Les amérindiens

D'où viennent-ils ?

Les indiens étaient à l'origine des peuples d'Asie qui ont franchi le détroit de Bering vers -40 000 à -10 000 ans avant notre ère. Deux hypothèses sont possibles : soit ils étaient des pêcheurs côtiers qui ont pu naviguer pour franchir ce détroit, soit la glaciation qui s'est terminée il y a 10 000 ans (quand a-t-elle commencé ?) a permis la franchissement du détroit à pied.

Si on est pas certain de dater précisément l'arrivée de l'homme en Amérique, on est sûr qu'il y avait une société organisée en Amérique centrale il y a 11000 ans.

Pourquoi les a-t-on appelés indiens ?

En fait, il s'agit d'une erreur de Christophe Colomb qui a cru débarquer en Inde en 1492. Par la suite les habitants originels du nouveau monde ont été appelés : first nation, native people et amérindiens.

Les amérindiens habitaient un vaste territoire au climat varié. 

Au Nord Est, au nord des grands lacs, le climat trop froid ne permet pas l'agriculture. Les tribus de cette région sont des nomades qui vivent de la pêche et de la cueillette.

Au Nord Est, au sud des grands lacs, le climat devient plus tempéré et permet une agriculture simple.

Au Sud Est, les indiens sont des agriculteurs sédentaires, ils arrivent à récolter deux récoltes de maïs. Le climat est très propice à cette sédentarité.

Au centre du continent Nord Américain, une vaste pleine saignée par le Mississipi regorge de millions de bisons. Le bison est la base de l'économie des indiens des plaines.

Au Sud Ouest, un climat plus sec et plus chaud contraint les tribus locales à une agriculture pauvre.

Le mode de vie des tribus indiennes est étroitement lié au climat des zones qu'ils habitent. Les premiers indiens que rencontrèrent les explorateurs européens étaient des nomades. Comme ces tribus n'occupaient pas leur territoire en permanence les européens ont pensé que le territoire était vierge de toute civilisation et qu'il n'y avait qu'à se servir.

On trouve ici le choc des civilisations nomades et sédentaires ou le travail est un besoin pour les premières et une valeur pour les secondes.

En 1830, les indiens de l'Est ont commencé à être déportés à l'Ouest pour faciliter l'implantation des colonisateurs européens. Certaines pistes porteront le nom de piste des larmes. De nombreuses guerres inter indiennes eurent lieu suite à ces déportations.

Pour les indiens du centre, leur sort est étroitement lié au bison et au chemin de fer qui poursuit sa progression tout au long du 19ème siècle. Des chasseurs comme Buffalo Bill tuent les bisons pour nourrir les ouvriers du chemin de fer. On organise même des voyages en train pour tuer le bison. Le nombre des bisons chute vertigineusement : en 1800, on en comptait 75 millions, en 1890, il en restait à peine 800 ! Privés de nourriture, les indiens sont décimés.

Les indiens ont été décimés par les écoles et par les maladies. Il reste cependant 2 200 000 indiens aujourd'hui qui perpétuent les traditions de leurs ancêtres. 


Au cours de mes recherches pour écrire ce site, j’ai souvent rencontré des auteurs qui décrivaient le mode de vie des Indiens comme un exemple à suivre pour vivre d’une façon durable.
Le choc entre les Blancs et les Amérindiens a été terrible pour les autochtones. J’éprouve une immense compassion pour ce peuple qui a été massacré par les plus ignobles méthodes.
Il est temps de lui rendre un hommage digne de la grandeur de son mode de vie. Nous ne reviendrons pas au mode de vie des Amérindiens avant un bon bout de temps, mais nous devrions nous en inspirer pour construire un monde meilleur.

La philosophie des amérindiens :
Les indiens se considèrent comme faisant partie intégrante de la nature. Ils ne sont pas maître de la nature.
Dans le système indien, toute forme de vie mérite le respect.
La Terre, pour l’Indien, est un être vivant, la mère de toute créature.
L’égocentrisme est une source de honte plutôt que de gloire.
La générosité est le seul moyen d’obtenir un statut social élevé.

