Ma première intervention orale sur le thème de l'écologie
Le samedi 21 juin 2003, j’ai pu rencontrer des membres de l’organisation Soka Gakkai. Il s’agit d’une organisation bouddhiste qui oeuvre pour la paix dans le monde et dont l’action principale est fondée sur le dialogue. Cette rencontre a eu lieu chez Sandrine et Gilles Bourdaud, 21 rue du Mozambique à Saint Herblain. Elle a démarré à 18h00 et nous nous sommes séparés vers 20h30. Nous étions en petit comité : 7 personnes.
Le thème de cette rencontre était le développement durable d’un point de vue énergétique et climatique. J’intervenais pour présenter mes idées sur le sujet.
Pour commencer, nous avons visionné un film sous-titré en
français de 20 minutes qui nous montrait que localement les gens de part le
monde pouvaient trouver des solutions et agir face à ces problèmes d’écologie.
On y voyait notamment un village indien qui a résolu ses
problèmes de sécheresse en stockant l’eau de pluie. L’Inde est en effet un
pays aride qui n’est arrosé que par les moussons. La pression des hommes a
réduit la surface forestière, ce qui favorise l’écoulement de l’eau. L’eau
ne pénètre pas dans le sous-sol pour alimenter la nappe phréatique et au bout
d’un certain nombre d’années les puits du village s’assèchent. L’absence d’eau
est cruellement ressentie par les villageois qui manquent de nourriture faute d’irrigation.
Un village décida de construire un barrage pour récupérer l’eau des
moussons qui dévalait les collines environnantes. Ce concept marcha très bien,
et en seulement deux ans la situation alimentaire des villageois changea du tout
au tout. Aujourd’hui, en plus d’exporter des fruits et légumes qui poussent
à merveille, ce village exporte l’idée qu’il est possible de stocker l’eau
des moussons. Beaucoup de villages indiens suivent son exemple et la situation s’améliore
pour de nombreux indiens.
Un autre reportage nous montrait une femme africaine qui
initia il y a 25 ans la plantation d’arbres par les femmes. En effet comme en
Inde, la pression humaine conduit au saccage des forêts en particulier à cause
du besoin de bois de chauffage. Les conséquences sur l’écosystème sont
désastreuses : le gibier disparaît, l’eau ravine au lieu de s’infiltrer
et la terre devient inculte en seulement 5 ans. Pour arrêter ce cycle infernal,
la seule solution est de replanter les arbres. Depuis 25 ans cette femme
africaine transmet aux autres femmes son idée de planter des arbres. Grâce à
cette action reprise par de nombreuses villageoises, la forêt est revenue et
avec la vie.
Enfin le dernier reportage nous parlait des produits toxiques
hautement persistants qui empoisonnent des lacs et des rivières en Europe de l’Est.
Parmi ces produits toxiques, on a décrit le PCB qui sert à la fabrication des
isolateurs électriques que l’on voit sur les pylônes à haute tension. Les
usines qui les fabriquent en Europe de l’Est rejettent beaucoup leurs déchets
toxiques dans l’eau, ce qui empoisonne pour des décennies les sédiments des
lacs et des rivières pollués.
Après le visionnage de ces trois reportages, nous avons pu
commencer le débat.
J’ai repris l’idée de ce film en parlant de la ville de
Strasbourg. Cette ville est connue des défenseurs des cyclistes car plus de 30%
des trajets urbains se font en vélo. Ce chiffre est exceptionnel. A Nantes,
moins de 6% des trajets urbains se font à vélo. A cause de son succès
Strasbourg est toujours pris comme l’exemple à suivre dès qu’il y a une
réunion autour du thème du vélo en ville. Ceci signifie qu’en agissant
localement on peut influencer le reste du pays et devenir un modèle.
Nous avons rapidement abordé mon intervention et mon projet
politique. On a commencé par me demander qu’elle était mon histoire. Comment
se fait-il que je sois autant impliqué dans une action de développement
durable ?
