Le jargon des énergies fossiles

L’industrie du pétrole est encombrée par son jargon et c’est peut-être pour cela qu’il est si difficile pour une personne ordinaire d’y comprendre quelque chose. Puisque les compagnies pétrolières veulent garder le silence sur la déplétion du pétrole (vraisemblablement pour ne pas affecter le cours de leurs actions), elles sont probablement heureuses d’utiliser ce genre d’expressions. Ci-dessous quelques définitions dont vous aurez besoin.

Énergies fossiles :
Elles se sont formées avec la décomposition de végétaux et d'algues il y a des millions d'années. Elles comprennent le charbon, le pétrole et le gaz. On les qualifie de fossile car elles sont emprisonnées dans la roche.

Déplétion :
Dépréciation d'un gisement de pétrole résultant de son exploitation.

Pétrole :
Vous pensez peut-être qu’un terme aussi simple que pétrole serait suffisamment clair. Malheureusement non. Le pétrole brut est l’une des formes d’une substance connue sous le nom d’hydrocarbure et faisant partie des « énergies fossiles ». L’autre hydrocarbure est le gaz naturel. Le charbon n’est généralement pas considéré comme hydrocarbure. Le pétrole lui-même existe sous diverses formes de consistances, allant de liquide à une forme pratiquement solide. On a des centaines de variétés de pétrole brut dans le monde, cela va du pétrole lourd type asphalte aux pétroles plus légers d'où on extrait l'essence et les produits raffinés à haute valeur ajoutée. 

Pétrole Conventionnel :
Le pétrole conventionnel est généralement défini comme pétrole produit par des moyens de récupération primaires ou secondaires. Ces méthodes d’extraction sont la pression interne du gisement, le pompage, l'injection d'un liquide, et la pression de l’eau et/ou du gaz naturel. Cela représente environ 95% de toute la production de pétrole.

Pétroles Non-conventionnels :
Les autres pétroles, représentant 5% de la production, sont extrait par des méthodes de récupération élaborées, sont des huiles lourdes et sables bitumineux. Comptent également comme pétrole non-conventionnels les pétroles exploités en régions polaires et en eaux profondes.

Unités de Mesure :
Même les unités de mesure du pétrole prêtent à confusion. L’unité de mesure la plus commune est le baril, qui fait 159 litres. Parce que le pétrole est utilisé en si grandes quantités, il peut donc être mesuré en termes tels que « million de barils », « milliers de millions de barils » et « milliards de barils ». Pour pousser la confusion encore plus loin, il est parfois mesuré en tonnes (et « milliers de tonnes », « millions de tonnes », etc.) Une tonne de pétrole est égale à 7,33 barils.

Un giga baril vaut mille millions de barils. Si cela semble une unité de mesure extrême, considérez que la consommation journalière en 2000 était d'environ 76 millions de barils, ce qui représente 139'000 litres par seconde (imaginez environ 1'000 baignoires moyennes remplies chaque seconde, ou une demi piscine de 25 m de long ! ). La consommation annuelle est d'environ 27 mille millions de barils. Il est plus facile de parler de 27 giga barils (ou milliards de barils) et c'est l'unité de mesure que j'utilise en général sur ce site.

Wildcats :
Un puits d'exploration (spéculatif) foré dans une région qui n'est pas connue comme étant productive. Un nombre de forages d'exploration en augmentation indique clairement que le pétrole est plus difficile à découvrir, spécialement lorsque ces puits sont secs.

Producteurs d'Appoint :
Généralement un « producteur d'appoint » est un pays qui extrait plus de pétrole qu'il n'en consomme. Ce terme fait référence en particulier aux cinq pays du Moyen Orient – Arabie Saoudite, Koweït, Iran, Irak et Emirats Arabes Unis – dont les énormes réserves et la faible consommation leur font jouer un rôle clé dans la saga de la déplétion du pétrole.

OPEP :
Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole. Son rôle d'après son site Internet : Les onze pays membres sont tous des pays en développement, dont les économies sont basées sur les revenus de l'exportation de pétrole. L'une des missions prioritaire de l'OPEP est de maintenir un prix du pétrole stable et qui soit équitable pour les producteurs et consommateurs de pétrole. Actuellement, L'OPEP est constituée des pays suivants: Algérie, Indonésie, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria, Qatar, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, et Venezuela.

Optimistes et Pessimistes :
Les deux penchants du débat de la déplétion du pétrole. Les optimistes sont ceux (principalement l'industrie pétrolière et les gouvernements) qui croient que la fourniture abondante de pétrole suffira largement pour le 21ème siècle. Les pessimistes sont généralement des géologues indépendants ou retraités ou ayant quitté l'industrie pétrolière et qui croient que la production de pétrole atteindra un pic et déclinera d'ici une décennie ou deux (devinez de quel côté je me place)

Le Ratio Réserve/Production (R/P) :
Si les réserves restantes à la fin de chaque année sont divisées par la production de ladite année, le résultat donne le nombre d'années de production restantes si l'exploitation continue au même rythme. (définition de BP)

Courbes d'Écrémage :
La courbe de l'écrémage représente les découvertes cumulées par rapport au nombre cumulé de puits d'exploration. (Jean Laherrère)
Fondamentalement, il s'agit d'une méthode pour estimer la taille d'un gisement en fonction des découvertes. C'est une méthode qui donne généralement les estimations les plus précises.

Production :
La production représente la quantité de pétrole extraite d'un champ ou d'un pays. Dans bien des cas, la production est à son maximum - le champ est « pompé » aussi vite que possible. Mais certains pays, comme l'Arabie Saoudite et les autres pays de l'OPEP ont des surcapacités et réduisent leur production pour maintenir des prix élevés.
Les chiffres de production cumulée sont vraiment précis depuis que les compagnies pétrolières utilisent des compteurs sur leurs puits. Toutes les erreurs, telles que le pétrole koweïtien brûlé par l'Irak en 1991 et non reporté dans les statistiques, sont facilement corrigées.

Le cycle de l'offre :
C'est le temps qu'il faut pour chercher des gisements, commencer l'extraction, développer la capacité de transport et de raffinage du pétrole. Le cycle de l'offre dure entre 5 et 7 ans. 
Le problème est qu'en face le cycle de la demande est beaucoup plus court et on peut assister à une situation exceptionnellement tendue entre l'offre et la demande si la croissance de l'offre est plus importante que la croissance de la demande.

Consommation :
La consommation, ou demande de pétrole, est nettement en augmentation. En général, la consommation augmente en parallèle avec la population, et aussi lorsque les pays en développement progressent. Les récessions et autres contraintes économiques réduisent la consommation.

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Dernière mise à jour : 6 février 2006
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