Un conteur de tribu indienne Cree dit un jour : « Selon nos traditions, et ce, depuis l’aube de la création, chaque matin, lorsque le soleil se lève, notre Créateur nous assigne à tous quatre tâches à accomplir durant la journée. Premièrement, nous devons apprendre au moins une chose importante aujourd’hui. Deuxièmement, nous devons enseigner au moins une chose importante à quelqu’un d’autre. Troisièmement, nous devons accomplir un bienfait vis-à-vis de quelqu’un, sans que cette personne se doute de quoi que soit. Et, quatrièmement, nous devons traiter chaque entité vivante avec respect. Ainsi, tous ces bienfaits se répandent sur la Terre. »

La vie quotidienne des Amérindiens :
Ils connaissaient les greffes des plantes, en particulier du maïs qu’ils consommaient beaucoup dans le sud. Le repas habituel des Amérindiens était constitué de maïs, de haricots et de courges. Les protéines étaient apportées par la chasse. Dans les plaines ils chassaient le bison, sur le littoral ils chassaient la baleine ou le phoque pour leur graisse, les rivières apportaient le poisson et dans le sud-est les Amérindiens élevaient l’oie et le dindon. L’ours était chassé pour sa graisse et les Amérindiens éprouvaient un profond respect à l’égard de cet animal qui à l’image de l’homme est le seul animal à n’avoir pas de Maître. Les indiens mangent le gibier sans laisser de reste. Ils font des petits trous pour déterrer les racines.
Ils avaient découvert l’imperméabilisation des toiles grâce à la sève de l’hévéa. Ils savaient fabriquer des vêtements de coton dont la finesse de tissage était inégalée en Europe. Ils utilisaient du bois mort pour fabriquer leurs outils et leurs tentes.
L’espérance de vie des peuples pratiquants la chasse et la cueillette était plus grandes que les peuples agricoles jusqu’en 1900. Après la tendance s’inversa légèrement essentiellement à cause des progrès de l’hygiène et de la médecine.
Avant que le cheval arrive, les Amérindiens avaient apprivoisé les chiens qui tiraient les travois lors des déplacements de la tribu. Au cours du XVIIème siècle, les Amérindiens des plaines apprivoisent le cheval. Le cheval encouragea la mobilité, la chasse et la guerre. Les premiers chevaux étaient échappés des camps espagnols et ont été capturés par les Comanches.

Les Kayapo sont des indigènes qui vivent dans les forêts pluviales du nord du Brésil depuis au moins 2000 ans.
Ils commencent par créer ce que l’on appelle des « champs circulaires ». Après avoir choisi un endroit précis de la forêts, ils abattent les arbres d’une zone de trois à dix mètres de diamètre, délimitant ainsi un espace recouvert d’arbres abattus dont les cimes tournées vers l’extérieur font penser à une roue de chariot.
La première année, ils plantent, entre les arbres abattus, des légumes et des tubercules comme le manioc, la pomme de terre et la patate douce. Ces plantations stabilisent le sol et permettent d’y fixer l’azote et d’autres nutriments. A la fin de la saison de pousse, les Kayapo brûlent les arbres, répartissant les cendres sur le sol afin de le fertiliser. Ce procédé n’affecte pas les tubercules qui sont alors arrachés, consommés ou conservés.
Au cours de la seconde année, des plantes comestibles sont semées en cercles concentriques, à partir du centre de la clairière vers la forêt environnante. Les plantes nécessitant la plus grande quantité de soleil, telles les patates douces, sont plantées au centre. Celles appréciant davantage la pénombre, comme le maïs, le riz, le manioc, les haricots, la papaye, la banane et le coton sont, quant à elles, plantées en cercles s’éloignant progressivement du centre. Les plantes nécessitant le moins de soleil sont semées à la périphérie de la zone de culture circulaire.
Pendant une durée de deux à cinq ans, ce champ est ainsi cultivé et, chaque année, un nouveau champ est préparé. Finalement, aux environs de la septième année, le premier champ est abandonné afin que les forêts puissent se réensemencer et que de nouveaux arbres puissent recommencer à pousser dans le sol toujours fertile. De nombreuses cultures continuent à pousser à l’état sauvage - particulièrement les pommes de terre et les patates douces – et sont récoltées pendant des années, au fur et à mesure que la nature reprend ses droits. Pendant dix ou vingt ans, des baies sauvages, des plantes médicinales et de petits arbres fruitiers prolifèrent, fournissant une nouvelle et différente source de nourriture. Poussent également des tas de buissons et de broussailles abritant le petit gibier que les Kayapo chassent pour équilibrer leur nourriture. En vingt ans, cette zone est, à nouveau recouverte d’une forêt pluviale. (page 194-195)