Je suis depuis assez longtemps sensible à l’environnement,
mais tout c’est accéléré quand un professeur de sport judokas de la
Roche-sur-Yon m’a parlé d’un livre intéressant sur les questions de
développement durable. Ce livre est écrit par Thom Hartmann et il s’intitule
Les dernières heures du soleil ancestral. J’ai acheté ce livre en
juin 2002, soit quelques semaines après le chocs du 21 avril 2002. Ce livre m’a
passionné et m’a posé énormément de questions sur l’environnement et sur
l’état de nos réserves énergétiques. Je voulais en savoir plus et j’en
ai parlé à mes parents. Mon anniversaire est le 15 août et j’ai demandé à
mon père qu’il me choisisse un livre sur ce thème. Pendant la fin du mois de
juin et le début du mois de juillet, mon amie Eva et moi sommes partis en
vacances en Corse avec nos vélos ! Ce sont les premières vacances où
nous laissons voitures et motos au garage. Nous avons utilisé le train pour
transporter nos vélos jusqu’à Nice, où nous attendais un ferry pour rallier
Calvi. Au total nous avons parcouru 600 km dans les montagnes corses et notre
voyage qui a duré 15 jours nous a coûté seulement 3500 F par personne. De
tous les voyages que j’ai pu faire, c’est celui qui m’a laissé le plus de
souvenirs, d’odeurs et d’images. Nous renouvèlerons ce genre de voyage peu
émetteur de gaz à effet de serre.
Mon anniversaire arrive en août et je reçois de mon père
un livre extraordinaire : l’Avenir climatique de Jean-Marc
Jancovici. Jean-Marc est ingénieur consultant dans le domaine de la
communication et de l’environnement. Il est absolument indépendant et
apolitique, ce qui a beaucoup plu à mon père qui choisit cet ouvrage. Ce livre
m’a bousculé car j’ai compris l’urgence de la situation. J’ai appris
que malgré le fait que j’étais déjà plus ou moins écologiste, je devais
faire beaucoup mieux pour limiter mes émissions de gaz à effet de serre.
Progressivement, je suis entré en compétition avec moi-même pour limiter ma
consommation d’énergie. Cela a commencé par le choix de ma voiture. Jusqu’ici
j’étais motard exclusivement, mais le besoin de transporter des personnes de
temps en temps et aussi le besoin d’améliorer ma protection contre le climat
et les accidents m’ont incité à passer à quatre roues. Quelle voiture
choisir ? Le seul critère que j’ai retenu est le rapport
prix/consommation. Quelque soit les performances de la voiture, il fallait qu’elle
soit peu chère et surtout qu’elle consomme le minimum de carburant. La seule
qui ait retenu mon attention a été la Citroën AX 1.4 diesel. Celle que j’ai
acheté en septembre 2002 m’a coûté 1200 euros et consomme 3.8 litres de
gasoil au 100 km. Pour moi la jouissance au volant, c’est d’émettre moins
de CO2 que mon voisin. Comme je roule doucement, je ralentis également les
autres automobilistes ce qui les oblige à moins émettre de gaz à effet de
serre. Depuis mars 2003, je vais encore plus loin dans l’économie au volant.
Quand je suis à moto, je réalise entre 6 et 10 km sur 200 en roue libre moteur
arrêté ce qui me permet l’économie d’environ un verre d’essence par
plein. En ville mon comportement a changé également, je coupe le contact dès
que je suis à un feu aussi bien en voiture qu’en moto. Etant donné que j’utilise
surtout le vélo en ville, je n’ai pas pu évaluer l’économie réalisée,
mais un site internet québécois affirme que couper son moteur dans les
bouchons et au feu permet d’économiser 20% de son carburant en ville.
J’économise également l’eau, l’électricité et le
gaz de mon appartement. Entre l’année 2001 et l’année 2002, j’ai réduis
de plus de 30% mes factures. L’année 2003 risque d’être encore mieux car
mon amie ayant mieux compris les enjeux d’un tel comportement se bat avec moi
pour économiser l’énergie et les ressources. Je tiens à dire que nous ne
sommes pas malheureux pour autant. Nous avons une vie toujours pleine mais les
moyens d’action sont toujours les moins émetteurs de Dioxyde de carbone. Nous
sommes dans l'être et pas dans l'avoir.
Mon expérience personnelle peut influencer beaucoup de gens
qui me liront. Ainsi, ce qui se fait localement peut avoir une grosse influence
dans le monde environnant.
Je pense que j’ai pris conscience de ma propre pollution et
maintenant je veux m’attaquer à celle des autres ce qui me conduit à une
démarche politique. Comment se sortira-t-on de la raréfaction des ressources
alors que notre population ne cesse d’augmenter ?
