ATTELAGE : CONSEILS  QUE  LE  VÉTÉRINAIRE  DOIT  POUVOIR  DONNER  A  TOUT  MENEUR
              

                                                                                                               par Dr Guy  SOUFFLEUX     (décembre 2004)

   La demande de conseils de la part du meneur peut se faire une fois que l'attelage est constitué ou avant tout achat. Dans ce cas les questions peuvent porter sur le choix du cheval et celui de la voiture. Lorsque l'attelage est constitué, le meneur peut être demandeur de conseils sur l'alimentation, l'entraînement, qui seront fonction du type et de l'intensité de l'activité : concours d'attelage, TREC (Technique de Randonnée Équestre de Compétition), randonnée, de niveau régional ou national, de conseils sur la prévention des risques de traumatismes du cheval provoqués par la voiture : ajustement du harnais, adaptation de la voiture à la morphologie du cheval, de conseils sur les "Ecoles d'attelage" pour apprendre à mener ou se perfectionner (voir annexe).

 

5 )  RISQUES  TRAUMATIQUES  DU  CHEVAL  D'ATTELAGE

     La voiture d'attelage peut être génératrice de traumatismes sur le cheval qui la tire pour peu qu'elle soit mal adaptée à la morphologie du cheval, qu'elle soit mal adaptée au harnachement , ou qu'elle soit mal adaptée au relief du parcours (16). Ces défauts seront à l'origine de traumatismes répétés des jarrets et des tendons contre le palonnier (tendinite, synovite, arthrite), de coups sur les vertèbres cervicales (cervicalgies). Le harnais mal ajusté au cheval peut être cause de multiples traumatismes (4).

1 )  AJUSTEMENT  du harnais

    Un harnais est dit ajusté lorsque :
 - la bricole qui enserre le poitrail est placée 5 cm au dessus de l'articulation scapulo-humérale, ou le collier a une taille correspondant à la morphologie du cheval.
     Si la bricole est trop basse, elle comprime la tête de l'humérus et lui applique une force cranio-caudale qui va avoir tendance à la faire reculer par rapport à la cavité glénoïdale de l'omoplate. Cela tiraille les ligaments articulaires, accélère les phénomènes d'arthrose et d'ostéochondrose. (19)

 -  la sellette bien rembourrée surtout lorsqu'elle porte les brancards d'une voiture à deux roues, est posée au milieu du dos, 10 cm en arrière du garrot.
 -  l'avaloir qui enserre les fesses doit être à 20 cm sous la pointe des fesses, et laisser le passage de deux poings (20 cm) entre lui et la face postérieure de la cuisse.

2 )  ADAPTATION  de la voiture au relief du parcours :

    Pour les attelages à un ou en tandem, la voiture à deux roues et la voiture à quatre roues avec brancards mobiles vont épouser le terrain sans problèmes, quelques soient leurs dimensions. Il n'en est pas de même pour les attelages en paire qui sont reliés à la voiture par un timon fixe ou à mobilité variable.
    Le timon fixe que l'on voit sur les carrosses, les voitures de présentation des Haras Nationaux sont enquillés dans le collier de volée et la douille de sellette, ces deux pièces étant solidaires du train avant de la voiture. De ce fait le timon est porté par ces deux pièces et ne peut qu'avoir des mouvements verticaux de faible amplitude permis par le jeu de la cheville ouvrière (axe de pivot de la caisse) qui pénètre dans la poutre du train avant. Cette voiture ne peut donc rouler que sur des surfaces aplanies maintenant les chevaux et la voiture sur un même plan.
     Sur une voiture légère le timon articulé au train avant dans le plan vertical, est en appuis, à sa partie antérieure, sur les chaînettes reliées au collier ou à la bricole. Il va suivre les mouvements du cheval lors d'abord de déclivités, sans à-coup pour lui.
      Sur les voitures de sports soumises à de fortes contraintes, le timon est renforcé et de ce fait est assez lourd et son poids est compensé par un vérin ou un ressort. 

A partir de sa position d'équilibre, la partie antérieure du timon peut descendre de 20 à 30 cm, et monter de 25 à 70 cm suivant la voiture.