La communication et l’éducation des Amérindiens :
Les enfants étaient éduqués sans contraintes, ils s’auto éduquaient.
Les Shoshones ont éliminé le mot « guerre » de leur langue, ils étaient un peuple pacifique.
Chez les Amérindiens, l’écriture n’existait pas mais ils avaient une tradition orale forte. Les anciens représentaient la mémoire de la tribu. Ils étaient vitaux à la survie du clan car ils connaissaient les plantes médicinales, les coutumes ancestrales et les lieux où pouvaient se trouver le gibier et les points d’eau.

Le pouvoir de la tribu :
Il n’y avait pas de pouvoir héréditaire, ni de pouvoir permanent. C’était avant tout un régime d’assemblée. Si la majorité n’avait pas la confiance dans son chef, celui-ci se retirait de lui-même. Les responsabilités n’étaient ni souhaitées ni sollicitées, mais plutôt « infligées » aux plus compétents par le reste de la tribu.
La société indienne était égalitaire, le chef devait avoir la confiance du clan.
Lors d’une décision prise en assemblée chacun n’était obligé d’obéir que s’il avait voté pour cette décision.
Les Iroquois ont inspiré la constitution des Etats-Unis, ils avaient séparé les pouvoirs et leur système politique était basé sur la coopération. Les chefs Iroquois étaient élus et démis de leur fonction par les femmes de la tribu. Toutes décisions « d’importance » comme faire la guerre à son voisin, modifier les frontières du territoire ou migrer vers un autre endroit devaient être discutées au préalable par l’ensemble des membres du clan. Chacun avait une responsabilité et un avis dont il fallait tenir compte.

La guerre selon les Amérindiens :
Les Amérindiens n’ont jamais eu d’armée de métier. Tout le monde participait à la bataille quand il le fallait. La guerre était considérée comme un jeu où l’on devait montrer son courage. Il fallait toucher l’ennemi avec l’extrémité de son bâton à bout rond. Le combat s’arrêtait dès les premières effusions de sang. Les morts étaient rares.
Le principal objectif des guerres inter indiennes consistait à enlever le chef du clan adverse. Quand les chevaux ont été introduits par les colons, le vol des chevaux de la tribu ennemi voisine constitua le principal objectif des incursions guerrières.
Contrairement aux colons, les Amérindiens épargnaient la vie des vaincus. Ils étaient horrifiés par l’attitude des Européens qui tuaient tout le monde, c’était aberrant, illogique et incompréhensible.

Quelle était la richesse des Amérindiens ?
Leur principale richesse était la sécurité. Quand un membre du clan avait une difficulté il savait qu’il pouvait compter sur toute l’attention du clan.
Leur autre grande richesse était le contact avec le sacré. Cela provenait de leur façon de voir le monde, ils faisaient partie de la nature et pour eux chaque vie qu’ils rencontraient était une manifestation sacrée qui méritaient le plus grand respect.