Les pages qui suivent représentent l’exposé de mon intervention. J’y est relaté certaines réactions à mes propos.
La situation à la quelle seront confrontées les générations futures est préoccupante et ne présage rien de bon pour la paix dans le monde. Comment pourra-t-on sauvegarder cette paix si précaire dans un monde où les plus riches gaspillent les ressources des pauvres ?
Quelles sont ces ressources ?
Le pétrole : On évalue les réserves prouvées
de pétrole à 700 Milliards de barils, nous en consommons 24 Milliards par
an et cette consommation augmente. Pour s’en assurer, il suffit d’écouter
les médias qui vantent les ventes de voitures françaises en Chine parce
que la pneumonie atypique incite les chinois à éviter les transports en
commun. Ou encore Airbus qui vend à tour de bras ses avions. Il nous reste
donc environ 40 ans de pétrole. En réalité le pétrole avant de
disparaître va se raréfier, devenir moins abondant et de plus en plus
cher, ce qui aura un effet majeur sur l’économie mondiale.
Certains auteurs comme Gaétan LaFrance dans la Boulimie
énergétique, suicide de l’humanité ? pensent que la première
crise que va rencontrer l’humanité, sera une crise de confiance dans les
milieux financiers. " La crise ne viendra pas d’un manque de
ressources, mais d’une perception du marché selon laquelle il sera
impossible de remplacer à temps une source tarie " (page 131).
Lorsque ceux-ci, vont s’apercevoir que dans quelques années nous irons
tous dans le mur énergétique, ils vendront leurs actions : ce sera le
crack ! Il s’en suivra une récession mondiale structurelle qui ne
permettra pas au trois quart de l’humanité de reconstruire les bases d’une
autre société, la cause est évidente : l’énergie responsable de
notre expansion économique aura disparu.
Le gaz : Le chiffre avancé par les
scientifiques est que nous avons environ 60 ans de gaz, au niveau mondial.
On peut dire que c’est l’énergie fossile la plus propre car elle émet
moins de CO2 que les autres énergies fossiles, cependant les fuites de
méthane qui résultent de l’extraction du gaz réchauffent beaucoup plus
l’atmosphère que le CO2 et globalement le bilan écologique du gaz est
discutable.
Il faut remarquer qu’actuellement le gaz a le vent en
poupe pour la production d’électricité. Partout dans le monde, on
construit des centrales thermiques au gaz et la demande croît fortement, ce
qui compromet encore plus le chiffre de 60 ans de réserves. La vision de
Jérémy Rifkin dans l’économie hydrogène est d’utiliser le gaz
naturel pour produire de l’hydrogène que l’on utilisera partout où on
utilise le pétrole aujourd’hui. Si cette société voit le jour, les
réserves de gaz se tariront rapidement.
Le charbon est l’énergie fossile la plus abondante dans les pays en voie de développement. On estime à 270 ans les réserves de production au niveau actuel de consommation. Cependant, le charbon est l’énergie la plus polluante avec un rejet massif de CO2 et de Soufre responsable en partie des pluies acides. De plus il faut savoir qu’aujourd’hui le transport et l’extraction du charbon représentent plus de 50% du coût de cette énergie. Ce qui sous entend que l’extraction et le transport du charbon dépendent de machines fonctionnant aujourd’hui avec du pétrole. C’est l’extraction et le transport du charbon qui ont créé le besoin de machines à vapeur pendant la révolution industrielle. Comme ces machines à vapeur ont disparu, on ne pourra même plus extraire de charbon lorsque le pétrole se raréfiera. Le travail humain pénible sera alors la seule solution pour extraire le précieux combustible. Pour de nombreux auteurs, le charbon reste l’énergie qui entraîne les plus graves conséquences sanitaires. Rien que dans les mines en Chine, on compte 1500 morts tous les ans, à cela il faut ajouter tous les problèmes respiratoires liés au rejet dans l’air de suie et d’aérosols.
Pour aborder la question du nucléaire, j’avais amené une cassette vidéo montrant Jean-Marc Jancovici dans l’émission d’Yves Calvi de France 5 " C’est dans l’air " (juin 2003). Il s’exprimait sur le nucléaire et évidemment je suis totalement en accord avec son point de vue.
J’ai réécris ce qu’il disait.
