conjoncture politique particulière. Non ! Ici il s'agit bien d'une conjoncture structurelle où la demande est devenue supérieure à l'offre. Deux phénomènes se conjuguent aujourd'hui. D'une part la demande augmente avec les besoins de la Chine et l'ensemble de l'économie mondiale qui cherche à rester sur la pente de la croissance quantitative. D'autre part l'offre pourrait commencer à diminuer simplement parce que le pétrole qui commence à arriver sur le marché n'est plus de la meilleure qualité. Par exemple on observe un problème avec l'essence aux USA. Les américains ont besoin de plus en plus de types d'essences et les raffineries ne sont pas équipées pour faire face à une telle demande. Si on ajoute à cela l'Iran qui souhaite se doter de l'arme nucléaire, le conflit irakien qui devient le bourbier irakien et les différentes tensions qui peuvent exister autour du pétrole, il ne faut pas s'étonner que le prix du brut s'envole.

Quel pourrait être l'impact de la flambée du baril de pétrole sur le prix du gasoil à la pompe ?

* Baril à $60   --> prix: 1€
* Baril à $100 --> prix: 1.24€
* Baril à $125 --> prix: 1.39€
* Baril à $200 --> prix: 1.87€
* Baril à $400 --> prix: 3.14€

On voit bien que les taxes qui pèsent sur le carburant jouent le rôle d'un amortisseur. Lorsque le prix du baril double, le prix à la pompe n'augmente que de 40%.  

Maintenant, à quelles échéances ces prix sont-ils prévisibles ?
Une petite extrapolation nous l'indique:

        Les $100 le baril seront atteints autour d'Octobre 2006, les $125 autour d'Avril 2007. La courbe indique un doublement du prix, dans le meilleur des cas, tous les 2 ans. Les $200 sont prévus pour 2008. Les $400 pour 2010. Autrement dit, dans le meilleur des cas, vous pouvez espérer de payer votre litre de diesel 3.14€ en 2010. Pour ceux qui se plaignent que la TIPP soit taxée, sans cette taxation, le prix du diesel serait de 3.05€. Soit pas vraiment de gain miraculeux pour le consommateur, à ce prix là... Mais surtout, même en admettant une croissance de 3% des salaires par an en France (ici aussi, vous noterez une approximation en faveur du consommateur), une grande partie de la population ne pourra plus se permettre de faire des pleins en 2010.

        Bref, tout cela pour dire que nous fonçons dans un mur les yeux fermés vers un mur, que les pétroliers seront les derniers à nous en avertir mais que les chiffres sont là pour le démontrer. Qui sont les plus irresponsables, dans le silence? Les constructeurs qui continuent à sortir des véhicules qui iront pourrir les décharges avant d'être dépassés? Les pétroliers qui suceront le pétrole jusqu'à ce que plus personne ne puisse se l'offrir? Les gouvernements qui se taisent pour éviter la panique, car aucune énergie alternative n'est encore disponible à grande échelle?

        Et vous, roulerez vous toujours en 2010 à 3€ le litre de diesel, ou aurez vous revendu votre moteur à explosion bien avant?

Eric Souffleux, 11 septembre 2005