 Pour l'amorce de la descente d'un talus, le garrot du cheval va s'abaisser avant le timon, et celui ci va tendre les chaînettes vers le haut et soulever la bricole sans dommage pour les chevaux. Par contre lors de l'amorce d'une montée brutale, le garrot du cheval va s'élever en entraînant le timon vers le haut car la bricole est soutenue par une pièce de cuir, le surcout, qui s'appuie sur l'encolure et est placé à l'avant du garrot. Le timon pourra monter d'un angle de 7 à 20° suivant la voiture, ce qui correspond à une pente de 12 à 35 %.
      Lors du franchissement d'un talus avec une voiture mal adaptée, le cheval recevra un coup de surcout sur les dernières cervicales, avec rotation vers la droite pour le cheval de gauche, et rotation vers la gauche pour le cheval de droite. Ceci pourra générer une cervicalgie qui se manifestera par une défense sur le mors, jusqu'à un port de  tête asymétrique.
      Beaucoup de voitures ont des possibilités de réglages du débattement vertical du timon, il ne faut pas hésiter à s'en servir en fonction de la nature des obstacles à franchir, pour éviter aux chevaux de prendre des coups sur le garrot.

3 )  ADAPTATION  de la voiture au harnachement :

     Le problème ne se pose que pour les attelages à un, car pour les attelages en paires, la longueur du timon est réglable et s'adapte donc à la taille du cheval.
 Il n'en est pas de même pour les brancards qui disposent de deux emplacements ( les chevilles ou la boucle terminale de brancard qui s'appliquent sur le porte brancard, et le crampon de reculement) qui vont déterminer la position du cheval dans les brancards.


      Pour permettre des réglages, la distance sellette - anneau de reculement du harnais doit être supérieure à la distance chevilles - crampon de la voiture qui est le plus souvent de 40 à 50 cm. Dans le cas contraire, le reculement du harnais ne sera pas ajusté et lorsque l'on demandera au cheval de retenir la voiture, son arrière train se rapprochera de la voiture et ses jarrets pourront heurter le palonnier. Dans le même temps les brancards s'avanceront et tireront la sellette vers l'avant, ce qui entraînera des tensions sur le ligament supra-épineux.
      Ainsi, en se réservant 25 cm pour ajuster le reculement sur le crampon, la distance du crampon au palonnier sera égale à : 1/2 avaloir + distance de sécurité cheval palonnier

      Il faut veiller à ce que le palonnier ait une largeur suffisante pour que les traits ne soient pas au contact des jambes et du flanc du cheval, ce qui génèrerait des lésions de frottement voire de brûlure.

      Toutes les voitures ne sont pas équipées de palonnier. Les traits s'attachent alors sur des pointes fixes verticales ou horizontales appelées poupées. Dans ce cas, le harnais doit comporter un collier. En effet une bricole attachée à deux points fixes ne peut plus suivre le mouvement successif d'avancée des épaules. Ceci engendre des frottements avec perte de poils et brûlure du poitrail. L'intérêt du palonnier est de permettre à la bricole de suivre le mouvement des épaules.

4 )  ADAPTATION  de la voiture à la morphologie du cheval

    L'étude du cheval en mouvement, image par image nous montre qu'en extension maximale, tant au trop qu'au galop, le canon postérieur s'aligne avec la base supérieure de la queue, ce qui détermine un angle a avec la verticale. Cet angle atteint 29-30° chez le trotteur de course, 28° chez le galopeur, 24° chez le cheval de selle au trot moyen, 22° chez le camargue au trot moyen.

    La face postérieure du canon du cheval touchera le palonnier qui pénétrera dans cet angle. Le schéma nous montre  que le cheval devra être d'autant plus éloigné de la voiture que le palonnier sera bas.

    En mouvement, la distance au sol du point situé à la base supérieure de la queue est quasiment égale à la hauteur au garrot du cheval au repos.
    Dés lors, on peut calculer la distance minimale devant séparer le cheval de la voiture pour qu'il ne subisse pas d'atteintes.

   Distance cheval -- voiture = tg a  x (hauteur au garrot - hauteur du palonnier)

pour a = 30°      tg a = 0,58         tg 28° = 0,53     tg 26° = 0,49    tg 24° = 0,445    tg 22° = 0,405

     Toutefois si la hauteur de la pointe du jarret est inférieure à celle du palonnier, la distance du cheval à la voiture peut être raccourcie de 5 à 10 cm
     Pour se laisser une petite marge de sécurité, il faut prendre a =  26° pour les chevaux, 24° pour les chevaux de trait et les poneys

    La position du cheval dans les brancards dépend de la position des crampons de reculement des brancards. En effet, il doit être au moins d'une vingtaine de centimètres en avant de l'anneau qui relie l'avaloire, la barre de fesse et la courroie de reculement, pour permettre des réglages. Cet anneau d'un harnais ajusté se trouve au niveau du grasset du cheval pour certains harnais rustiques, en arrière du grasset pour les harnais de compétitions plus courts.