Pourquoi les Amérindiens ont-ils mieux résisté aux Européens que les grandes civilisations du sud ?
Les sociétés sud américaines royales s’effondrèrent dès l’instant qu’elles furent décapitées. Leur structure centralisée et hiérarchisée les rendaient sensibles aux envahisseurs européens. La structure Amérindienne était éclatée et mobile. La multitude de chef faisait qu’aucun traité ne pouvait être signé au nom de tous et ceci retarda l’invasion des colons.
Le massacre des amérindiens fut malgré tout gigantesque. En 1492, on comptait 10 millions d’Amérindiens, en 1890 ils étaient 150 000 ! 
Les principaux responsables de ce massacre ont été la variole, la grippe, le choléra et la rougeole, maladies auxquelles les autochtones n’ont pas résisté. Certaines tribus furent balayées en quelques semaines. Plus tard la disparition de la nourriture par la faute des Blancs causa la chute de nombreuses tribus.

Qu’est-ce qui choquait le plus les Amérindiens ?
Les blancs retournent le sol, abattent les arbres et massacrent tout. Ils tuent les bisons pour de l’argent et ne mangent que la langue. Le gaspillage de la nourriture était quelque chose qui les choquait vraiment.

« Vous me demandez de labourer la terre. Dois-je prendre un couteau et déchirer les entrailles de ma mère ? Alors elle refusera de m’accueillir dans son sein et ne me permettra pas d’y reposer quand je mourrai. Vous me demandez de déterrer les pierres. Dois-je creuser sous sa peau pour y chercher des os ? Alors, quand je mourrai, je ne pourrai pas entrer dans son corps pour y renaître. Vous me demandez de couper l’herbe et d’en faire du foin, de le vendre et de m’enrichir comme les Blancs. Mais comment oserais-je couper la chevelure de ma mère ? » Smohalla, chef des Shapatin, 1890

Sur le thème de l’agriculture voici ce que raconte Wes Jackson, un agriculteur américain original qui veut transformer la plaine américaine naturelle en un immense grenier à nourriture sans labours, sans engrais et sans pesticides.
Wes Jackson remet en question l’agriculture telle que nous la connaissons, qui nécessite de labourer le sol. Le labour provoque un dérèglement écologique profond.
Histoire d’un Indien d’Amérique observant un immigrant suédois fraîchement débarqué en train de retourner la prairie vierge avec son attelage de chevaux. Le visage dénué d’expression, l’indien fixe la charrue qui ouvre un sillon à travers la prairie et la retourne sens dessus dessous, toutes racines dehors. Au bout d’un moment, le fermier s’arrête et demande : « Alors, qu’en penses-tu ? – Tu as mis la terre dans le mauvais sens » répond l’indien avant de s’en aller.
De nos jours, la terre est toujours dans le mauvais sens. En quelques milliers d’années, le labourage a transformé de vastes surfaces, véritables symphonies végétales d’une grande diversité, en damiers de monocultures. Pire, l’érosion des sols qui accompagne cette pratique ne peut continuer indéfiniment.
Wes Jackson veut développer la polyculture vivace.

Les indiens étaient choqués que le dieu des Blancs oublie les crimes qu’ils commettaient simplement parce que ceux-ci avaient récité une prière avant de se coucher. Le dieux des Blancs est un dieu particulièrement « oublieux » et cela les rendaient particulièrement irresponsables.

L’histoire de la lutte des Amérindiens contre les Européens.
Les premiers colons étaient des Français, des Anglais, des Hollandais, des Espagnols et des Russes. Les Français ont été les premiers à explorer la plaine du Mississippi puisqu’ils sont arrivés par le Québec, ont suivi le Saint Laurent et ont traversé la grande plaine pour arriver jusqu’en Louisiane.

1830 : le congrès des Etats Unis vota l’Indian Remove Act qui autorisait la déportation de tous les Amérindiens dans une région qui deviendra l’Oklahoma. 100 000 furent déporté par la force. Pendant l’hiver 1838-1839, sur un itinéraire connu depuis sous le nom de « piste des larmes », environ 16 000 Cherokees, forcés de quitter leurs foyers du Sud-Est, connurent l’exode vers le territoire indien. Les terres abandonnées par les Cherokees en Georgie furent liquidées à bas prix ou distribuées par une loterie.