Yves Calvi : "Il y a des tas de questions à se poser sur le nucléaire, mais est-ce que là on n’est pas typiquement dans l’hypocrisie ?"
Jean-Marc Jancovici : "Alors… le nucléaire est un sujet passionnel, difficile, très difficile je dirais, que j’ai connu d’un peu près pendant les mois qui viennent de s’écouler … et entre autre il y a de l’hypocrisie, oui bien sur. Moi, j’ai entendu pendant le débat national sur l’énergie qui vient de se terminer un responsable allemand dire : la décision de sortie du nucléaire en Allemagne est une décision politique et on a aucun plan d’action concret qui aille derrière."
Yves Calvi : "Et bien dites donc il était courageux celui là."
Jean-Marc Jancovici : "Non un autre exemple que je peux vous donner. Vous savez qu’en Suède en 1980 il y a eu un referendum par lequel les citoyens suédois ont dit qu’ils ne voulaient plus du nucléaire. A ce jour il y a une seule centrale qui a été fermée mais le gouvernement est très ennuyé car il est toujours de la même couleur politique qu’à l’époque mais l’opinion a changé. C’est-à-dire qu’aujourd’hui si on refaisait le referendum, on aurait le résultat inverse… Ils ne savent pas comment se débrouiller avec cette patate chaude. Donc, le contexte a considérablement changé depuis quelques dizaines d’années car un certain nombre de gens dont je fais parti pour qui le nucléaire est devenu plus une solution à un très gros problème qui est le changement climatique… enfin une solution, une partie de la solution parce que c’est loin d’être suffisant, que un problème considérable en soi. Mais c’est clairement une question de hiérarchie On est typiquement là dans un domaine où ça n’a de sens qu’en comparaison avec d’autres choses. La solution parfaitement propre n’existe nulle part, même les biocarburants qui étaient présentés par mon voisin tout à l’heure, sont faits pour le moment avec des engrais, de l’agriculture intensive etc…C’est toujours le choix des inconvénients qui compte. Et si on fait ça avec de l’agriculture bio, on en aura moins car les rendements sont plus faibles On choisit ses inconvénients. Il faut être cohérent."
Revenons à mon exposé :
Le nucléaire : C’est l’énergie passion par
excellence avec laquelle il faut être prudent. Je pense que l’énergie
nucléaire peut permettre une certaine lutte contre les changements
climatiques car elle émet très peu de gaz à effet de serre (il a fallu
tout de même construire la centrale avec du béton, matériau qui résulte
du chauffage à très haute température de calcaire (qui est une réserve
de carbone)), cependant cette énergie peut être considérée comme fossile
car le stock d’uranium est fini. On estime les réserves entre 40 et 70
ans pour ce qui concerne les réacteurs dits lents. En développant les
surgénérateurs ou réacteurs dits rapides, nos réserves pourraient s’étendre
sur plusieurs millénaires et on pourrait même consommer une partie des
déchets actuels. La mouvance antinucléaire a mis un terme au
développement des surgénérateurs comme Superphénix, et il faudra les
mettre au point pendant de nombreuses années.
La Fusion n’est pas près d’être au point à cause
du problème de confinement de la réaction. A partir de deux isotopes de
l'hydrogène, et
dans des conditions de pression et de température fabuleuses, on créé de
l’hélium. La réaction produit une grande
quantité d’énergie. Cet hydrogène nécessaire à la réaction est difficile à confiner et cela
représente un véritable pari technique. On estime qu’il faudra 100 ans
pour remédier à ce problème, mais si une crise économique passe par là
l’humanité pourra fort bien mettre des millénaires à maîtriser cette
énergie.
Ma position sur le nucléaire doit être bien comprise,
je suis contre le nucléaire dès l’instant qu’on ne s’intéresse pas
à sa consommation, c’est-à-dire qu’on le gaspille (l’éclairage des
routes, le chauffage des maisons vastes, la climatisation…). Par contre si
on se sert du nucléaire d’une manière rationnelle pour développer les
bases énergétiques d’une société durable, je suis clairement pour. Je
me qualifie de nucléo-tolérant. Je crois bien être le premier à évoquer
ce terme qui devrait dépassionner les débats.
Le problème des déchets ne peut être assuré que si
nous avons une société stable dans le temps. Or avec les énergies
actuelles, on ne peut pas être certain de cette stabilité. Il faut donc
d'urgence construire une société vertueuse.