   Suivant la position de l'anneau, donc la longueur de l'avaloir, la distance de l'anneau à l'arrière du cheval sera de 22 % de la hauteur au garrot du cheval pour un harnais de compétition, et 30% pour un harnais rustique.
    Ainsi, avec un harnais de compétition équipant un cheval de trait de 1,60 m au garrot, la distance crampon de reculement - palonnier sera de :
    distance anneau-arrière du cheval = 1,60 x 22% = 35 cm
  +  25 cm de réglage du reculement
  +  distance arrière du cheval-palonnier = 0,44 x (160 - 60) pour une voiture dont le palonnier est à 60 cm de hauteur
  = 104 cm
    Avec un avaloir rustique, cette distance devient 117 cm

    Lors d'un concours d'attelage 56 attelages ont été mesurés pour mettre à plat ces recommandations.

  On constate que la plupart des attelages mesurés présentent une distance de sécurité suffisante pour éviter les atteintes des postérieurs sur le palonnier. La distance de 50 cm prévue par le règlement des Concours d'Attelage, entre le cheval et la voiture (le palonnier étant un élément de la voiture) semble suffire dans la plupart des cas. Cependant elle pourrait être ramenée à 45 cm pour les poneys.

   En appliquant la formule vue plus haut, cette distance de 50 cm permet un différentiel de 112 cm entre la hauteur du palonnier de la voiture et la taille au garot du poney ou du cheval de trait ( 50 cm / tg a ), un différentiel de 102 cm entre la hauteur du palonnier de la voiture et la taille au garrot du cheval genre selle.

     Ainsi le propriétaire d'un cheval de selle de 170 cm au garrot devra avoir une voiture dont le palonnier sera à 68 cm de hauteur minimale ( 170 - 102 ), sinon il faudra éloigner davantage le cheval de la voiture. Pour un cob de 170 cm, le palonnier ne sera plus qu'à 58 cm de hauteur minimale ( 170 - 112 ). Pour un poney de 140 cm, le palonnier pourra n'être qu'à 28 cm (140 - 112 ).

CONCLUSIONS :

      La morphologie du cheval correspond à la taille de la voiture qu'il tire lorsque sont respectées les relations qui existent entre la taille du cheval au garrot, la hauteur du palonnier de la voiture et la distance entre le palonnier et  le crampon de reculement du brancard.

      Si  H = hauteur au garrot          P = hauteur du palonnier        C = distance palonnier-crampon

   Pour un cheval connu de 165 cm au garrot, si la voiture enviée a une hauteur de palonnier de 60 cm, le cheval devra être attelé à  52 cm de la voiture en appliquant la relation  d = 0,49 x (H-P )
   Avec un harnais de compétition la distance palonnier-crampon sera de 113 cm au minimum
en appliquant la relation  C = H x 22% + 25 + d
   Avec un harnais rustique, cette distance sera de C = H x 30% + 25 + d   =   126 cm au minimum
   Paré de ces mesures l'achat de la voiture se fera avec un esprit de recherche de confort pour le cheval qui va la tirer.

     Pour un attelage en paire, il faut veiller à ce que la mobilité verticale du timon corresponde bien à l'usage que l'on veut faire de la voiture. Plus le parcours est accidenté, plus la mobilité doit être grande, ainsi on évitera les risques de cervicalgies.

5 ) LE TOUR de REIN du CHEVAL d'ATTELAGE

     Il est le résultat d'une sub-luxation de l'articulation IV - V lombaire, ou VI lombaire - sacrum, le plus souvent dans le sens des aiguilles d'une montre lorsqu'on est derrière le cheval, ce qui élève la hanche gauche par rapport à la ligne du dos.
     Cette sub-luxation provoque un tiraillement des capsules articulaires intervertébrales, et avec une intensité variable, un pincement des racines nerveuses intervertébrales, une raideur des muscles du dos. Si le phénomène douloureux est important (les capsules articulaires sont innervées de fibres sensitives qui assurent un rôle dans la proprioception et la nociception et qui génèrent des douleurs diffuses lors de leur atteinte traumatique) (7), le cheval a tendance à sautiller au trot, à se jeter dans la bricole lors du démarrage de la voiture ou lors du franchissement de virages serrés dans des obstacles. S'il n'y a plus de phénomènes douloureux aigus, le cheval engage moins le postérieur gauche et porte sa tête à droite.
      L'anatomie et la physiologie du cheval prédisposent à cet incident. Dans certaines circonstances, l'engagement de toute la force du cheval pour tirer une voiture sera déterminant pour déclencher la sub-luxation ou une arthropathie synoviale intervertébrale (ASIV) .