Janvier 1848 : on trouve de l’or près de Sacramento en Californie, c’est la ruée vers l’or et vers l’ouest. Les mines d’or de l’ouest vont rapidement polluer les rivières et les Amérindiens qui vivaient de la pêche furent décimés.

1861 à 1865 : guerre de Sécession entre Nordistes et Sudistes. 20 000 Amérindiens participèrent au conflit dans les deux camps.

29 novembre 1864 : massacre de Sand Creek. 700 réservistes de la milice commandés par le colonel John Chivington attaqua un village de 600 Cheyennes pacifiques. 130 femmes et 20 hommes furent massacrés. Ce crime enflamma les Amérindiens de toute la plaine. Une guerre d’usure s’en suivit dans laquelle le gouvernement Américain paya des chasseurs professionnels comme Buffalo Bill pour tuer le maximum de bison de manière à affamer les Amérindiens. Entre 1800 et 1895, le nombre de bison passa de 40 millions de têtes à 1000 !
Un colonel de l’armée disait : «  Tuez tous les bisons que vous pourrez. Chaque bison mort est un Indien qui s’en va . »

Avril 1867, le général Hancock brûla tout un village déserté par les Amérindiens. Les représailles indiennes furent terribles.

27 novembre 1868, le Général Custer attaque un camp et tue femmes et enfants au cœur de l’hiver. Pour ses atrocités Custer sera démis de ses fonctions pendant un an.

1869 : le chemin de fer traverse la plaine et accélère la venue des colons.

25 juin 1876, bataille de « Little Big Horn », 10 000 à 12 000 indiens dont 3000 à 4000 guerriers écrasèrent l’armée du Général Custer. Custer et 200 de ses hommes furent tués, ils subirent l’assaut de 2500 guerriers.
Les Amérindiens se séparèrent après la bataille car il n’y avait pas assez de nourriture sur une si petite surface et aussi parce qu’ils furent pourchassés par l’armée américaine pour venger le chute de Custer.

1883 : guerre entre les Blancs et les Paiutes. Cette guerre fut déclenchée par les fermiers en accusant sans preuve les Paiutes, une tribu paisible de pêcheurs. L’armée venait pour combattre les Paiutes, et au passage elle achetait ce que vendait les fermiers qui pouvaient s’enrichir.

29 décembre 1890 : fin de la résistance armée après le massacre de 300 Amérindiens Lakotas au camp de Big foot (chef indien pendant les années 1870) à Wouned Knee, dans le Dakota du Sud.

Les indiens dans le monde moderne.
Jusqu’en 1900, le gouvernement américain voulait détruire toutes les tribus. Après 1900, ils les ont intégré dans le melting pot. Mais les indiens n’ont pas compris quel gain il pouvait obtenir de nos coutumes.
Les indiens ont participé à toutes les guerres américaines. 12 000 volontaires se sont engagés dans la première guerre mondiale, 25 000 pendant la seconde, entre 10 000 et 15 000 en Corée, 42 500 au Vietnam et 3000 dans l’opération « Tempête du désert ». Les vétérans de ces guerres sont honorés par leurs tribus.
Les Choctaws ont eu un rôle particulier lors de la première guerre mondiale, leur langage était utilisé pour transmettre les messages car les cryptographes allemands étaient incapables de le déchiffrer.

Dans les années 1960 et 1970, en réplique à une politique fédérale depuis longtemps oppressive, le mouvement du « pouvoir rouge » déferla sur les villes et les réserves où vivaient les autochtones. Ses militants dénonçaient les conditions de vie des Indiens, désignés comme les plus pauvres, les moins instruits, les plus faibles, les moins nourris et les plus sujets aux maladies de tous les Américains.

20 novembre 1969, des membres du mouvement Indians of All Tribes, occupèrent l’île d’Alcatraz, prison fédérale désaffectée de la baie de San Fransisco. Ils en revendiquèrent la possession au nom d’un traîté de 1868 avec les Sioux qui accordait aux Indiens les surplus de territoire fédéral. Ils finirent par être expulsés.