Les ressources utopiques sont les ressources que nous utiliserons certainement dans l’avenir, mais qui possèdent de gros inconvénients et qui rendent illusoire le maintien de notre société moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui. Pourtant ces énergies sont présentées largement comme les remplaçantes du pétrole par les fournisseurs d’énergie et les gouvernements.
L’hydrogène
L’hydrogène, sous entendu " le moteur à
eau " est souvent décris par les journalistes et les politiques
de tous bords comme étant l’énergie de l’avenir. Pourtant nous devons
émettre de nombreuses réserves.
Tout d’abord, les piles à combustible convertissant l’hydrogène
en électricité nécessitent du platine. Le platine est avec l’or le pire
des métaux en terme de poids écologique. Pour produire 1 kilogramme de
platine, il faut extraire et transformer 350 tonnes de matériaux. Certains
calculs affirment que pour équiper les 600 millions de véhicules que
compte la planète avec des piles à combustible ; il faudrait 280
années de production de platine.
Ensuite les lois de la physique rendent difficile le
confinement de l’hydrogène, c’est un gaz léger qui prend beaucoup de
place et qu’il faut comprimer à des pressions de l’ordre de 300 bars.
Pour stocker l’équivalent énergétique de un litre de pétrole, il faut
environ 30 kg de métal pour faire le réservoir. Pour transporter de l’énergie,
nous n’avons jamais trouvé mieux que le pétrole.
Enfin, l’hydrogène n’est pas natif sur terre, il
faut le produire soit à partir du gaz naturel soit à partir de l’eau
électrolysée, ce
qui oblige à considérer l’hydrogène comme un vecteur énergétique et
non une source.
Les biocarburants ou agro-carburants
La betterave ou le colza nécessitent des engrais pétrochimiques et des tracteurs rendant les biocarburants directement dépendants du pétrole. Aujourd’hui avec l’agriculture intensive il faut consommer 0.9 litre de pétrole pour produire 1 litre d’huile de colza. Le gain énergétique lié au soleil n’est que de 10%. De plus, les biocarburants posent un problème de concurrence en matière de terres cultivées. Préfèrera-t-on cultiver de la betterave pour se déplacer ou du blé pour manger ? Les biocarburants seraient ainsi un remède pire que le mal qu’il veut soigner.
Par la suite j'ai appris que le diester avait un rendement de 0.9, l'éthanol de 0.7 et l'huile brut de 0.3, ce qui laisserait penser qu'il serait possible que des paysans fassent tourner leur tracteur avec de l'huile brut.
Les énergies renouvelables
Dans ces énergies on trouve essentiellement : l’hydraulique,
la géothermie (de surface ou de profondeur), l’éolien, le solaire et l’énergie
marée motrice.
Ces énergies sont difficiles à capter car elles
nécessitent un investissement coûteux au départ, elles sont par nature
diffuses, intermittentes et inégalement réparties sur la planète.
Toutes ces énergies sont orientées vers la production d’électricité
ou le chauffage de l’eau. Le problème de l’application électrique est
qu’on stocke mal l’électricité. L’équivalent de 1 litre de
pétrole, c’est 300 kg de batteries au plomb. Et même si le rendement des
moteurs électriques est proche de 100% la puissance nécessaire au
déplacement d’un tel poids rend illusoire l’idée qu’on puisse avoir
plus tard des voitures électriques d’une autonomie comparable à nos
voitures thermiques.
Cependant les énergies renouvelables sont les bases d’une
société durable, mais il faudra accepter leur inconvénient majeur :
l’intermittence. Je pense que cette intermittence fera partie de la vie au
même titre que les marées pour les insulaires de la Bretagne. Dans les
îles, on sait depuis longtemps qu’il faut attendre la prochaine marée
pour que le bateau puisse accoster au port.
Les économies d'énergie peuvent permettre une réduction d’un facteur 4 dans la plupart des domaines. Si prend l’exemple des voitures, on sait aujourd’hui construire des voitures légères qui se contentent de 2 litres au 100 km, mais se contentent également d’une vitesse de pointe beaucoup plus réduite et d’un confort moindre (pas de climatisation, moins de place à l'intérieur...). Les voitures actuelles consomment souvent plus de 8 litres au 100 km, on retrouve donc un facteur 4.