ANATOMIE

     Figure n°2

    L'anatomie osseuse nous permet de comprendre où auront lieu les "tours de rein" du cheval :
 - à l'articulation lombo-sacrée où la courbure de 15 à 25° entre les vertèbres lombaires et le sacrum permet une forte mobilité dorso-ventrale en s'appuyant sur des processus articulaires de petite taille et verticaux (donc susceptible malheureusement d'accepter des mouvements verticaux obtenus lors de rotation du sacrum par rapport aux vertèbres lombaires), et sur les articulations intertransversaires horizontales qui normalement empêchent les mouvements de latéro-flexion et de rotation (7).
 - à l'articulation inter vertébrale IV-V qui ne présente pas d'articulations intertransversaires.

    Au niveau musculaire, on remarque que les muscles fléchisseurs et extenseurs de la cuisse partent de deux points du rachis, mobiles l'un par rapport à l'autre sauf pour le muscle iliaque qui est le vrai antagoniste des fessiers:
    - Le petit psoas relie le dessous des trois à quatre dernières vertèbres thoraciques et des vertèbres lombaires au bord de l'acétabulum (réceptacle de la tête du fémur) et a pour fonction de fléchir le bassin, et de fléchir ou latéro-fléchir la colonne vertébrale.
    -  Le grand psoas relie le dessous des deux dernières vertèbres thoraciques et leurs côtes et des cinq premières vertèbres lombaires au trochantin du fémur, et a pour fonction de fléchir la cuisse, de fléchir les lombes.
   -  L'iliaque relie la face pelvienne de l'ilium au trochantin, et a pour fonction de fléchir la cuisse.
    -  Les fessiers relient l'aile de l'ilium (bassin) au trochanter du fémur, et sont des extenseurs de la cuisse.

              Figure n°3

PHYSIOLOGIE

       On pourrait penser que la nature est mal faite, que les muscles extenseurs et le fléchisseur de la cuisse auraient du avoir des points de fixation voisins sur le même os du bassin pour éviter tout risque de rotation du bassin par rapport au dos. En fait cette disposition permet au cheval de mieux engager ses postérieurs en basculant légèrement le bassin par rapport à la colonne vertébrale lors de la flexion de la cuisse. Il n'y aura apparition d'un couple de rotation que lorsque les forces propulsives des postérieurs seront inégales.

CAUSES  PREDISPOSANTES  AU  TOUR  DE  REIN

      Chez la plupart des chevaux la force propulsive exercée par le postérieur gauche est supérieure à celle du postérieur droit. Le but de l'équitation de dressage est de rendre le cheval droit en gommant cette différence. (c'est pareil chez l'homme, la jambe gauche est la jambe d'appel pour sauter chez la plupart des hommes ).
      L'excès de force propulsive du postérieur gauche envoie davantage de poids sur l'antérieur droit, ce qui explique pourquoi le cheval tourne mieux sur un cercle à main gauche, il est en équilibre avec son épaule droite à l'extérieur du cercle (les chevaux de cirque tournent ainsi à main gauche sur la piste). Si la force propulsive du postérieur gauche est plus forte que celle du droit, les fléchisseurs et extenseur de la cuisse gauche seront  aussi plus forts qu'à droite. De ce fait, en cas d'action simultanée des fléchisseurs des deux cuisses, un couple de rotation peut apparaître, le grand psoas gauche tirant plus que le droit sur les lombaires. Ce couple sera d'autant plus grand que la force propulsive sera importante, et en particulier lorsqu'un cheval tire une charge de plus de la moitié de son poids sur une surface à fort coefficient de tirage .

CAUSES  DÉTERMINANTES  DU TOUR  DE  REIN

           En concours d'attelage cet incident pourra survenir lors de virage à droite avec montée d'un talus . En effet le virage à droite ouvre légèrement les facettes articulaires lombo-sacrées du côté gauche du cheval, et l'impulsion du postérieur gauche, qu'il donne pour franchir le talus en subissant l'à-coup de la voiture qui avait perdu de la vitesse, peut entraîner la rotation du bassin. Ce genre d'effort peut se rencontrer aussi pendant la randonnée sportive durant laquelle les variations de vitesse de la voiture se manifestent par des à-coups sur le rachis du cheval, qui viennent amplifier les effets du couple de rotation du bassin lors de l'engagement maximum des postérieurs.

