ATTELAGE : CONSEILS  QUE  LE  VÉTÉRINAIRE  DOIT  POUVOIR  DONNER  A  TOUT  MENEUR
              

                                                                                                               par Dr Guy  SOUFFLEUX     (décembre 2004)

   La demande de conseils de la part du meneur peut se faire une fois que l'attelage est constitué ou avant tout achat. Dans ce cas les questions peuvent porter sur le choix du cheval et celui de la voiture. Lorsque l'attelage est constitué, le meneur peut être demandeur de conseils sur l'alimentation, l'entraînement, qui seront fonction du type et de l'intensité de l'activité : concours d'attelage, TREC (Technique de Randonnée Équestre de Compétition), randonnée, de niveau régional ou national, de conseils sur la prévention des risques de traumatismes du cheval provoqués par la voiture : ajustement du harnais, adaptation de la voiture à la morphologie du cheval, de conseils sur les "Ecoles d'attelage" pour apprendre à mener ou se perfectionner (voir annexe).

 

3 )  LA  FERRURE

     Elle a un rôle très important chez le cheval d'attelage dont les évolutions se font fréquemment sur route ou chemins empierrés. Les efforts de traction sollicitent davantage les pinces des fers que chez un cheval monté, et les postérieurs plus que les antérieurs. Lors de la perte d'un fer, la corne s'use très vite de 1 cm  jusqu'à la rosée simplement en parcourant au pas quatre kilomètres sur route ! La ferrure normale est usée en 15 jours pour 200 km de route pour un attelage en simple !

      Pour maintenir la longévité de la ferrure à 6-8 semaines, il faut renforcer les fers avec des cônes en tungstène placés en pince, ou y déposer un croissant de soudure. Les cônes dépassent la surface du fer de 1 à 2 mm, et augmentent l'adhérence du cheval  en côte sur route. Il faut mettre au moins deux cônes en pince et un sur chaque éponge du fer. 

Ces cônes n'augmentent pas le phénomène de résonance que perçoivent certains chevaux sur leur appareil musculo-tendineux, lorsqu'ils font de longs parcours sur route à vitesse soutenue. Pour limiter ces vibrations, une plaque de cuir peut être intercalée entre le fer et le sabot, ou mieux une plaque de sorbotane ou une plaque mixte cuir / caoutchouc que l'on taille à la forme du sabot.
      Ainsi équipé, le fer supporte ses 400 km de route en deux mois, mais par contre les têtes des clous sont usées et passent à travers les étampures. Le cheval peut donc perdre un fer. Pour éviter cela, il faut utiliser des clous pourvus d'une pointe de tungstène sur la tête, ce qui retardera son usure et participera à l'amélioration de l'adhérence sur route.

     Sur sol glissant (herbe humide de printemps et d'automne, herbe sèche d'été), les fers peuvent être équipés de crampons amovibles par vissage. Les crampons de formes variables : cubique, ovale, en pointe, dépassent de 12 à 19 mm au dessous du fer, et sont en tungstène ou en fer. Pour ne pas léser les tendons, ils ne pourront être utilisés que sur un sol souple. En concours d'attelage, les meneurs qui les utilisent, les vissent sur les fers pendant les 10 mn de repos qui précèdent la phase E de l'épreuve de marathon qui contient les obstacles à franchir.
     Ainsi équipé le cheval pourra faire des changements de directions brutaux sans glisser dans les obstacles de concours ou de derby, mais avec des risques de se faire des atteintes sur le membre en appuis. Cet accessoire favorise un menage à la "hussarde", fait d'à-coup et de guide d'ouverture, alors que la trajectoire dans l'obstacle devrait être la plus limpide possible en rendant sur la guide extérieure et non en tirant sur la guide intérieure.
      Les meneurs adeptes de cette conduite limpide ne ressentent  pas le besoin d'équiper les fers de leurs chevaux de ces crampons.

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