La même démarche peut s’appliquer à l’isolation des bâtiments, au recyclage des matériaux, à la consommation des équipements électriques (lampes, ordinateurs, veille).Le nucléaire est à mon avis une ressource d’avenir qui va permettre l’abandon de l’utilisation des combustibles fossiles pour construire les capteurs d’énergies renouvelables. Il faut énormément de chaleur pour fondre le métal nécessaire à la construction d’une éolienne. Je préfère qu’on utilise le nucléaire pour produire cette chaleur, plutôt que le charbon ou le gaz.
Lorsque les capteurs d’énergie solaire seront suffisamment nombreux, ils permettront la construction de centrales solaires qui à leur tour permettront la construction d’autres capteurs d’énergies renouvelables et à ce moment là nous pourrons abandonner définitivement le nucléaire.Le problème du transport sera résolu si on stocke l'électricité sous forme d'air comprimé, d'hydrogène ou de pile classique. L’énergie du futur est donc l’énergie électrique que l’on a du mal à stocker dans des modules indépendants d’un réseau. Les lois de la physique vont nous limiter dans le domaine, et il faudra nous en accommoder.
Je pense qu’on pourra réserver l’hydrogène aux machines les plus lourdes (tracteur, camion) , pourquoi pas à l’aviation et aussi au stockage de l’électricité dans les bâtiments ? Les plus riches pourront s’offrir des voitures fonctionnant avec ce carburant, mais elles seront peu accessibles à cause de leur haute technologie. La solution à laquelle je crois le plus, mais qui n’est pas tout à fait au point est l’air comprimé. L’air comprimé peut permettre pour peu d’argent de mouvoir des voitures légères qui pourront servir dans les campagnes que l’on repeuplera.La ressource musculaire reviendra au goût du jour, notamment dans les champs car j’imagine mal tous les paysans disposés de tracteurs à hydrogène beaucoup trop chers, surtout que je préconise un morcellement de petites exploitations, plutôt que de grandes exploitations.
Le cheval reviendra dans nos villes pour transporter les marchandises les plus lourdes, les déplacements personnels se feront à vélo et peut être en voiture à air comprimé.
En guise de conclusion sur les ressources de l’avenir…
Le mode de vie sera plus sédentaire (moins de voyages
lointains), plus sportif, plus sobre et plus communicatif.
Le temps que l’on passera à attendre que l’énergie
soit disponible pourra être utilisé pour la communication entre les gens, la
formation tout au long de sa vie et l’éducation des enfants.
Vous connaissez tous l’expression anglaise " Peace
and love ", elle pourrait fort bien être d’actualité dans
quelques décennies…
Que va-t-on perdre ?
Se passer des énergies fossiles actuellement c'est:
Concernant le climat, M. Jancovici décrit parfaitement la machinerie climatique et ce qui peut ressortir de la lecture de cet ouvrage est que " si nous ne changeons pas radicalement notre mode de vie, nous courrons vers de très gros ennuis dont on mesure mal les conséquences ". Un seul chiffre illustre le problème : la concentration actuelle de CO2 est de 370 ppmV et on sait grâce au carottage des glaces que ce paramètre n’a pas dépassé 280 ppmV durant les 400 000 dernières années. M. Jancovici expose le fait suivant : si nous voulons stabiliser la concentration atmosphérique de CO2 à 450 ppmV (ce qui reste énorme) il faut dès à présent réduire par deux nos émissions ! ! Vous mesurez ainsi l’ampleur de la catastrophe qui pourrait s’annoncer pour les générations futures. On sait de plus qu’à partir de 700 à 800 ppmV, les conséquences deviendront irréversibles et le phénomène pourrait s’emballer, ce qui rendrait possible la réalisation des scénarios geysers (+60°C) ou venus (+100°C) décris par Hubert Reeves dans Mal de Terre.
Pertes ou gains selon
(Note : Ne pensez pas que je suis en puissance un dictateur du service public. Des négociations intelligentes peuvent éviter la culture de la grève qui est préjudiciable à l'image du train, il faut bien le reconnaître. Eric Souffleux 6 juin 2004)
En quelques années la France deviendra le pays le plus performant dans la maîtrise des projets de voies ferrés et pourra ainsi exporter massivement son savoir faire. La SNCF sera la première entreprise de France !
Eric Souffleux