TRAITEMENT

     Il s'agit de repositionner le bassin par rapport aux lombaires.
   Tout d'abord il faut vérifier l'atteinte lombo-sacrée par un test de flexion globale du membre pelvien, puis un test de rétraction qui tire le membre en arrière(6). Ces tests génèrent une douleur et un arrêt de mobilisation s'il y a notamment un traumatisme lombo-sacré.
   Si l'incident est récent, il faut mettre le cheval sous anti inflammatoire ayant une forte valence antalgique (genre ketoprofène). La manipulation se fera à chaud, donc il faut longer le cheval pendant un quart d'heure. Ainsi on observe que le cheval se déjuge au trot et qu'il préfère adopter une allure de transition : trot à l'avant, galop à l'arrière. Avec un surfaix l'inconfort du cheval augmente, il refuse souvent de tourner sur le cercle à main droite.

   On se place à gauche du cheval et dans un mouvement régulier on fléchit au maximum son postérieur gauche jusqu'à un léger blocage. On passe outre et une réaction de défense se manifeste par une extension vive du postérieur, puis on reprend le postérieur pour l'étirer au maximum, sans dépasser le léger blocage signant la fin de l'extension habituelle du membre.
   Si la manipulation a repositionné le bassin, le cheval se met à mâchonner, nous indiquant ainsi que les tensions auxquelles son corps était soumis, avaient cessées. C'est ainsi que le cheval contrarié, par exemple lors d'un travail à la longe, ne reviendra bien sous les ordres que lorsqu'il se sera mis à mâchonner ou uriner ou à crotter, ceci indiquant la fin des tensions qui le contrariaient.
   Un massage  peut finir de décontracturer les muscles lombaires.

   Le cheval doit être travaillé à la longe et aux longues rênes quinze jours pour bien le mettre sur les deux cercles et assouplir le dos, puis monté quinze jours, puis progressivement remis à l'attelage.

     Si l'incident est ancien il faut en plus rechercher les attitudes compensatoires prises par le balancier cervico-céphalique du cheval, et mobiliser l'encolure et la tête sur son axis. 

PROPHYLAXIE

     Elle vise surtout à effacer cette différence de propulsion originelle qui existe entre les deux postérieurs. Cela s'obtient par un travail à la longe, aux longues rênes et monté.
      Le travail à la longe cherchera à donner une bonne incurvation au cheval en repoussant ses épaules à l'aide de la pointe du fouet et de la voix  sur le cercle à droite , en tendant la longe et en se plaçant vers la croupe pour le cercle à gauche.

Le cheval tend à rentrer dans le cercle à main droite, il faut lui repousser l'épaule. Le cheval tend à sortir du cercle à main gauche, il faut lui repousser la croupe (l'arrière du cheval).

 

    Le longeur se déplace sur un cercle parallèle à celui du cheval, à la hauteur du surfaix, la chambrière dirigée vers le surfaix en position de base. Il va à hauteur de l'épaule du cheval pour le ralentir, à hauteur de la croupe pour l'accélérer. La bonne position sur le cercle s'apprend au pas puis on passe au trot.


     L' action des mains pour bien placer le cheval sur le cercle à droite se fait toujours vers la droite du meneur.

En effet, pour retrécir le cercle il faut écarter la main droite. Pour l'agrandir ou pousser le cheval sur son épaule gauche, il faut faire passer la main gauche sur la rêne droite. Cela a pour effet de tendre la bouche du cheval à gauche sans lui casser l'encolure à ganche. Il reste ainsi incurvé dans le bon sens.

  Inversement pour le cercle à gauche

      Les exercices de dressage visent à équilibrer le cheval physiquement, physiologiquement, et mentalement, c'est pourquoi le tour de rein du cheval d'attelage est plus rare sur les chevaux du circuit des Concours Nationaux pour lesquels il y a toujours une épreuve de dressage à laquelle ils ont été préparés régulièrement. On rencontre plus facilement cette pathologie sur le cheval peu travaillé, mené par un meneur avide de se faire des frayeurs dans les obstacles de concours régionaux qui n'ont pas d'épreuve de dressage.

   Quelques dictons comportementaux sur le cheval :

        Cheval qui mache = cheval relâche

           Cheval qui chie = à moitié compris

              Jument qui pisse = jument soumise

 

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