En 1978, plus de 200 Indiens accomplirent en 7 mois une marche de 4800 km, d’Alcatraz à Washington, pour protester contre la tentative d’exploitation des terres tribales par les Affaires indiennes.

En 1986, la province du Québec décida de construire un complexe hydroélectrique sur la Great Whale River, dans le cadre d’un plan de retenue et de détournement des principaux fleuves qui se jetaient dans les baies James et Hudson. Les Crees s’opposèrent farouchement à ce projet et dépensèrent 8 millions de dollars pour le faire échouer.

En décembre 1990, pour le centenaire du massacre de Wounded Knee, des cavaliers Lakotas ont refait la chevauchée de 240 km qu’avaient effectuée leurs ancêtres pourchassés par l’armée américaine.

En 1990, on comptait 1 959 234 autochtones aux Etats Unis.

Pour terminer sur ce thème, voici un extrait d’un article de Wilma Mankiller écrit en 1991 et publié dans la revue Native Peoples :
«  Sans aucun doute, je crois que les anciennes cultures tribales ont de grandes leçons à donner au reste du monde concernant l’interdépendance de tous les êtres vivants et le simple fait que notre existence même dépend du monde naturel que nous sommes en train de détruire rapidement. La plupart des sociétés non tribales ont une vision du monde hiérarchisée, fragmentée. Elles semblent ne pas comprendre, ou ignorer, l’impact de leurs décisions sur tout ce qui les entoure. »

L’hommage que je voulais rendre aux Amérindiens est presque terminé. Il me semble important de relater ces histoires car les Amérindiens furent les derniers peuples héritiers des anciennes cultures à être écrasés par notre jeune culture arrogante et destructrice. Je pense que nous avons tous perdu une occasion de nous transformer dans le bon sens en étant à leur contact. Au lieu de les écouter, nous les avons massacré. La révolution sociétale qui va s’imposer à nos civilisations doit s’inspirer de leur civilisation si nous voulons que nos arrières petits enfants voient le jour dans un monde où le sens de la vie sera respecté.
Je m’interroge souvent en me disant « Qu’est qu’auraient pu faire les Amérindiens pour éviter le massacre ? », cette question je me la pose aussi pour les Tibétains qui ont subi un sort similaire.
En fait je crois qu’ils auraient du adopter nos méthodes plus rapidement en particulier pour l’aspect militaire, mais cela aurait nécessité qu’ils adoptent une structure plus lourde, plus centralisée, plus hiérarchisée et finalement plus destructrice pour son environnement. Ceci veut peut être dire qu’il n’y a pas d’espoir. Les jeunes cultures obligeront les anciennes cultures à se transformer en jeune culture pour ne pas finir esclave ou massacrée.

Cependant qu’avions nous à apprendre des anciennes cultures pour construire une société meilleur ?
Il est certain qu’on ne peut pas revenir au mode de vie exact de ces peuples pour la simple raison que nous sommes 6 milliards d’humains sur la planète et que ce mode de vie serait probablement adapté à 200 millions d’habitants. Il faut donc adapter le mode de vie des Amérindiens à cette remarque de taille.

Nous devons coopérer avec la nature et non la dominer.
Ces peuples dépendaient uniquement de la lumière solaire récente, par l’intermédiaire de l’agriculture, de la cueillette et des animaux consommés.
Nous devons respecter toutes les formes de vies et s’interdire les mises à mort inutiles.
Nous aurions du apprendre de toutes ces tribus que la dispersion est une force pour résister à une invasion ou à une raréfaction de l’énergie et de la nourriture. La décentralisation des sources d’énergie est de ce point de vue salutaire quand viendra le jour où les énergies fossiles se tariront.
Il faut construire une société où les anciens restent utiles tout en ménageant leur santé.
Une société équilibrée est une société égalitaire avec une légère dominance matriarcale. Macho s’abstenir !

Eric Souffleux

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Dernière mise à jour : 6 février 2006
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